Les sentiments étaient partagés en marge du match Brive - Biarritz. Entre le souhait d'une victoire bonifiée contre la lanterne rouge du Top 14 et la crainte d'un traquenard sauce biarrote, difficile d'établir un pronostic certain. Les joueurs sont de retour après une trêve de deux semaines, auront-ils les jambes coupées ou seront-ils tout feu tout flamme ? La réponse dans ce résumé.
Pour cette partie, c'est le grand écart entre les deux équipes. Le CAB envoie son équipe type au niveau de confiance maximal après des résultats probants contre les grosses cylindrées du Top 14. Le BO arrive avec une équipe déplumée comme jamais mais avec un esprit de combattant prêt à tenter le défi "maintien" enclenché lors de la dernière journée par une victoire à domicile contre le Racing.
Première période : le piège prend forme
Devant un peu plus de 10 000 personnes, le CAB attaquait pied au plancher cette rencontre et prenait à la gorge son adversaire. Suite à un très bon coup de pied de Swanepoel, Ngwenya concède la touche à 5 mètres de son en-but. L'action qui suit apporte le premier frisson du match. Le CAB est tout près d'inscrire le premier essai mais Erik Lund se met volontairement à la faute et écope d'un carton jaune dès la 3e minute de jeu. Malheureusement, Brive ne concrétise pas ce temps fort et Biarritz peut enfin sortir la tête de l'eau. Avec le vent en sa faveur, les brivistes essayent de s'installer durablement dans le camp adverse mais entre des fautes d'indiscipline et des fautes de mains inhabituelles (particulièrement en touche), la pression n'est pas si intense que cela sur la défense rouge et blanche et les hommes de Didier Faugeron commencent à placer les bases de son piège. Et ce piège se concrétise à la 20e minute. Sur leur première occasion, suite à une pénaltouche à 5 mètres, les avants du BO travaillent pour fixer la défense adverse. Le ballon sort sur Waenga qui sert Damien Traille, venu à son intérieur. L'arrière international transperce la ligne défensive et ouvre le score. Inexplicablement, Waenga manque la transformation à 10 mètres face aux perches (0-5, 21').
Brive ne se relèvera jamais de l'essai inscrit par Damien Traille en milieu de première période
Vexés, empruntés, maladroits, les brivistes sentent que rien ne va dans cette journée et commencent à perdre leurs nerfs. Benoit Baby ne profite pas de l'occasion d'accroitre l'avance des siens (28') et c'est Brive qui, enfin, sort de sa torpeur. Profitant enfin du vent en sa faveur (n'est ce pas trop tard ?), Gaëtan Germain réussit une pénalité de 55 mètres (3-5, 31'). Brive tente d'appuyer sur l'accélérateur en cette fin de période mais la défense biarrote tient bon jusqu'au bout et la mi-temps est sifflée dans la confusion la plus totale : Le Dévédec et Harinordoquy provoquent une mêlée générale. Les nerfs sont à vif du côté du club briviste que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes mais c'est Biarritz qui mène à la pause face à Brive 5 à 3.
Seconde période : les poissons brivistes pris dans la nasse biarrote
L'expérience d'évoluer régulièrement dans des conditions de ce type ? Peut être, en tout cas, le BO fait parler sa force de frappe avec le vent et oblige le CAB à évoluer dans son camp. Toujours aussi indisciplinés, les brivistes offrent le bâton pour se faire battre. Par deux fois (45', 50'), Baby réussit ses pénalités et offre le premier break à son équipe (3-11, 50'). Cela aura le moyen de réveiller les brivistes. Les 3/4 font enfin parler la poudre et mettent sur le reculoir la défense biarrote. Malheureusement, le temps fort est mal négocié par la suite et on doit se contenter d'une pénalité de Germain qui a au moins le mérite de mettre le CAB à moins d'un essai transformé (6-11, 52'). Brive a la balle mais manque d'inspiration au moment de son utilisation. De plus, la défense du BO est à son apogée et ne fait pas que repousser les attaques du CAB, elle avance en permanence et provoque les fautes adverses. En attaque, Biarritz est efficace et concrétise ses moindres incursions dans le camp briviste. Damien Traille claque un drop qui plonge dans le doute le plus complet le CA Brive (6-14, 64'). Encore une fois, Brive réagit, transperce la défense par Waqaniburotu et échoue à 5 mètres. Malheureusement, le temps fort ne se concrétise que par 3 points de Germain (9-14, 66'). Brive tente le tout pour le tout dans ce dernier quart d'heure mais Biarritz est bien en place et résiste parfaitement. Mieux encore, il a l'occasion de sortir le CAB du bonus défensif mais Traille, de la même position que précédemment, manque son drop de peu (77'). Ça laisse une dernière chance aux brivistes de remporter ce match qui ressemblerait un peu à un hold-up mais les brivistes jouent à l'envers depuis 80 minutes et ne peuvent s'approcher de l'en-but biarrot. Biarritz l'emporte 14 à 9 sur le terrain de Brive. Un succès plein de combat et d'abnégation. Une défaite consécutive à un match complètement raté.
En bref
Que s'est-il passé pendant cette coupure internationale ? Les brivistes ont été méconnaissables pendant toute la partie. Indisciplinés, maladroits, nerveux, sans imagination, les joueurs sont passés à côté de leur sujet face à leur bête noire qui par la même occasion se relance parfaitement après un début de saison complètement raté. Le match aura l'occasion de faire revenir sur terre le CAB qui ne doit pas oublier que son objectif principal est le maintien et pas le Top 6. Après ce non-match, une réaction est obligatoire à Oyonnax la semaine prochaine. Mais attention, la série de matchs qui arrivent (Oyonnax, Racing, Bordeaux, Montpellier, Toulon, Bayonne) peut plonger Brive dans une spirale négative s'il ne remet pas l'église sur la place du village : à savoir du combat, du combat et encore du combat.
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Article rédigé par Rémi Brazon