Brive est perdu dans le brouillard, l'analyse du match
Publié le mardi 6 décembre 2022 à 06:00

Le match à Bordeaux a confirmé même sans en avoir besoin que Brive est très malade et que personne dans le club ne trouve le bon remède. Le CAB a tenté un coup très osé face à l'UBB, un coup manqué, sans avoir prévu une solution de repli. Difficile de trouver de nouveaux mots pour parler de cette équipe.

 

Le point positif

L'engagement défensif. Du côté de Pau, Arnaud Méla n'avait pas apprécié l'état d'esprit affiché par l'équipe. L'entraineur briviste attendait bien autre chose à Bordeaux. Dans un plan de jeu restrictif ou défensif (comme vous voulez), Brive a été solide en défense pendant presque une heure avant de craquer. Saïd Hirèche n'a pas mis longtemps avant de signaler son retour au jeu en grattant deux ballons au sol. Défensivement, le CAB a laissé peu d'espaces aux bordelais qui ont multiplié les attaques sans réellement trouver les décalages et les surnombres. Il a fallu finalement attendre les infériorités numériques pour voir Bordeaux concrétiser ses attaques. Mené de 7 points à la pause, Brive était dans son plan de jeu et espérait l'amener le plus loin possible pour tenter à ce moment là de sortir et concrétiser quelques actions qui auraient pu rapporter un point ou plus. En tout, Brive a réussi 177 plaquages, en manquant 48 mais seulement 8 franchissements concédés. 7 joueurs ont franchi la barre des 10 plaquages avec un parfait 14/14 pour Saïd Hirèche et 18/19 pour Esteban Abadie. L'engagement a été bon mais n'a pas tenu jusqu'à la fin et surtout, il a manqué beaucoup d'autres choses pour ramener un résultat de Bordeaux.

 

Les points négatifs

La tactique du match. Alors certes, l'engagement était au rendez-vous mais qu'avait prévu d'autre le CAB à part défendre ? En fait pas grand chose d'autre et c'est ça qui est inquiétant. Oui, la blessure de Stuart Olding dès les premières minutes de la rencontre n'a pas aidé mais quand on reprend le discours de Nicolas Sanchez à la pause, on se dit que Brive avait tout misé sur la défense et dans le fait de faire douter Bordeaux. Sauf que Bordeaux n'a pas vraiment douté et a continué à pratiquer son jeu offensif avec des chiffres bien gonflés par la non volonté de jouer du CAB : 60% de possession de balle, 646 mètres parcourus (à 314), 142 courses (à 70), 186 passes (à 103), 48 défenseurs battus (à 14) et 19 passes après contact (à 8). Face à une équipe qui n'a pas un ADN joueur, cela peut passer mais face à Bordeaux, c'est perdu d'avance de jouer comme ça. Après, on peut toujours se dire que sur un malentendu, ça peut passer mais c'est bien hypothétique. Surtout que Brive sait jouer et l'a fait dans les 10 dernières minutes, marquant un essai qui sauve l'honneur. Un essai à l'extérieur qui est une rareté pour Brive car c'est seulement le 4e et le premier depuis les 3 autres marqués à Perpignan. Mais bon, on ne va encore parler des problèmes offensifs, on le fait chaque semaine sans que rien ne change et n'évolue positivement.

Le plan B ? On a bien compris rapidement que le plan A était défense, défense et encore défense. Mais le plan B (au cas où), c'était quoi ? Et déjà est ce qu'il y avait un plan B ? Quand vous êtes à dix points ou moins d'écart, votre plan A tient la route et vous sécurise dans votre choix. Mais quand le tableau affiche deux essais d'écart, il faut changer de plan pour éviter que cela tourne au fiasco. Brive, samedi à Bordeaux, ressemblait à la Pologne face à l'Argentine : tous derrière jusqu'au coup de sifflet final et on verra bien si on est qualifié malgré le 2-0 concédé. Bordeaux a marqué par l'intermédiaire de Jalibert, Diaby et Tambwe mais non Brive reste confortablement dans son plan A qui a totalement volé en éclats au moment du 4e essai de l'UBB avec un score de 33-6. Mais que fait le staff ? Pourquoi ne change-t-il pas son fusil d'épaule ? Pourquoi ne pas décider de jouer et de prendre un peu de plaisir à jouer ? Le match est perdu, jouez ! Face au Racing, les joueurs s'étaient révoltés et avaient réussi à presque renverser la situation. Là, tout le monde est amorphe : pas de révolte des joueurs, le staff perdu dans le brouillard, la direction qui a perdu sa langue. Ce match est à l'image de la première partie de saison du club : naviguation à vue, en plein brouillard et sans capitaine aux commandes.

 

En conclusion

7. 7 comme le nombre de défaites consécutives enregistrées par Brive en Top 14. Du jamais vu. Si Brive s'est rassuré au niveau de l'engagement et la défense, il ne s'est rassuré que pendant une petite heure avant que le barrage ne cède. Car opter pour un plan défensif face à l'UBB, certes pas en confiance mais quand même, c'était osé et cela n'a pas marché. Ce qui est rageant, inquiétant, c'est l'absence totale de réaction, de changements tactiques quand le plan A n'était plus viable. Pour les supporters qui ont basculé sur le match de basket entre Limoges et Villeurbanne, ils ont vu ce que c'était une équipe avec un vrai staff et un vrai entraineur qui connait son poste et son métier. Un entraineur capable de jongler entre différentes tactiques pour s'adapter en cours de match à son adversaire et aux aléas de la rencontre. Tout ce qui manque actuellement au CAB qui, à ce rythme, va s'enfoncer de plus en plus bas dans la crise.

 

Images : Canal+Sport

 

Rémi Brazon, Rédacteur
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