Brive y va tout droit après sa nouvelle défaite face à Paris (22-27), le résumé du match
Publié le dimanche 16 avril 2023 à 06:00

Même si cela s'annonce compliqué pour Brive, il reste encore de l'espoir pour espérer revenir et accrocher cette place de barragiste. Mais s'il faut espérer les faux-pas des adversaires, il faut déjà faire sa part du marché. Brive enregistre sa huitième défaite à la maison, face au Stade Français. Sûrement celle de trop.

Pour ce match, Brive fait appel à ses cradres, parfois à des postes surprenants. Le Stade Français retrouve des absents et s'appuie sur une équipe solide.

 

Première période : de bons débuts avant d'offrir des cadeaux

Le match va être venteux et Brive va évoluer contre le vent en cette première période. Le Stade Français tient le ballon et commence à mettre du rythme dans ses attaques, sans trouver la faille pour le moment. Sans ballon, Brive résiste mais se met à la faute. Sur une pénaltouche à 5 mètres, Paris se manque sur une combinaison et commet un en-avant (8'). Brive commence enfin à entrer dans la partie et à mettre la main sur le ballon. Les 3/4 accélèrent, Arthur Bonneval est alerté et décale Setariki Tuicuvu sur l'aile. Le fidjien met le feu dans la défense parisienne et tente de remettre intérieur sur Stuart Olding mais il est plaqué sans ballon devant les 22 mètres. Le CAB opte pour la pénaltouche. Le lancer est sécurisé et les avants insistent en se rapprochant petit à petit de l'en-but. En force, Lucas Paulos franchit la ligne et marque le 1er essai de la partie (7-0, 14').

Le Stade Français est dans le dur et se montre très indiscipliné, permettant à son adversaire de s'installer dans son camp. Sur un jeu au pied de pression, Léo Barré peine à contrôler le ballon et est mis sous pression par Vasil Lobzhanidze sur la ligne d'en-but. En filou, Nicolas Sanchez parvient à aplatir entre les jambes de l'ouvreur parisien. Après vidéo, l'essai est accordé au CAB (14-0, 18') !

Début de match rêvé pour le CAB qui ne pouvait espérer meilleure entame pour démarrer ce match. Mais le Stade Français retrouve un peu ses esprits et repart à l'attaque. Beau mouvement parisien mais la défense briviste est là et envoie tout ce petit monde en touche. C'est finalement en contre que Brive va se faire punir. Bien dans le camp parisien, Brive et Paulos se sont pénalisés. Arthur Coville joue la pénalité rapidement et tape au pied loin devant. La fusée Macalou est lancée mais Setareki Bituniyata est en couverture sauf que l'ailier du CAB ne parvient pas à contrôler le ballon, un ballon finalement chipé par le 3e ligne parisien qui relance totalement son équipe (14-7, 24'). Victime d'une commotion, Julien Delannoy cède sa place à Abraham Papali'i, 3e ligne qui va donc évoluer en 2e ligne (28'). Et la situation va continuer à empirer pour le CAB. Avec encore et toujours ce diable de Sekou Macalou. Sur un jeu au pied au milieu de terrain presque anodin, Paulos n'est pas assez réactif et se fait devancer par Macalou. Macalou avance, fait exploser le plaquage de Bituniyata avant de servir Peniasi Dakuwaqa qui n'a plus qu'à conclure l'action initiée par son coéquipier (14-14, 33').

 

Tout est à refaire pour Brive qui se fait surprendre sur deux actions non construites. La preuve d'une équipe en plein doute. Malgré tout, le CAB ne renonce pas. Sur les extérieurs, Papali'i gagne son duel et passe les bras pour Nicolas Sanchez qui prend le trou et se rapproche des 22 mètres adverses. Il patiente pour attendre du soutien qui arrive en la personne de Thomas Laranjeira, repris sur les 22 parisiens. Malheureusement, le soutien parisien est plus prompt et obtient la pénalité (36'). Les contacts sont rudes en première période et à plusieurs reprises, les joueurs mettent le genou à terre. Gros contact entre Saïd Hirèche et Romain Briatte. Après vidéo, la charge à l'épaule est nette de la part du parisien mais Mr Blasco-Baqué n'accorde pas plus qu'une pénalité. Contre le vent, Brive décide d'aller en touche mais elle n'est pas trouvée. C'est la pause sur ce score de parité. Brive avait parfaitement entamé la partie avec deux essais mais s'est fait contrer sur des erreurs individuelles. Le Stade Français et Sekou Macalou n'en demandaient pas tant.

