Le sprint final est lancé et chacun vogue vers ses objectifs : le maintien pour Brive et les phases finales pour le Stade Français. La défaite va faire mal au perdant. Paris a vaincu le signe indien et Brive se retrouve avec un gros mal de tête désormais.
Pour ce match, Brive retrouve une grande partie de ses cadres et aligne un gros XV de départ. Le Stade Français a laissé des plumes au Racing 92 mais aligne une belle équipe.
Première période : Brive joue à l'envers
Il fait chaud sur la Corrèze en cette fin d'après-midi alors que les joueurs entrent sur le terrain. Le Stade Français attaque fort mais bute sur une défense briviste solide et qui gagne la première bataille au sol. Au tour de Brive de se montrer dans le camp parisien. Les temps de jeu se multiplient même si c'est un peu brouillon des deux côtés. Paris se met à la faute et Thomas Laranjeira a l'occasion d'ouvrir le score mais le buteur est en échec (7'). C'est au tour de Brive de se mettre à la faute, à la suite d'un mauvais déblayage. Joris Segonds ne laisse pas passer l'occasion (0-3, 11'). Brive a du mal à entrer dans la rencontre tandis que Paris, lui, y est. La défense adverse est bien en place mais se met à la faute. Alors qu'il avait été en échec à une trentaine de mètres, ça passe à 55 mètres pour Laranjeira (3-3, 16'). La réponse va intervenir sur une double faute briviste : coup de pied direct en touche et faute en mêlée. Segonds réussit la pénalité (3-6, 19'). Brive cherche à se montrer dangereux dans le camp parisien et met la pression sur l'alignement adverse avec une touche à 5 mètres à négocier. Mais voilà, rien ne va en ce début de match pour Brive qui offre une pénalité gratuite à Paris qui n'en demandait pas tant. Au sol, la bataille fait rage et les deux équipes s'échangent les pénalités. Petit à petit, on sent que les attaques du Stade Français se font plus tranchantes et commencent à trouver quelques intervalles. De retour dans les 22 adverses, Brive est dangereux grâce à Kitione Kamikamica, stoppé à quelques mètres de l'en-but. Si cela ne va pas au bout, Brive récupère une pénalité et Laranjeira égalise (6-6, 33').
Sans le casque, les pénalités passent pour Laranjeira
Brive est beaucoup trop imprécis dans ce premier acte pour réellement mettre en doute le Stade Français. Sur le renvoi, le CAB ne capte pas le ballon et se met à la faute sur le maul suivant. Segonds réussit un 3/3 (6-9, 36'). Paris monte en régime dans ses dernières minutes et va accentuer son avance au score, grâce à son talent mais surtout grâce à l'extrême fragilité des brivistes. Tandis que Brive est dans le camp parisien et vient de récupérer un ballon sur lancer adverse, Vasil Lobzhanidze est sanctionné pour être parti avant le coup de pied (une consigne qu'avait fait passer Mr Charabas aux capitaines avant la rencontre). La pénalité est vite jouée par Paris qui prend de vitesse la défense briviste. Waisea Nayacalevu combine avec Kylan Hamdaoui pour déposer presque toute la défense le long de la ligne de touche avant de remettre à son coéquipier qui marque après la sirène (6-14, 40+1'). Dans la lignée de son match au Racing 92, le Stade Français est bien dans son match et fait la course en tête. Brive est trop brouillon et indiscipliné pour espérer faire la course en tête.
Deuxième période : Brive part de trop loin
Très sûrement furieux de la performance de son équipe en première période, Jeremy Davidson effectue 5 changements à la pause. Et cela porte rapidement ses fruits. Brive enchaine et met plus de vitesse dans son jeu. Paris recule et se met à la faute. L'avantage est joué et Setareki Bituniyata va marquer l'essai ... et non, il échappe le ballon dans l'en-but sur un très bon plaquage parisien. Laranjeira passe la pénalité comme lot de consolation (9-14, 43'). C'est encourageant ces premières minutes, au contraire de l'indiscipline avec Lucas Paulos qui commet la même faute que Lobzhanidze avant la pause. Segonds redonne 8 points d'avance à son équipe (9-17, 47'). Le Stade Français s'appuie sur une solide défense et un Paul Alo-Emile au four et au moulin qui récupère une nouvelle pénalité. Derrière la pénaltouche, Paris enclenche un maul qui va dérouler sur 20 mètres pour envoyer Gerbrandt Grobler dans l'en-but (9-24, 52'). Paris est d'un réalisme en ce début de seconde période. Brive semble y avoir cru pendant quelques minutes au retour des vestiaires mais désormais le mauvais visage de la première période est de retour avec de l'indiscipline et des fautes de mains. Les changements se poursuivent avec notamment l'entrée de Tedo Abzhandadze, à la place d'un Thomas Laranjeira pas à l'aise à l'ouverture, qui va enfin avoir la chance de se montrer. Julien Blanc continue d'accélérer le jeu avec Setariki Tuicuvu qui joue une pénalité rapidement pour obtenir 10 mètres de plus. A cinq mètres, l'alignement briviste tente d'y aller en force mais la défense est à la faute. L'épreuve de force se poursuit et les fautes s'accumulent à Paris. Au bout du compte, Nayacalevu écope d'un carton jaune (61'). Il a entrainé le carton jaune alors il retente sa chance ! So'otala Fa'aoso joue à la main la pénalité à 5 mètres et cette fois, il franchit la ligne et relance son équipe dans ce match bien mal embarqué (16-24, 62').
