Top 14 Brive - Biarritz : analyse du match

Match capital mais pas encore vital pour Brive face à Biarritz. L'occasion était parfaite pour se relancer au classement et dans la tête. Non sans s'offrir un gros coup de chaud, les brivistes ont fait ce que les supporters attendent depuis le début : un match plein, des beaux essais et surtout la victoire.

Les points positifs

La victoire. On l'espérait déjà contre Bordeaux mais il a fallu attendre quelques semaines supplémentaires. Brive se devait de gagner face à Biarritz à domicile. La dernière victoire en Top 14 remontait à la réception du Racing 92 en novembre. Certes, depuis, il n'y a pas eu 20 matchs au classement et surtout 20 matchs à domicile. Compte tenu que Clermont a été reporté, il n'y avait finalement que Bordeaux à domicile dans cette série. La pression était sur les deux équipes mais le CAB a accéléré au coeur de la première période pour creuser l'écart. Cela a été tulmutueux avant la pause mais les brivistes ont contenu les biarrots sur la seconde période pour conserver un bel écart jusque dans les dernières minutes, histoire de s'offrir le luxe d'aller chercher le bonus offensif. Compte tenu de la situation, ce bonus offensif (déjà le 3e de la saison à domicile !) est la cerise sur le gâteau. Brive stoppe sa série de défaites, sort de la zone rouge, passe devant Toulon et Perpignan et met un peu de distance avec Biarritz. Reste à confirmer lors des matchs de février dont une série de trois réceptions de rang (Clermont, Montpellier, Toulon).

Le jeu durant l'ensemble du match. S'il a fallu un peu de temps avant de mettre en route, Brive a réussi à mettre en place son plan de jeu. Les retours de So'otala Fa'aso'o et avant de Nico Lee font du bien à l'équipe mais face à Biarritz, c'est une réaction collective. Brive continue d'être performant et réaliste en première période avec 3 essais inscrits à la suite. Biarritz est KO et est mené 19 à 3. Les brivistes sont bien en place, sont solides en défense et commencent à jouer libérés. La fin de la première période a failli tout remettre en cause. Depuis le début de saison, on est habitué à voir un CAB faire du camping dans sa moitié de terrain. Changement total face à Biarritz. Brive a joué, Brive a occupé le terrain et en étant dans le camp adverse, comme par hasard, les pénalités tombent en faveur de Brive. Ce qui est le plus marquant, c'est cette occupation en seconde période. On est plus habitué à voir de 35% mais samedi dernier, Brive a eu 61% d'occupation après la pause ! Le CAB tient enfin son match plein et même s'il arrive tard, il est enfin là !

Le caractère. La pause a fait du bien à l'équipe. Elle a permis à tout le monde de se calmer, de faire baisser la température et les tensions. Le staff a dû ajuster la stratégie mais sans s'oublier de rappeler la ligne directrice de la rencontre. Même à 13 contre 15, Brive n'a pas plié. Mieux, Brive a montré un visage offensif qui a totalement perturbé Biarritz. Brive a continué à jouer comme s'il y avait 15 joueurs, cela s'est notamment vu sur les mauls où Brive a dominé le secteur. Les brivistes ont eu la possession et l'occupation en seconde période et a donc imposé son jeu et son rythme. Pour récompenser tout ce travail, les avants vont chercher le bonus offensif, eux qui ont tout fait : 4 essais, 1 carton jaune, 1 carton rouge. Durant ce second acte, le CAB a montré une grande force de caractère et il n'a jamais lâché. A reproduire jusqu'à la fin de la saison (sans les infériorités numériques !).

Le point négatif

La maitrise de ses nerfs. Tout est bien en place pour Brive qui mène 19 à 3, a marqué 3 essais, a le bonus offensif provisoire et il reste quelques minutes avant la pause. Et voilà que le volcan explose sans vraiment de signes avant-coureurs. Les fils se touchent chez les brivistes qui tombent dans le piège biarrot du "branchage", du "trash-talking". En fait, c'est tout l'environnement briviste qui perd ses nerfs au même moment. Une mêlée qui semble à l'avantage des brivistes est finalement pénalisée. Le public n'est pas d'accord et cela commence à chauffer entre Lucas Paulos, Simon-Pierre Chauvac et Josh Tyrell. Biarritz se rapproche et Andrés Zafra récolte un carton jaune. Biarritz marque l'essai de la relance et cela part en vrille : d'un côté, Saïd Hirèche et Francis Saili s'expliquent. De l'autre côté, Josh Tyrell branche, Motu Matu'u le retient et tente de l'éloigner de la zone chaude mais Lucas Paulos disjoncte et met un coup de tête au 2e ligne biarrot. Carton rouge pour l'argentin. On pourrait croire que ça a servi de leçon au CAB et ... non. Gavin Stark et Setareki Bituniyata s'expliquent au sol et le briviste met une claque sur le crâne du biarrot. Sur ce coup là, l'ailier briviste s'en sort bien car on a tous vu arriver le carton rouge. En ne maitrisant pas ses nerfs, Brive a failli tout perdre et peut être plus qu'un match. A l'avenir, il faudra se montrer plus intelligent et ne pas répondre aux provocations adverses. Cela ne se passera pas comme ça tous les week-ends avec une domination en infériorité numérique.

En conclusion

Ce résultat ne change finalement pas grand chose : Brive va devoir lutter jusqu'au bout pour aller chercher son maintien. Mais finalement, battre Biarritz qui plus est avec le bonus offensif offre surtout une belle bulle d'oxygène. La prestation a été convaincante et sur l'ensemble de la partie dans en attaque qu'en défense. 33 points et 4 essais marqués contre 10 points et 1 essai encaissé. Le CAB aurait pu avoir un match "tranquille" mais le compteur électrique a eu un coup de chaud entre la fin de la première période et le début de seconde période. Forcément, tout ne peut pas être réglé avec une seule victoire. Mais Brive doit recarder en haut pour se libérer et jouer enfin, comme samedi, lors des 2 périodes d'un match. Cependant, on évite les coups de boule et autre stupidité qui peuvent coûter cher.