 

Deuxième période : une inefficacité chronique

Ces premières minutes vont être un cauchemar pour le CAB. Pourtant avec le vent, Nicolas Sanchez manque le coup d'envoi qui ne fait pas 10 mètres. Derrière, le Stade Français déploie une attaque en première main parfaite, qui déborde totalement la défense briviste. Dakuwaqa s'offre un doublé et Paris passe devant (14-21, 42').

 

Macalou est au dessus de tout le monde sur ce match et l'international français fait admirer toute sa palette technique. Brive n'a pas de solution face à lui. La solution viendra sûrement du banc avec notamment l'entrée en jeu de Ross Moriarty. D'entrée de jeu, le gallois va être servi avec un duel de poids lourds face à Marcos Kremer qui plaque haut le néo-briviste. Nicolas Sanchez réussit la pénalité (17-21, 52'). La mêlée briviste est en difficulté et se fait pénaliser. Les parisiens optent pour la touche et les avants mettent à nouveau à la faute leurs homologues. Joris Segonds en profite pour redonner 7 points d'avance à son équipe (17-24, 57'). Ce même Segonds commet une faute de main devant ses 5 mètres, offrant une superbe occasion aux brivistes. Après la mêlée, Brive insiste devant et franchit la ligne sans malheureusement pouvoir aplatir. L'arbitre revient à un avantage en cours. Les brivistes enchainent et les parisiens sont à nouveau à la faute sur leur ligne d'en-but. Le carton jaune n'est pas sorti, au grand dam du public du Stadium. Tout juste entré en jeu à la place de Luka Japaridze, Francisco Coria Marchetti va se charger de jouer cette pénalité à la main à 5 mètres. Le pilier argentin avance et crée un point de fixation. Mais la transmission n'est pas bonne vers le deuxième bloc. A partir de là, l'attaque est désordonnée, imprécise, maladroite et individuelle. La défense parisienne fait front et parvient à faire reculer l'attaque adverse, jusqu'à même la faire sortir des 22 mètres. Brive parvient à récupérer une mêlée mais la grosse occasion est passée. Surtout que sur la mêlée, le pack briviste est sanctionné. Paris a gagné l'épreuve de force tandis que le tournant du match a été manqué par des brivistes à la tête basse et le moral dans les chaussettes (63'). Tandis que Sekou Macalou sort sous les applaudissement mérités du Stadium, on arrive au coaching ubuesque du CAB. En difficulté en mêlée, Wesley Tapueluelu et Francisco Coria Marchetti sont remplacés avec le retour de Daniel Brennan et Luka Japaridze. Sauf que ce dernier, après 6 mois d'arrêt et qui a déjà joué une heure, doit céder sa place sur blessure. Mais comme les jeunes piliers sont sortis sur "blessure", il n'y a plus de piliers valides sur le banc. Voilà la règle de la carence : mêlées simulées et Brive va devoir terminer à 14 la rencontre, Rodrigo Bruni étant le "sacrifié" (69'). A peine le temps de soufler qu'il revient déjà sur la pelouse ! Macalou est tout proche d'un doublé, à la lutte avec son ancien coéquipier Sanchez mais il est commet un en-avant dans les airs avant d'aplatir (71'). L'arbitre revient à une pénalité et Segonds accentue l'avance des siens (17-27, 73'). La messe est dite sur cette rencontre tandis que le Stadium est bien silencieux depuis plusieurs minutes. Les brivistes tentent d'emballer la rencontre dans les dernières minutes pour aller chercher le bonus défensif. Axel Muller et les 3/4 accélèrent et entrent dans les 22 mètres. Paris se met à la faute et Brive opte pour la touche. Nouveau sketch du staff briviste : Motu Matu'u sort sur commotion et Abraham Papali'i revient ... pour finalement que cela soit Rodrigo Bruni qui termine la rencontre (78'). Brive enclenche un maul mais le ballon est perdu dans ce maul comme toujours par le CAB qui a de la réussite car le parisien ne parvient pas à se sortir de la zone et finalement, c'est le maul parisien qui est enterré. Derrière la mêlée, Brive insiste et nouvelle faute parisienne. Paul Gabrillagues est sanctionné d'un carton jaune (80'). Brive tente une dernière fois, Mathis Ferté feinte et se faufile dans un trou de souris pour marquer l'essai du bonus défensif (22-27, 80+1').