Fa'aso'o relance le CAB à l'heure de jeu
Il reste du temps pour Brive, surtout s'il parvient à gommer ses imprécisions. Sauf que ce scénario, c'est un souhait, pas une réalité. Un ballon est cafouillé par tout le monde et se retrouve libre. Setariki Tuicuvu puis Dan Malafosse tentent de frapper dedans pour le renvoyer dans le camp parisien sauf que ... cela tombe dans les bras de Nicolas Sanchez. L'argentin alerte petit côté Sefanaia Naivalu qui accélère et va décaler Hamdaoui qui s'offre un doublé (16-31, 64'). Paris laisse le ballon aux brivistes mais sait frapper fort à chaque fois qu'il revient dans le camp adverse. Tout est à refaire pour Brive. La chance que possèdent les brivistes est désormais l'indiscipline parisienne. Nouvelle pénaltouche à 5 mètres et essai sur une combinaison parfaite travaillée à l'entrainement (véridique) avec à la conclusion Mitch Lees (21-31, 68').
Brive tente un nouveau retour dans ce match
Paris est d'un coup beaucoup plus nerveux et se met régulièrement à la faute et comme on dit les mouches ont changé d'âne. Nouvelle pénalité et Abzhandadze trouve une nouvelle touche à 5 mètres. Si Brive marque, tout est relancé pour l'issue de la rencontre. Malheureusement, Peniami Narisia lobe son alignement et le Stade Français peut se dégager et va même récupérer une pénalité sur la ligne médiane lors de la contre attaque briviste. Mais Sanchez est trop court et Brive tente le tout pour le tout. Commence alors une séquence interminable de plusieurs minutes où les passes s'enchainent mais Brive bute sur une défense qui ne se consomme pas au sol. Alors que des espaces commencent à se trouver, Laranjeira n'ajuste pas sa passe vers Muller et cela termine en touche (78'). Tout le monde est à bout de souffle. Alors qu'il ne reste que quelques minutes à jouer, le Stade Français se lance dans une attaque dans son camp et tente d'aller au large. Sauf qu'Axel Muller sent le coup et intercepte la passe parisienne. L'argentin termine le boulot 40 mètres plus loin (28-31, 79')
Une interception et Brive revient dans le bonus défensif
Avec la transformation réussie par Abzhandadze, tout est possible pour Brive qui est aux portes d'un retour digne du match face à Pau il y a un an. A la sirène, le CAB tente depuis ses 22 mètres une dernière relance mais le ballon est perdu. Paris pourrait vouloir retirer le bonus défensif à Brive mais préfère sécuriser sa victoire. Les parisiens réussissent un gros coup et peuvent toujours croire aux phases finales. Brive prend un gros coup sur la tête et le maintien est loin d'être obtenu.
Fiche technique
Brive : 3 essais de Fa'aso'o (62'), Lees (68') et Muller (79') ; 3 pénalités (16', 33', 43') de Laranjeira, 2 transformations (62', 79') d'Abzhandadze
1 Thompson-Stringer (MT-79' Chauvac) - 2 Dufour (MT Narisia) - 3 Ceccarelli (MT Bekoshvili) - 4 Paulos (58' Malafosse) - 5 Lees - 6 R.Marais - 7 Hirèche (Cap) - 8 Kamikamica (MT Fa'aso'o) - 9 Lobzhanidze (MT Blanc) - 10 Laranjeira (56' Abzhandadze) - 11 Muller - 12 Lee (49'-56' Galala) - 13 Buliruarua (60' Galala) - 14 Bituniyata (73' Laranjeira) - 15 Tuicuvu (79' Lobzhanidze)
Stade Français : 3 essais de Hamdaoui (40+1', 64') et Grobler (52') ; 4 pénalités (11', 19', 36', 47') de Segonds, 2 transformations (52', 64') de Sanchez ; 1 carton jaune pour Nayacalevu (61')
1 Smith (48' Kakovin) - 2 Latu (56' Da Silva) - 3 P.Alo-Emile (Cap) (79' Melikidze) - 4 Azagoh (44' Maestri) - 5 De Giovanni (68' Latu) - 6 Burban (48' Gray) - 7 Grobler (65' Azagoh) - 8 Godener - 9 Hall (79' Segonds) - 10 Segonds (52' Sanchez) - 11 Naivalu (72' Arrate) - 12 Danty (79' Naivalu) - 13 Nayacalevu - 14 Veainu - 15 Hamdaoui (79' Percillier)
En bref
Si Brive avait cassé des séries à Agen ou bien Castres, c'est au tour du Stade Français d'en casser une : 15 ans que le CAB ne s'était plus incliné face à Paris au Stadium. Les brivistes avaient ciblé ce match pour s'enlever de la pression avant de recevoir La Rochelle dans trois jours. C'est manqué car la prestation est loin d'être celle attendue avec de l'indiscipline largement évitable et de nombreuses fautes de main. Le Stade Français s'en est nourri et a fait tout le temps la course en tête. Solide en défense et efficace en attaque, Paris confirme son bon passage actuel et s'est sorti de la zone du maintien. Un maintien que va devoir aller chercher Brive sur les 4 derniers matchs qui sont loin d'être faciles. Brive n'a plus désormais que 5 points d'avance sur Bayonne, 13e. Un gros coup au moral et une défaite qui arrive au plus mauvais des moments. Il va falloir trouver les ressources physiques et mentales pour accueillir La Rochelle mardi soir.
Images : Rugby+