Ce samedi, le CAB terminait son début de saison "local" avec la réception (la 5e en 7 matchs) de Bordeaux. Après avoir vaincu La Rochelle dans les dernières minutes, l'UBB voulait retenter le coup à l'extérieur immédiatement. Mais Brive avait un besoin plus qu'important de la victoire. La première heure de jeu a montré que tout n'était pas fané en Corrèze. Analyse d'une rencontre qui redonne de l'espoir à tout le monde.
Tout le monde se souvient du niveau de l'équipe la saison dernière mais cela peine à se reproduire cette année. Plusieurs points forts ne le sont plus et certains deviennent même des points faibles. Mais samedi, Bordeaux a subi le réveil de brivistes déterminés à sortir de la zone rouge.
Les points positifs
Confronté à un début de saison difficile (2 victoires pour 4 défaites), le CAB avait plus que besoin de cette victoire contre Bordeaux. Après avoir occupé la première place à l'issue de la première journée, Brive occupe désormais la dernière à l'aube de la septième. Cruel retournement de situation. Mais voilà une victoire plus tard contre l'UBB et les brivistes sortent de la zone rouge et se hissent à la neuvième place à égalité avec Lyon. Certes, le trou n'est pas fait avec le trio d'équipes qui ferment la marche (3 points d'écart) mais cela fait toujours du bien de sortir de cette zone et de laisser d'autres équipes à cette place. Et quand on voit le pedigree des équipes relégables à l'issue de la septième journée, il faut se pincer pour y croire : Toulouse (13e) et Castres (14e).
C'est assez rare pour l'avoir dit depuis le début de saison mais on a enfin retrouvé le paquet d'avants de Brive. Pour contrer la vitesse et la mobilité de l'équipe bordelaise, Brive a décidé de recentrer les débats dans l'axe. La puissance de la 3e ligne a fait de gros dégâts, la mêlée a usé son adversaire et la touche a récupéré des ballons précieux. Sans être totalement impériale, la mêlée corrézienne a apporté sa pierre à l'édifice. La touche devait affronter un adversaire dangereux renforcé à l'intersaison par un l'ancien capitaine de touche du CAB : Julien Le Devedec. D'abord équilibré, le duel a penché du côté briviste petit à petit, notamment avec deux ballons volés par Petrus Hauman. Brive s'est adapté plus rapidement que Bordeaux et a pu compter sur un Thomas Acquier précis dans ses lancers. En attaque, le CAB a axé son jeu avant de l'écarter. Les avants ont multiplié les temps de jeu, progressé dans le camp bordelais. Ils ont multiplié les mauls pour fixer cette défense, ce qui a libéré des espaces pour les 3/4.
Au niveau individuel, sur un match comme celui-là, il y a plus de satisfactions que de déceptions. Guillaume Ribes blessé, Thomas Acquier se voyait confier le poste de titulaire. Et il a réussi son match. Propre et efficace en touche, l'ex-joueur de Carcassonne a apporté en attaque et a terminé meilleur plaqueur en défense (avec 8) en une heure de jeu. Simon Pinet rectifie le tir après sa prestation à Bayonne, pas catastrophique mais marquée par son carton jaune. Bon en conquête, le 2e ligne amène sa puissance dans le jeu au près. Emmené par Koyamaibole qui monte en puissance depuis quelques semaines, la 3e ligne briviste retrouve son niveau de la saison dernière. Chaque joueur a son rôle, tant en attaque qu'en défense et c'est toute l'équipe qui s'en retrouve bonifiée. Les arrières ont été très en jambes samedi et ont concrétisé le travail de sape de leurs avants. Sûrement décelée à la vidéo, la charnière a exploité presque constamment la faille du petit côté bordelais. L'essai de Guillaume Namy en est l'illustration. La ligne de 3/4 a amené vitesse, percussions et efficacité. 3 des 4 essais sont venus récompenser ce travail ainsi que les 14 points (à 100 %) de Gaëtan Germain.
Pour sa première titularisation en Top 14, Thomas Acquier a réussi sa première
Les points négatifs
Si la première heure a été excellente pour le CAB, les vingt dernières minutes ont été une souffrance. Privé de ballons, Brive subit la réaction d'orgueil des bordelais qui campent dans les 22 corréziens. Les fautes brivistes se sont multipliées (14 dans le seul second acte) et les sanctions sont tombées : carton jaune pour Acosta (63') et essai de pénalité (77e). Brive n'a plus été en mesure d'occuper le camp girondin et n'a vu de cesse le retour des vagues bordelaises. Le gros temps faible corrézien a été payé cash mais fort heureusement, l'avance était confortable et Bordeaux partait d'un peu trop loin pour pouvoir rééditer le coup de La Rochelle.
La période délicate de Brive peut peut être s'expliquer par le manque d'impact du banc de touche. Bordeaux a pu compter sur l'apport de sang frais venant de ses remplaçants. Avei, Poirot, Botha, Clarkin, Serin (entre autres) ont apporté le plus que les entraineurs demandent à leurs remplaçants. Le banc bordelais est à la base du retour dans ces 20 dernières minutes. La mêlée a trouvé son assise et sa domination, la touche s'est ajustée et les arrières ont tenté de trouver des espaces dans un périmètre réduit (sachant que l'UBB campait dans les 22). Les remplaçants corréziens ont souffert de la comparaison et doivent se ressaisir dans les prochaines semaines.

Le sang neuf emmené par les remplaçants ont donné une seconde vie à l'UBB
Brive est sorti de la zone rouge mais le retour pour y être plus rapide que prévu. Le calendrier offre deux déplacements de suite aux brivistes. Avant de partir visiter l'Europe, le Top 14 se complique pour le CAB : au Racing Métro samedi et Grenoble le vendredi suivant. Le maintien hors de la zone de relégation devra passer par des points ramenés de ces deux déplacements. Mais pourquoi ne pas aller chercher un exploit ? Cela mettrait fin à cette série noire à l'extérieur mais pas sûr que les franciliens et grenoblois soient enclins à laisser la victoire au CAB.
En conclusion
Cela fait du bien de voir le niveau de jeu de cette équipe quand elle évolue en confiance. Les avants ont été omniprésents et les arrières ont terminé le travail de sape. Un beau travail d'équipe qui doit se confirmer dans les semaines à venir. Mais attention à ne pas subir d'autres temps faibles comme les 20 dernières minutes. Samedi, il y avait une avance de 24 points. Cela ne sera pas tout le temps le cas mais les supporters sont prêts à revivre la même fin de match s'il y a une victoire à l'extérieur au bout.
Article rédigé par Rémi Brazon
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