Derrière les poteaux : Patron ! une demie ! #50
Publié le mardi 16 avril 2019 à 06:00

Tout peut aller très vite dans le sport. Il y a un an, Brive s'apprêtait à quitter le Top 14. Désormais, le CAB se met en position de pouvoir revenir en Top 14. Mais les dernières étapes ne seront pas simples à affronter. Avant cela, savourons la renaissance du club qui fait plaisir à voir jouer.

Comme chaque année, le printemps et avril qui ne se découvre pas d’un fil annoncent la fin de la saison rugbystique professionnelle. Une saison mouvementée, faite de secousses, d’émotions, de craintes et de joies. Des mois interminables, remplis d’espoirs, de projets, de rumeurs, de blessures, de fulgurances et de désillusions. Le chemin arrive bientôt à son terme. Une page s’est écrite, avec quelques fautes, deux ou trois coquilles et jalonnées de ratures et de belles tirades. Une saison étrange. Avec des très hauts, des victoires à l’extérieur, et des très bas, des défaites indignes et honteuses. Entre ces deux extrêmes, le CAB a navigué toute la saison, de l’été finissant au printemps renaissant, traversant l’automne aride et l’hiver humide en se demandant si l’équipe serait dans les six premiers tant les ratés au démarrage étaient inquiétants.

Vendredi, nous recevions Carcassonne. L’heure précédant la rencontre, il y avait du monde marchant rue du 11 novembre pour assister à la validation du ticket pour les demies. Les cabistes durent quand même s’employer pour réduire une équipe venue sans autre ambition que de saisir les occasions qui se présenteraient et de faire emmagasiner de l’expérience à une escouade de JIFFs venus apprendre et gagner peut-être une place pour la saison suivante. Alors il a plu. Des essais. Une averse de points, et un Brive festival avant l’heure. Un Brive festival à Amédée Domenech. Visionnaire ?

Depuis quelques matchs, les zèbres ont pris l’habitude de copieusement remplir les valises des visiteurs, de bourrer la soute de leur bus, et pas avec des produits régionaux. On est loin des premiers matchs stressants, loin d’être satisfaisants au cours desquels l’équipe s’est fait peur à plusieurs reprises.

Jeremy Davidson, comme nous l’espérions, a fait le boulot. Les supporters pourraient même chanter à l’unisson « Je n’ai besoin de personne en Allez Davidson ! ». Peu à peu, il façonne l’équipe, avance ses pions, fait venir des préparateurs physiques, prend des contacts, impose ses vues, change des mauvaises habitudes. Dans le même temps, des joueurs sont partis en cours de route, et plutôt rapidement. Il y a comme un parfum de fin de certaines pratiques, ces pratiques qui nous ont porté préjudice au point de nous faire descendre à l’étage inférieur, voire à l’étiage inférieur. Peut-être que la méthode Davidson, qui a fait les belles heures d’Aurillac, n’en a pas fini avec les modifications. Au fil des matchs, malgré les faux pas, une équipe type s’est dessinée, pas mal de jeunes sont arrivés, ont tâté du ballon chez les pros. Des jeunes pousses qui n’ont pas crû par hasard, elles ont été bien arrosées par le duo Peyo Capdevielle – Laurent Sousbie. Le duo a permis de faire émerger les Delarue, Bamba, Ramette et consorts. (ne cherchez pas consorts sur les tablettes…).

En cette fin de saison, dans ce sprint final peu empreint de suspense, nous apprenons que ce duo est remplacé par deux figures du club, Philippe Carbonneau qui revient pour notre plus grand plaisir et Goderzi Shvelidze, notre Obé que nous apprécions tant.

Dans les grands travaux du manager Davidson, cette modification chez les espoirs annonce-t-elle des changements dans le staff du coach irlandais ? Peyo a fait du très bon boulot, il a fait ses armes au pays des entraineurs, il a été un grand pilier et a joué de l’autre côté de la manche. Je ne peux pas penser que le remplacement du staff espoir soit une sanction, j’espère que c’est une promotion.

Nous ne tarderons pas à le savoir. Place aux demies qui se profilent. Mais le club veut-il vraiment monter ? En a-t-il les moyens financiers ? Cette saison, jamais personne, ni à la direction ni dans le staff n’a parlé de montée. Même maintenant, ce mot semble banni du vocabulaire. L’idée est-elle d’offrir une demie à la maison, une grande fête, et puis basta ?

Voilà le vrai suspense. J’avoue que de retrouver le Top 14 sur le terrain de Pau, sous le nez de Nicolas Godignon, ce serait tout simplement hilarant.

Mais l’humour n’est pas exclu dans le rugby, il est même dans son ADN.

 

Sébastien Vidal, Chroniqueur
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Classement Pro D2 Pts
1 Vannes 82
2 Provence Rugby 81
 
7 Nevers 68
8 Brive 62
9 Colomiers 60
 
13 Soyaux-Angoulême 54
14 Biarritz 49
 
Classement Top 14 complet
Résultats Journée 27
Provence Rugby 46 22 Mont de Marsan
Soyaux-Angoulême 22 12 Brive
Montauban 26 36 Vannes
Nevers 34 15 Colomiers
Aurillac 27 7 Béziers
Valence Romans 38 21 Agen
Dax 29 16 Rouen
Biarritz 19 46 Grenoble
Résultats Top 14