Les fondations commencent à bouger et la maison se fragilise. Brive enchaine une nouvelle lourde défaite à l'extérieur et les questions ne trouvent toujours pas de réponses. A mi-championnat, le CAB inquiète de plus en plus et la suite du calendrier n'est guère rassurante.
Les points positifs
L'électrochoc. Si après les 41 points encaissés à Lyon et les 43 à Pau, il n'y a pas une réaction, c'est qu'il y a un problème sérieux dans ce club. Vu qu'il n'y a pas grand chose de positif à retenir de ce match à Pau, disons qu'on va espérer que les récents résultats parviennent à provoquer un électrochoc dans ce club qui est en train de couler en silence. Il faut cet électrochoc maintenant car bientôt, il sera trop tard. Certains semblent conscients de la situation (Joris Jurand évoquant la peur au ventre avant d'affronter Bordeaux) mais d'autres soit n'y pensent pas soit sont dans le déni (Jean-Baptiste Péjoine disant qu'il n'y a pas le feu). Brive n'a gagné qu'un seul de ses huits derniers matchs. Brive a deux matchs à la maison à la suite (Bordeaux et Biarritz) et doit s'en servir pour reprendre de la confiance et surtout des victoires et les points qui vont avec. Et comme dirait Pascal Dupraz : c'est maintenant qu'il faut le faire, c'est pas demain, c'était pas hier, c'est maintenant.
Le point négatif
Les mêmes carences. Match après match, Brive poursuit son chemin de croix dans le jeu et affiche toujours les mêmes carences. Il y a les discours et il y a la production sur le terrain. Certes, Brive a inscrit 20 points et 2 essais mais l'adversaire en a inscrit le double (43 points et 4 essais). On pensait que l'essai de Vasil Lobzhanidze dès le début du match allait lancer la machine et que le vrai CAB allait apparaitre. Mais non, petit à petit, Pau est revenu à la marque pour passer devant et ne plus laisser la tête, sans être vraiment inquiété d'ailleurs, Brive restant à minima à 6 points. En regardant les statistiques, Pau et Brive ont des chiffres semblables en terme de mètres parcourus (282-263 pour Brive), passes (118-112 pour Brive), courses (95-82 pour Pau), franchissements (4 partout), défenseurs battus (14-13 pour Brive). Mais là où le bat blesse c'est l'occupation : 36% en première période et 38% en seconde période. Le constat est sans appel : Brive évolue dans son camp. Brive est dans son camp et semble sans solution dès que la seconde période débute. Dimanche, le score est cinglant : 27 à 10. Chaque week-end, le visage du CAB ne change pas et si les supporters le voient, tout le monde le voit.
La discipline. Et dire que Pierre Brousset était venu aider le CAB dans ce domaine, c'est à croire que tout s'en fout des consignes d'un arbitre. A Pau, Brive a été pénalisé à 18 reprises et a écopé de deux cartons jaunes. Pau est revenu rapidement dans le match en première période en alignant les pénalités et en transformant des fautes au milieu de terrain en pénaltouches très intéressantes. Quand vous avez un buteur comme Antoine Hastoy, c'est du pain béni. Match après match, Brive répète les mêmes fautes et notamment dans le jeu au sol. En concédant autant de pénalités, difficile d'exister dans un match et encore plus dans un match à l'extérieur. Brive se traine ce boulet depuis le début de la saison et ce boulet risque d'amener le club dans une profondeur la saison prochaine. A quand une prise de conscience collective ?
Pas de communication. Existe-t-il un pilote dans l'avion ? Silence radio. Ce que traverse le club n'est pas sans rappeler la série de six défaites de la saison dernière mais au moins, il y avait des petites choses qui laissaient espérer des jours meilleurs. Là, on est plus replongé 4 ans en arrière avec la saison de la descente en Pro D2. L'équipe est laissée seule face à la tempête, répétant conférence après conférence les mêmes choses (il reste des matchs à domicile qui forcément amènent une victoire, c'est bien connu !) et personne ne vient à son aide. A part se plaindre du report du match contre Clermont et souligner la perte financière, où sont les paroles des dirigeants du club ? Où sont les paroles sur le sportif (mis à part l'objectif Top 8 du début de saison) ? Quand le bateau tangue, dans un club normal, le président monte au créneau, le directeur sportif monte au créneau. Alors certes, ce n'est pas toujours efficace et c'est aussi de la langue de bois mais au moins, cela a le mérite d'exister. Il y a 4 ans, il a fallu attendre le printemps pour voir une décision forte, à savoir le départ de Nicolas Godignon, mais c'était déjà trop tard. Au dessus, on a évoqué un électrochoc. Est ce que cet électrochoc pourrait se résumer à un remplacement du staff ? Souvent utilisé, pas toujours efficace. Oui, la vidéo de Noël est belle mais la communication ne se résume pas à ça et elle doit être quotidienne. Tout le monde a besoin de voir le capitaine et d'entendre sa parole car les récifs se rapprochent.
En conclusion
L'occasion était belle du côté de Pau surtout que c'était là-bas que Brive a remporté son dernier succès à l'extérieur. Mais les ingrédients n'ont pas été mis et Pau s'est logiquement imposé. Le CAB continue de plonger, montrant les mêmes carences (attaque, 2e période, discipline) et rien ne semble arrêter cette chute aux enfers. A ce rythme, la Pro D2 se rapproche et les belles arrivées annoncées seront vite oubliées. A l'heure actuelle, des équipes comme Perpignan et Biarritz montrent plus d'envie, plus de jeu que Brive. Devant elles au classement mais jusqu'à quand ? Face à Bordeaux, les brivistes ont besoin d'un électrochoc. Une victoire suffira-t-elle ou faudra-t-il autre chose ?
Images : Canal+