La phase aller est maintenant terminée avec une treizième journée plein de rebondissements. Les surprises ont été rares mais toutes les équipes se sont accrochées jusqu'au coup de sifflet final. Les feux d'artifices sont rares mais il fallait bien terminer cette première phase pour bien se lancer dans la nouvelle année qui s'approche.
Grenoble - Stade Français : 30-43
Les invaincus. Grenoble et le Stade Français sont les deux dernières citadelles du Top 14 à résister à l'ennemi. Paris attaque de la meilleure des façons la rencontre en marquant vite et bien. Un premier essai d'Arias (11') et un second de Burban (28') mettent le Stade sur orbite. Plisson concrétise le travail de sape de ses avants qui mettent au supplice leurs homologues grenoblois. La pause est atteinte sur la marque de 21-9 pour Paris. On attend la réaction de Grenoble mais c'est encore une fois Paris qui frappe le premier par Nayacalevu (43'). Le bonus est dans la poche. Enfin presque car Faure (53') et Ratini (67') vont l'effacer. Entre temps, Nayacalevu inscrit un doublé (63'). Danty pense offrir définitivement le bonus offensif à son équipe (71') mais à la sirène, le pack grenoblois inscrit un essai de pénalité qui ne fait qu'annuler le bonus mais pas la victoire.
Trois étoiles : 1- Zhvania (SFP) 2- Burban (SFP) 3- Aplon (FCG)
Montpellier - Toulouse : 23-20
La crise au cœur des débats. Montpellier et Toulouse ont un point commun : la crise et les tensions internes. Sportivement, les deux clubs ne sont pas dans la même spirale. Toulouse remonte au classement en alignant les victoires. C'est tout le contraire pour Montpellier. Mais le MHR débute fort la rencontre. Les avants héraultais mettent au supplice les toulousains qui ne trouvent aucunes solutions. L'essai de pénalité se rapproche mais c'est finalement Olivier qui concrétise le travail de titan de sa mêlée. Alors que la sirène a retenti, Toulouse nous sort une action de grande classe. Les stadistes remontent tout le terrain et d'une subtile transversale, McAlister trouve Harinordoquy qui remet à l'intérieur. Quelques secondes après, Clerc marque l'essai du retour de Toulouse (13-10, 40'). Mais cet essai n'est pas suffisant, il en veut un autre qui arrive juste après la pause (42'). Montpellier vient de prendre 2 essais en supériorité numérique ! Mais le MHR va appuyer là où ça fait très mal : la mêlée. Nouveau carton jaune pour Toulouse et enfin l'essai de pénalité (54'). McAlister égalise à 20 partout (61') et cela annonce une fin au couteau. L'ouvreur toulousain a la balle de match mais manque la cible (70'). Ce que ne fera pas le jeune Iribaren qui offre la victoire et une belle bouffée d'oxygène à son équipe (77').
Trois étoiles : 1- Nariashvili (MHR) 2- Mas (MHR) 3- Clerc (ST)
Bayonne - Bordeaux : 15-12
Duel de buteurs. Les conditions n'étaient pas évidentes ce week-end à Jean-Dauger (terrain gras) pour pratiquer du beau rugby. Le jeu s'est donc rapproché des phases de combat et à ce petit jeu, les avants bordelais ont offert plus d'occasions à leur buteur, Pierre Bernard, de s'exprimer mais malgré quelques fulgurances bayonnaises, c'est bien Bordeaux qui mène à la pause 9 à 6 mais ça reste très serré. Après la pause, Bustos Moyano passe deux nouvelles pénalités qui mettent Bayonne devant au score. Mais Bernard réagit aussitôt et égalise. Dans les 10 dernières minutes, les deux buteurs toucheront une fois chacun les montants. C'est finalement Fernandez d'un drop à moins de 2 minutes de la sirène qui offre la victoire à l'Aviron.
