C'est le match d'après mais est ce que le fameux électrochoc va se produire ? Si c'était le cas à chaque fois, cela se saurait. Mais c'est bien plus compliqué que cela. Brive est en panne sèche dès qu'il faut se servir du ballon. Et quand vous ne marquez pas, vous ne pouvez rien espérer.
Pour ce match, Paris a encore plusieurs blessés mais propose une équipe intéressante. Brive aligne une équipe avec des rotations et notamment une charnière de 18 ans.
Première période : Brive inoffensif en attaque
Les conditions sont idéales pour voir du beau rugby mais cela ne commence pas bien pour Brive. Sur un plaquage, Lucas Paulos est sonné et doit céder sa place à Oskar Rixen (2'). Derrière, Brive se fait pénaliser en mêlée et le Stade Français ne se retrouve plus qu'à 10 mètres de l'en-but. Le lancer est capté, le maul se structure bien et c'est Mickaël Ivaldi qui aplatit (déjà) le premier essai de la rencontre (7-0, 5'). Quand vous êtes en panne de confiance, ce n'est pas l'entame idéale pour retrouver de la confiance. Brive tente de réagir mais cela manque de précision entre un lancer pas droit à l'entrée des 22 mètres, des passes imprécises ou un soutien offensif en retard (13'). Derrière, le Stade Français est clinique : hors-jeu briviste sur les 22 mètres et 3 points pour Joris Segonds (10-0, 14'). Tout se passe bien pour le Stade Français mais cela va s'assombrir pour Paris avec la grosse blessure au genou de Julien Ory (15'). A défaut de tenir le ballon, Brive tient en défense comme sur cette grosse séquence défensive de près de deux minutes. Paris va de droite à gauche et vice versa pour étirer la défense et créer une brèche mais les défenseurs parviennent à combler les trous et à faire de bons plaquages et cela se termine par un excellent grattage de Léo Carbonneau qui obtient cette pénalité qui fait du bien (18').
Mais mis à part la défense, Brive est en difficulté avec une attaque stérile (quand elle arrive à avoir le ballon), des problèmes à maitriser le jeu au pied rasant de Paris (Joris Jurand a manqué plusieurs interventions) et fait rare depuis le début de la saison, une conquête bien en dessous de ses capacités. A nouveau, la mêlée est sanctionnée mais Segonds manque le cadre (25'). Nouveau ballon perdu en touche par Brive, ce qui facilite la tâche des parisiens qui restent campés dans le camp adverse mais cette attaque ne va pas déboucher sur une occasion d'essai, "seulement" sur une touche à 5 mètres que devra bien négocier le CAB. Après s'être fait soigner l'épaule, Sammy Arnold pense être en bonne position pour aller gratter un ballon mais il est sanctionné pour ne pas avoir été sur ses appuis. Heureusement, Segonds connait un 2e échec (33'). Malgré tout, la partie peine à s'enflammer en raison de nombreux en-avants commis par les deux équipes et notamment par le Stade Français. Juste avant la sirène, Paris avance en puissance dans l'axe grâce à Sekou Macalou et Giorgi Melikidze mais cela se termine par ... un en-avant du 3e ligne parisien. Brive remporte la pénalité sur la mêlée et Jurand tape en touche pour clotûrer cette première période compliquée pour le CAB. Compliquée car l'équipe n'arrive pas à jouer et à produire du jeu et des attaques.
