Top 14 Bordeaux - Brive : analyse du match

Brive commence mal ses voyages en Top 14 cette saison. Le CAB est en train de reprendre ses mauvaises habitudes en effectuant des voyages à vide et en se mettant de la pression pour les matchs à domicile. Attention au moment où cela va casser.

Le point positif

La mêlée. Au coeur de la partition de Brive samedi à Bordeaux, les éclaircies ont été peu nombreuses. Une éclaircie vient de la mêlée qui a posé pas mal de problèmes aux bordelais. Si le début de match est soit à égalité soit légèrement à l'avantage de l'UBB, tout change à la 30e minute et l'entrée en jeu du duo Hayden Thompson-Stringer et Luka Japaridze. La donne change totalement et Brive prend le dessus. Ben Tameifuna souffre face à Thompson-Stringer et concède plusieurs pénalités. Le CAB se donne pas mal d'air avec ces pénalités obtenues. En seconde période, lors du carton jaune, Brive souffre mais résiste tant bien que mal. Sur la dernière mêlée de la rencontre, les brivistes gagnent le dernier duel et stoppe l'hémorragie de la deuxième période avec le coup de sifflet final de l'arbitre. La saison dernière, la mêlée n'avait pas trouvé son rythme de croisière et était une des plus sanctionnées du Top 14. Cela commence à changer et sur ces quatre premières journées, Brive a une mêlée qui tient la route.

Les points négatifs

Le jeu offensif. Si Brive mène à la pause et a marqué un essai, ce n'est pas vraiment en développant du jeu offensif comme il le fait à domicile. Brive s'est plutôt nourri des erreurs bordelaises pour se montrer dangereux et être présent dans le camp adverse. Comme l'a très bien dit Thomas Laranjeira à la pause, Brive n'a pas produit de jeu et devra faire mieux en seconde période. Malheureusement, cela a été pire avec aucune présence dans les 22 mètres adverses durant les 40 dernières minutes. Durant cette partie, Brive n'a eu ni la possession ni l'occupation, a effectué 1 seul franchissement (Victor Lebas), a battu 6 défenseurs et a été à moins de 60 passes et 60 courses. Une production minimale qui pose question car c'est vraiment le jour et la nuit entre les rencontres à domicile et à l'extérieur. Si Brive veut espérer plus à l'extérieur, il faudra produire plus offensivement.

La rotation. Depuis des années, le calendrier du Top 14 est comme cela : 2 mois intensifs de Top 14 et après, une alternance avec les matchs internationaux et européens. En début de saison, il est normal de tester le maximum de joueurs et de mettre tout le monde au même niveau physique (environ). Il faut aussi relancer les joueurs blessés ... Mais quand entre chaque match, vous changez plus de 2/3 de votre équipe de départ, c'est quand même compliqué de trouver du liant dans l'équipe et dans les performances. Pour le moment, cela ne marche pas à Brive tant d'un point de vue du résultat que du contenu. Une rotation normale entre les matchs revient à changer entre 3 et 5 joueurs (entre blessés, choix tactiques ...) mais quand vous changez 10 ou 12 joueurs pour vous déplacer, ces voyages se transforment en traquenard. Dès lors qu'on va basculer en novembre, les matchs du Top 14 ne vont pas s'enchainer comme actuellement. Le groupe va se réduire naturellement. Aux joueurs aussi de saisir leur chance et de montrer leurs qualités.

En conclusion

Avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Avec des si, Brive a un groupe très complet, capable de rivaliser avec tout le monde et de produire le même jeu, qu'importe l'équipe alignée. Dans la théorie, c'est ça. Dans la réalité, c'est autre chose. A Bordeaux, Brive a résisté pendant la première période, en menant un peu contre le cours du jeu. Mais après la pause, Brive a été submergé par les vagues girondines. La mêlée a tenté de garder le cap mais cela a été insuffisant. Brive se remet à nouveau sous pression au moment de recevoir le Stade Français. Tant que le CAB l'emporte à domicile, cela va passer mais un jour ou l'autre, il faudra aller chercher des résultats à l'extérieur.

Images : Rugby+