Top 14 Toulon - Brive : analyse du match

Dans une saison, que vous soyez un gros ou un petit, il y a généralement un ou plusieurs matchs où vous êtes balayés. Brive a subi ce balayage samedi du côté de Toulon. Même si ça se sentait arriver, cela fait toujours mal. Il faut désormais rebondir de la meilleure façon possible.

Le point positif

Ne pas lâcher. Malgré le scénario catastrophe (y compris en début de seconde période), Brive n'a pas lâché et n'a pas baissé les bras. Les brivistes ont tenu le ballon, ont poussé à la faute les toulonnais. La mêlée enchaine un nouveau match positif. Les joueurs se sont rapprochés de l'en-but à plusieurs reprises mais sans jamais franchir la ligne. Brive aurait mérité marqué quelques points et c'est là tout le paradoxe. A Castres, le jeu offensif a été proche du néant et pourtant, Brive a marqué 6 points et presque pris le bonus défensif. A Toulon, Brive a produit mais n'a pas marqué de points et repart avec une grosse valise. Dans ce marasme collectif, à noter (encore une fois) le bon match des "gamins". Noé Bedou et Tom Raffy fêtaient leur première titularisation en Top 14 et ont fait ce qu'ils devaient faire. Mathis Ferte n'est pas entré dans des conditions optimales (à la suite du carton rouge de Paul Abadie) mais a cherché à apporter du dynamisme sur chacune de ses sorties de balle. Demi de mêlée, il a même terminé le match en tant qu'ailier. Comme bizutage, il va s'en souvenir !

Les points négatifs

L'entame de périodes. On savait que ça allait dur surtout en affrontant une équipe toulonnaise regonflée après sa victoire à Pau et par le retour de plusieurs importants. Surtout en voyant la composition du CAB qui faisait une "impasse" sur ce match. Au moins, le stress n'est pas monté durant la rencontre (un luxe en ce début de saison !). La partie a été réglée dès l'entame de chaque période. 3 essais en moins de 15 minutes en première période et un carton rouge et un essai en un peu plus de 5 minutes en seconde période. Même si Brive n'avait pas de réel objectif sur cette rencontre, ça fait mal et ça se paie cher (avec à suivre la suspension pour plusieurs rencontres d'Abadie). Toulon n'en demandait pas tant et a saisi l'opportunité. Face à une grosse équipe, il ne faut faire d'aussi grosses erreurs sinon le match devient (trop ?) rapidement hors de portée.

L'efficacité offensive et défensive. Brive n'a pas été décisif des deux côtés du terrain. Défensivement, Brive n'avait pas encaissé un seul essai lors de ses deux premiers matchs à l'extérieur. Il y en a eu 7 au total dont 3 en 12 minutes pour entamer la partie. On a connu un Sammy Arnold plus inspiré en défense avec un plaquage manqué sur chacun des deux premiers essais toulonnais. Brive a souffert physiquement et a perdu les duels. Ce constat s'est aussi répété en attaque. Le CAB termine le match à égalité en terme d'occupation et légèrement devant en terme de possession. Les occasions de marquer ont été présentes mais n'ont jamais été converties. Après que la tempête se soit calmée, Brive se montre dangereux dans les 22 mètres de Toulon. Pendant 2min30, les brivistes ont tout tenté mais sont tombés sur une défense héroïque qui n'a pas lâché et a réussi à inverser la situation. Le CAB a de nouveau tenté en seconde période mais rien n'y fait : l'en-but toulonnais est resté inviolé. Après coup, on peut toujours se poser la question de prendre malgré tout les points (même si ça va à l'encontre du jeu) pour éviter la bulle et récompenser les efforts des joueurs. Dans les prochaines semaines et même jusqu'à la fin de la saison, il va falloir trouver les solutions pour remédier à ce problème d'efficacité.

En conclusion

Après deux matchs plutôt bons à l'extérieur, Brive est passé à côté à Toulon. Le début de match a été catastrophique et a conditionné le reste de la partie. Si le CAB n'a pas baissé les bras, à l'image de sa jeune garde, à nouveau présente, il a manqué du réalisme offensif pour à minima sauver l'honneur. Après, la supériorité tant dans la technique, la puissance, l'expérience, de Toulon ne fait aucun doute et même avec une équipe avec moins de rotations, cela aurait été compliqué de ramener un résultat de Mayol. Désormais, il faudra élever son niveau de jeu de plusieurs crans pour faire tomber le leader du championnat : Toulouse.

Images : Rugby+