Dernier match de la phase aller du Top 14 et dernier match de la trilogie entre Brive et Oyonnax. Ces deux clubs ne se quittent plus depuis deux ans et demi et l'histoire est loin d'être terminée. Après la double victoire en Challenge Cup, Oyonnax arrive en confiance en Corrèze mais Brive veut terminer en beauté son parcours à domicile pour l'année 2014. Quel camp sortira vainqueur de cette bataille ? Réponse dans ce résumé.
Amédée-Domenech ferme ses portes pour 2014 avec la réception d'Oyonnax, un match qui a l'odeur du maintien. Pour cette rencontre, la 3e d'affilée entre ces deux équipes, les deux staffs envoient les meilleurs : retours des cadres brivistes mis au repos en Challenge, la même chose à Oyonnax. Contrairement à d'autres stades, la pelouse est excellente à Brive, de quoi entrevoir du spectacle pour cette 13e journée.
Première période : Masilevu débloque la situation
Par rapport aux premiers matchs de la série, l'intensité n'est pas la même et la prise de la ligne d'avantage est rendue difficile par des défenses rugueuses et appliquées. Brive se montre réaliste dès sa première occasion. Après un gros travail de sape des avants qui ont tenté en vain de franchir la ligne d'en-but d'Oyonnax, Mr Drop, Nicolas Bézy, concrétise ces nombreux temps de jeu à une dizaine de mètres de la terre promise par un drop (son 3e en autant de titularisations) (3-0, 8'). Mais Oyonnax ne veut pas se laisser distancer et part à l'assaut de la défense briviste qui s'ouvre comme la Mer Rouge plein axe. Heureusement, un en-avant permet à tout le monde de souffler un bon coup. Mais l'USO récupère une pénalité pour une faute de l'alignement briviste. Urdapiletta, si précis habituellement, se loupe sur cette première tentative et ne concrétise pas le premier temps fort de son équipe (12'). La défense briviste voit les vagues rouges et noires déferlées sur elle et résiste tant bien que mal. Brive est dans un temps faible et profite de la maladresse d'Oyonnax (en-avant, mauvais choix) pour s'en sortir sans dommages. Pour s'offrir un peu d'air frais, rien ne vaut un bon ballon porté en cette soirée hivernale. La machine est bien structurée et avance jusqu'à une faute oyonnaxienne. Mais Germain imite son homologue et ne trouve pas la cible (23'). Oyonnax veut profiter de cette occasion manquée pour inscrire ses premiers points mais là encore, après une nouvelle percée plein axe, un en-avant de Figuerola qui cafouille le ballon, met fin une action qui pouvait être prometteuse. Oyonnax a laissé passer sa chance, Brive va en profiter en sortant son arme de destruction massive au nom de code BM11. L'attaque briviste se développe au milieu de terrain, Mafi, venu de son aile, sert Masilevu qui se trouve face à Tian. Enfin, qui se trouvait face à Tian car d'un cad-déb parfait, l'anguille fidjienne envoie son adversaire sur les fesses. Jenneker tente une cuillère mais Benito parvient à rester debout. A quelques centimètres de l'en-but, il s'apprête à être repris mais sert Mafi. Tian coupe la ligne de passe mais pas suffisamment car l'australien saisit la balle au vol et inscrit le premier essai de la rencontre. Germain transforme et Brive fait un premier break (10-0, 29'). Nouvel exploit de Masilevu qui débloque une situation un peu compliquée. Oyonnax tente de revenir à la mi-temps mais des imprécisions plombent le bilan de l'USO sur cette première période. A la sirène, le CAB a une dernière occasion mais échoue à seulement 5 mètres de l'en-but sur un en-avant en bout de ligne.
Score à la pause : 10-0 pour Brive. Le CAB s'est montré réaliste et efficace à défaut d'être complètement maître de son sujet. Oyonnax peut regretter son manque de concrétisation au vu du nombre de plaquages cassés dans le camp briviste. Mais derrière, il y a eu beaucoup d'imprécisions. Et puis, Masilevu, sur un exploit personnel, a débloqué la situation en offrant l'essai sur un plateau à Mafi.