Ce point est une maigre consolation pour une équipe qui connait déjà sa huitième défaite à domicile. Mathématiquement, cela reste encore jouable mais on voit mal comment cette équipe peut s'en sortir et surtout si elle mérite s'en sortir après une saison de cet acabit.

 

Fiche technique

 

Brive : 3 essais de Paulos (14'), Sanchez (18') et Ferté (80+1') ; 2 transformations (14', 18') et 1 pénalité (52') de Sanchez

1 Brennan (MT-66' Tapueluelu) - 2 Matu'u (48' Karkadze) - 3 Japaridze (61'-66' Coria Marchetti) (69' Matu'u) (78' Bruni) - 4 Paulos (48' Zafra) - 5 Delannoy (28' Papali'i) (69' Paulos) - 6 E.Abadie - 7 Hirèche (Cap) (48' Moriarty) - 8 Bruni (69' règle de la carence) - 9 Lobzhanidze (57' Ferté) - 10 Sanchez - 11 Bituniyata (MT Muller) - 12 Laranjeira - 13 Tuicuvu - 14 Bonneval - 15 Olding

 

Stade Français : 3 essais de Macalou (24') et Dakuwaqa (33', 42') ; 3 transformations de Barré, 2 pénalités (57', 73') de Segonds ; 1 carton jaune de Gabrillagues (80')

1 M.Alo-Emile (62' Kakovin) - 2 Ivaldi (49'-62' Panis) - 3 P.Alo-Emile (59' Melikidze) - 4 Gabrillagues (Cap) - 5 Pesenti (63' Van Der Mescht) - 6 Briatte (70' Macalou) - 7 Kremer - 8 Macalou (64' Hirigoyen) - 9 Coville (61' Hall) - 10 Barré (49' Segonds) - 11 Etien - 12 Delbouis - 13 Ward (66' Odogwu) - 14 Dakuwaqa - 15 Hamdaoui

 

En bref

Brive pouvait et devait garder espoir avec deux matchs à domicile de suite, face au Stade Français d'abord puis Pau ensuite. Contre le vent, le CAB ne peut pas mieux commencer qu'avec deux essais autour du quart d'heure de jeu. Début idéal pour évoluer en confiance. Sauf qu'en face, on retrouve un joueur d'une autre catégorie : Sekou Macalou. Le 3e ligne profite d'erreurs brivistes pour remettre son équipe à égalité. Brive se fait cueillir à froid dès le retour des vestiaires avant de se montrer incapable de marquer sur son gros temps fort à l'heure de jeu. Le tournant du match. Un autre va arriver quelques instants plus tard : un imbroglio administratif, un bricolage d'équipe et la règle de la carence sur une mauvaise gestion des changements du côté du CAB. Le bonus défensif est une (très) maigre consolation pour des brivistes en plein doute et au moral très bas. La semaine prochaine sera couperet et la 14e place pourrait être attribuée pour de bon.

 

 

Retrouvez les photos de la rencontre entre Brive et le Stade Français dans l'album photos

 

Rémi Brazon, Rédacteur
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