Trois étoiles : 1- Monribot (AB) 2- Bustos Moyano (AB) 3- Guitoune (UBB)
Racing - La Rochelle : 27-8
Presque parfait.Les ambitions étaient affichées du côté du Racing : continuer à gagner pour rester dans le peloton de tête et si possible empocher le bonus contre une équipe rochelaise relégable. Malgré l'ouverture du score par les maritimes et Fortassin (0-3, 10'), le Racing inscrit le 1er essai de la rencontre par Szarzewski qui lance son équipe jusque là dominée par La Rochelle alors en infériorité numérique (19'). Machenaud ajoute 3 points de plus et le Racing mène 10-3 à la pause. La Rochelle résiste plus que bien et perturbe des parisiens pas encore rentrés dans la partie. Mais petit à petit, le Racing monte en pression et à l'heure de jeu, accélère définitivement. Deux essais coup sur coup de Dulin (60') et d'Audrin (62') mettent hors de portée un Racing qui se rapproche du succès bonifié rêvé. Mais les rochelais et Barraque enlèvent ce bonus en fin de match (71'). Malgré un dernier siège de la défense rochelaise, le Racing doit se contenter d'une victoire sans bonus offensif.
Trois étoiles : 1- Machenaud (RM) 2- Eaton (ASR) 3- Szarzewski (RM)
Toulon - Lyon : 30-6
Et le diable surgit. et ce n'est pas un joueur ! Le diable est Bernard Laporte, auteur d'une colère dont il a le secret à la mi-temps de la rencontre. Car sur les 40 premières minutes, le RCT est méconnaissable. Malgré quelques occasions d'essais, les toulonnais sont brouillons et subissent la loi des lyonnais dans les phases de conquêtes. Porical permet à son équipe de mener à la pause (6-3). Et donc le diable apparut. Et ce fût un tout autre match. Halfpenny égalise (46') avant que Masoe ne marque le 1er essai de la rencontre. Petit à petit, la supériorité toulonnaise (surtout en mêlée) se fait sentir et Mitchell inscrit le 2e essai (63'). La victoire semble se dessiner mais il reste à aller chercher le bonus. Ce sera chose faite à la sirène avec un doublé de Masoe après un dernier effort de la mêlée du RCT. Les supporters peuvent fêter le titre de champion d'automne et les arrivées prochaines de Nonu, Nalaga et Dominguez.
Trois étoiles : 1- Masoe (RCT) 2- Sanchez (RCT) 3- Mitchell (RCT)
Clermont - Castres : 19-10
Plus de bête noire. Car oui, c'est bien le cas : Castres reste sur deux succès au Michelin. Malgré la position de lanterne rouge, le CO jette un coup de froid sur Clermont avec un essai de Grosso d'entrée de jeu (3'). Clermont tente bien de réagir mais Castres est sans complexe et n'a rien à perdre. Camille Lopez rapproche les siens (6-7, 35') mais sur la dernière action de la première mi-temps, arrive le tournant du match. Ça s'accroche encore une fois sur un regroupement et un castrais reste au sol. Après vidéo, Mr Poite adresse un jaune à Caballero pour son déblayage limite dans le ruck et surtout un rouge à Bardy pour s'être fait justice lui-même d'un coup de tête. Mal embarqué, l'ASM devra évoluer à 14 pendant 40 minutes. Malheureusement, Castres ne va pas en profiter bien au contraire. Zach Guildford inscrit son premier essai en Top 14 (50') et Parra tient tête à Kockott et l'ASM mène 19-10 à quelques minutes de la fin (74'). Malgré quelques dernières tentatives du CO pour arracher un bonus défensif, la défense clermontoise est intraitable et ne laisse rien passer. Le match a été plus compliqué que prévu mais la victoire est là malgré tout.
Trois étoiles : 1- Fofana (ASM) 2- Bonnaire (ASM) 3- Parra (ASM)
Quelques enseignements
Cette dernière journée de la phase aller n'a pas chamboulé le classement. Les bonnes opérations sont à mettre au crédit du Stade Français qui fait tomber l'invincibilité de Grenoble à domicile, de Montpellier qui renoue avec la victoire et de Bayonne et Brive. Les deux clubs profitent des défaites conjuguées d'Oyonnax (à Brive), Lyon, La Rochelle et Castres pour gagner quelques places au classement et surtout se donner de l'air vis à vis de la zone de relégation (6 points d'avance sur le 13e La Rochelle). Alors que la phase retour s'apprête à débuter, on voit que trois groupes sont en train de se construire : les deux premières places (4 équipes), le Top 6 (4 équipes) et le maintien (6 équipes). Mais tout ceci est amené à bouger dans les semaines et mois à venir. Pour le meilleur comme pour le pire.
Le classement du Top 14 à l'issue de la phase aller
En bonus, Arnaud Mignardi dans A'men'donné :
Article rédigé par Rémi Brazon