Top 14 Stade Français - Brive : Nos impressions et notre analyse

Malgré la défaite contre le Stade Français, le CA Brive a ramené un point de bonus défensif amplement mérité de ce déplacement périlleux. Que ce soit les joueurs ou les entraineurs, le groupe cabiste peut se servir de ce match pour continuer à progresser. Dans cette analyse, nous allons voir les points positifs et nous appuierons sur les points à travailler. Nous vous dirons nos impressions en les mettant en perspective pour le prochain match : Perpignan.

Pour la première fois de la saison, le ciel crachait son malheur sur l'ensemble des acteurs de la rencontre. La pluie était au rendez-vous Porte d'Auteuil. Malgré tout, les deux équipes n'ont pas refusé le jeu à la manière des All Blacks qui continuent à jouer qu'importe les caprices du temps et nous avons eu droit à un beau spectacle malgré la météo. 

Les points positifs

Ça va commencer à être récurrent mais tant ça reste dans cette colonne, c'est parfait. L'état d'esprit de guerrier de cette équipe commence à se voir à l'extérieur. Quand nous disons extérieur, ce n'est pas l'environnement proche du club (joueurs, entraineurs, supporters, presse locale) mais le reste du Top 14. Les équipes adverses savent que si elles ne mettent pas les bons ingrédients dans la marmite, elles vont se faire bouger pendant 80 minutes.

La défense a plus que tenu le choc pendant ce match. Sans un exploit individuel du talentueux Jules Plisson (ça fait plaisir de voir un jeune joueur français mener la barque d'un gros club mais malheureusement dans quelques semaines va débarquer Morné Steyn, l'ouvreur international springbok, qui deviendra titulaire au détriment de Plisson), le Stade Français aurait eu du mal à franchir le rideau de fer briviste qui n'a baissé pavillon que sur les nombreuses pénalités de Jérôme Porical. Au niveau du duel entre les deux défenses, c'est la défense du CAB qui a gagné (1 essai encaissé, moins de franchissements concédés)

La gestion du groupe est également à souligner. Les entraineurs avaient décidé de faire tourner (Caisso, Sanchou, Ma'ilei, Voretamaya titulaires, Ribes et Méla remplaçants, Mignardi, Péjoine, Namy et Ferrères au repos) mais cela ne s'est pas vu sur le terrain. L'objectif était la victoire et c'est vraiment pas passé bien loin. Comme le dit le célèbre adage qui veut aller loin ménage sa monture et ça les entraineurs de Brive l'ont bien compris et les joueurs ont bien reçu le message.

Au niveau individuel, quel plaisir de voir évoluer la garde fidjienne !!!Waqaniburotu prend de plus en plus de poids à l'intérieur du vestiaire et sur le terrain, c'est un guerrier hors pair (attention tout de même à une suspension future suite à son action contre Bayonne). Radikedike est toujours aussi tranchant dans ses courses et ses appels et Venione Voretamaya a inscrit son premier essai pour le CAB et aussi en Top 14. Ce gamin a du feu dans les jambes, a un très bon coup de pied, est solide sous les chandelles. En gros, il est talentueux et a un avenir radieux. Mais comment ne pas parler de Sisa Koyamaibole !!! Ce bulldozer est en train de revivre en Corrèze et plus il enchaine les matchs plus il est bon. La défense parisienne a vécu un calvaire face à la puissance du fidjien, se faisant transpercer nombre de fois. Sur l'essai de Voretamaya, c'est lui qui transperce sur une vingtaine de mètres avant de servir son compatriote. Une performance XXL récompensée par une place dans le XV type de L'Equipe.

Les points négatifs

Il va falloir s'habituer à ça mais ça fait toujours mal d'y être pour un bon moment. Fini l'été et le beau temps et place à l'automne, la pluie, les terrains gras puis l'hiver et le froid. La météo change et les conditions de jeu aussi. On risque de voir plus de jeu au pied et il falloir être bon dans ce secteur dans les semaines à venir.

Le jeu au pied, justement, n'a pas été l'arme fatale des brivistes samedi soir. Beaucoup de ballons rendus aux parisiens trop rapidement et pas vraiment des ballons difficiles (plutôt bons à relancer). Gaëtan Germain a vécu une soirée un peu compliquée : 2/5 au pied et une blessure à la cuisse qui s'est réveillée. Ceci explique peut être cela ?

Le gros point noir de la soirée a été l’indiscipline. Sans être flamboyants, les parisiens ont construit leur avance sur les nombreuses fautes brivistes. Et pourtant au nombre des pénalités, les deux équipes sont à égalité (16 partout) mais les fautes cabistes étaient dans des zones "cadeaux" pour le buteur parisien qui ne s'est pas fait prier pour les réussir (7/10 au pied pour Porical au total)

Mais comment ne pas également revenir sur l'arbitrage. Nous allons essayer de faire plus court que dans l'analyse de Montpellier - Brive mais il y a des choses à dire. Comme l'a affirmé Hugues Briatte dans BBN, l'équipe briviste a eu du mal à comprendre l'arbitrage en mêlée et malheureusement à ce niveau-là, c'est un problème récurrent et global au Top 14. Venione Voretamaya se fait sanctionner d'un carton jaune pour un plaquage sans ballon sur Plisson alors qu'il n'y a absolument rien sur l'action si ce n'est une poussette. S'il y a carton jaune sur cette action, pourquoi Pierre Rabadan ne prend pas jaune sur son coup d'épaule sur Radikedike dès la 1ere minute de jeu ? Autre action "bizarre", Olivier Caisso est sanctionné d'un piétinement sur Rabadan et Porical ajoute trois points au compteur. La vidéo est demandée et montre qu'Olivier fait tout pour ne pas marcher sur le joueur parisien et réussit à l'enjamber. Le plus grave dans l'histoire, Mr Marchat est informé de l'erreur de son assistant mais ne veut pas le déjuger et reste sur la pénalité. Brive avançait sur ce maul et aurait pu récupérer une pénalité qui aurait changé la physionomie du match. Un match à oublier pour Mr Marchat et ses assistants.

Notre point de vue avec en perspective la réception de Perpignan

Comme Hugues Briatte l'a dit après la rencontre contre le Stade Français, il faudra faire beaucoup moins de fautes contre l'USAP. Avec des buteurs de la trempe de James Hook et Camille Lopez, l'addition risque d'être salée. Mais cette équipe catalane a du mal en Corrèze (3 défaites consécutives, la dernière victoire remonte au 4 janvier 2009) et il faudra appuyer là-dessus. L'état d'esprit, la défense et l'animation offensive doivent devenir les forces principales de l'équipe briviste et vu la confiance qui règne dans le groupe, une victoire est envisageable contre une des équipes en forme de ce championnat

Article rédigé par Rémi Brazon