Deuxième période : Brive inefficace, Paris efficace
La période commence mal pour Brive, tout de suite à la faute sur le renvoi. Segonds accroit l'avance des siens (13-0, 41'). Brive ne parvient toujours pas à entrer dans la rencontre et se fait pénaliser pour avoir écroulé un maul. Sur l'action, déjà strappé au mollet, Lucas Da Silva cède sa place à Florian Dufour (42'). Le CAB profite d'une faute parisienne pour revenir dans le camp adverse. S'ensuit une action un peu étrange avec un double appel à la vidéo. D'abord, on regarde un accrochage entre Ivaldi et Rixen. L'action n'est pas claire entre les arbitres mais il semble bien que le 2e ligne briviste reçoit un coup d'avant-bras au menton. Pas de sanction sur cette action alors on passe à la deuxième vidéo. Pendant que les deux joueurs s'expliquaient, l'action s'est développée et Sammy Arnold est tout proche d'aplatir le premier essai briviste. La vidéo n'est pas concluante alors on revient à la faute initiale (48'). Dans les 10 mètres parisiens, les brivistes tentent de faire fructifier ce temps fort mais cela se termine par un en-avant et une faute en mêlée. Mais le temps fort va se poursuivre. Aaron Grandider-Nkanang accélère et est repris haut par Sefanaia Naivalu. Brive va bénéficier d'une mêlée à 5 mètres mais l'introduction n'est pas bonne et Brive est pénalisé (52'). Brive a manqué l'occasion de revenir dans le match. Le Stade Français va en profiter immédiatement. Après une longue séquence d'abord entamée par les avants, la défense est fixée alors on écarte sur les extérieurs. Léo Barré feinte intérieur et élimine Tom Raffy et Setariki Tuicuvu. L'arrière résiste au dernier plaquage pour marquer (20-0, 58'). Si l'issue de la rencontre semble pliée, Brive tente de sauver l'honneur. Petit côté, cela combine bien avec Mathis Ferte qui décale Grandidier. L'ailier accélère et se retrouve avec un 2 contre 1 d'école à jouer. Malheureusement, il tarde trop et le coup est perdu (59').
Après cette frayeur, Paris repart à l'attaque pour aller chercher le bonus offensif. Macalou pense marquer l'essai du bonus mais c'était sans compter sur un peu de nonchalance et aussi à un dernier plaquage de Ferte (64'). Finalement, le moment est seulement repoussé de quelques minutes. James Hall prend un trou et est repris à quelques mètres de l'en-but. Clément Castets a bien suivi et marque ce 3e essai (27-0, 68'). Désormais, pour cette fin de match, la seule interrogation est de savoir si Brive va sauver l'honneur et ainsi enlever le bonus offensif au Stade Français. Le CAB n'y arrive pas et Paris cherche donc à marquer un 4e essai, histoire de sécuriser le bonus offensif. Les avants y vont en force avec Juan John Van Der Mescht mais le 2e ligne commet un en-avant au moment d'aplatir (78'). Le match se termine avec plusieurs accrochages entre les deux équipes. Brive repart encore sans point marqué à l'extérieur. Paris a fait le boulot.
Fiche technique
Stade Français : 3 essais d'Ivaldi (5'), Barré (58') et Castets (68') ; 3 transformations et 2 pénalités (14', 41') de Segonds
1 M.Alo Emile (54' Castets) - 2 Ivaldi (58' Panis) - 3 Roelofse (31' Melikidze) - 4 Gabrillagues (Cap) (54' De Giovanni) - 5 Van Der Mescht (42' Pesenti) - 6 Ory (15' Habel-Küffner) - 7 Briatte (66' Van Der Mescht) - 8 Macalou - 9 Coville (57' Hall) - 10 Segonds - 11 Glover - 12 Delbouis - 13 Naivalu (57' Ward) - 14 Megdoud - 15 Barré
Brive :
1 Vanaï (47' Tapueluelu) - 2 Da Silva (42' Dufour) - 3 Ceccarelli (47' Van Der Merwe) - 4 Zafra (65' Papali'i) - 5 Paulos (2' Rixen) - 6 E.Abadie (Cap) - 7 Gué (76' Arnold) - 8 Papali'i (49' Kunavula) - 9 Carbonneau - 10 Raffy (55' Lacoste) - 11 Muller - 12 Arnold (55' Galletier) - 13 Tuicuvu - 14 Grandidier-Nkanang - 15 Jurand (49' Ferte)
En bref
Malgré le changement d'entraineur en chef, il ne fallait pas attendre de miracle en si peu de temps. Mais Brive continue d'inquiéter avec une nouvelle défaite, la 3e de rang, et un niveau de jeu très faible (7 points marqués en 3 matchs). Le CAB n'y arrive pas en attaque et à partir de là, il est impossible d'exister dans un match pour espérer quelque chose de positif. Juste là irréprochable, la conquête est passée à côté. Seule éclaircie : le match réalisé par les jeunes et notamment Léo Carbonneau. Pour le reste, Brive peut remercier Pau et Perpignan pour ne pas être lanterne rouge du championnat mais eux au moins, ils produisent du jeu et marquent des essais.
Images : Rugby+