Masilevu et Koyamaibole : deux hommes importants du dispositif briviste
Seconde période : la défense briviste repousse tout
Le jeu se durcit au retour des vestiaires. Les rucks sont âprement disputés, les défenses prennent le pas sur les attaques en disposant par-ci par-là des gros plaquages. Brive tente de profiter de sa venue dans le camp adverse pour inscrire des points. C'est chose faite avec une nouvelle pénalité de Germain qui fait suite à une faute en mêlée d'Oyonnax (13-0, 46'). Mais comme depuis le début du match, Oyonnax repart à l'assaut de la défense briviste. Aguillon trouve la brèche et met le feu dans le camp briviste. Heureusement, en bout de ligne, Yves Donguy, l'ancien briviste, échappe la balle. Ouf de soulagement dans les travées d'Amédée Domenech. Mais l'USO va enfin mettre des points. Faute dans un regroupement qu'Uradapilleta concrétise (13-3, 51'). Le CAB ne laisse pas revenir Oyonnax dans le match et recreuse l'écart. Germain remonte un jeu au pied imprécis d'Urdapilleta et récupère une pénalité dans le ruck. Le buteur briviste enchaine et le score passe à 16 à 3 (54'). Les changements s'opèrent de part et d'autre et après une nouvelle attaque de l'USO, la défense briviste se montre intraitable sur sa ligne des 22 et récupère une pénalité dans la bataille des rucks. S'ensuit une phase que tout public de rugby adore : un maul qui avance, avance encore et toujours. Touche sur la ligne médiane et le maul s'enclenche. Très bien structuré, il avance inexorablement jusqu'à une faute volontaire qui l'envoie au sol. Germain concrétise le travail des "gros" (19-3, 63'). Il reste moins de 20 minutes à jouer et Oyonnax voit le match lui échapper petit à petit. La défense briviste réalise un gros travail mais c'est la mêlée qui commence à craquer. Pénalité pour Urdapilleta qui ramène son équipe dans la partie (19-6, 67'). Brive investit en cette fin de match le camp oyonnaxien mais au large, Neveu se fait intercepter par Urdapilleta qui se fait reprendre au milieu de terrain et un en-avant stoppe également l'action. Le CAB effectue un gros travail dans les rucks, à l'image de Luafutu (rentré à la place d'un précieux Koyamaibole) omniprésent dans ses phases de combat. A la suite d'un en-avant jugé volontaire, Petrus Hauman laisse ses coéquipiers à 14 pour la fin de match (75'). Malgré quelques dernières tentatives, Oyonnax tombe sur une grosse défense briviste qui ne laisse rien passer et récupère la moindre munition égarée par-ci par-là par les joueurs de l'USO. L'arbitre siffle la fin et libère tout un stade qui peut partir en vacances l'esprit libéré.
Score final : 19-6 pour Brive. L'année 2014 à Amédée-Domenech se termine par un succès pour le CAB. Un succès ô combien important contre un concurrent direct pour le maintien. Oyonnax a beaucoup tenté mais s'est montré très imprécis dans le dernier geste pour faire douter un CAB réaliste et efficace offensivement. L'esprit sera plus léger au moment d'aller défier Bordeaux dimanche prochain.
Les avants du CAB n'ont pas ménagé leurs efforts dans les rucks
En bref
On s'attendait à un match costaud, dur. On n'a pas été déçu. Globalement, les défenses ont pris le pas sur les attaques et la bataille des rucks a été primordiale. Oyonnax a gâché trop d'occasions dans cette rencontre et repart défait de Corrèze. Le CAB a pu compter sur un Masilevu décisif pour faire le break avant la pause. Efficace, réaliste, combattif : Brive a mis tout ça en œuvre pour empocher une nouvelle victoire dans un Top 14 qui bascule sur la phase retour pour Noël.
En bonus, le résumé de la rencontre :
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Article rédigé par Rémi Brazon