Top 14 CA Brive - FC Grenoble : notre analyse sur cette victoire bonifiée
Publié le mardi 4 mars 2014 à 05:00

papernewsLes joueurs voulaient effacer la contre performance perpignanaise par une bonne performance contre Grenoble. Avant de partir en vacances, les brivistes se sont fait plaisir et se sont offerts un bonus offensif contre des grenoblois peut être déjà en vacances. Retour sur cette victoire porteuse de rêve de phases finales et annonciatrice d'un derby de feu à la fin du mois.

Les joueurs du CA Brive ont longtemps buté sur la défense de Grenoble avant de faire sauter le verrou en deuxième période 

Les deux équipes voulaient se remettre sur les bons rails avant de partir en vacances. L'équipe victorieuse se donnait le droit de rêver à un Top 6 presque miraculeux et pas forcément dans les objectifs d'avant-saison. L'équipe perdante ne se fragilisait pas pour le maintien mais la fin de saison était moins glorieuse que prévue. Finalement, Brive a eu le meilleur sur Grenoble en l'emportant nettement 31 à 6. Un point de bonus qui permet au CAB de se mêler à la lutte pour le Top 6.

Les points positifs

Comme quoi, ça ne sert à rien de jouer sur une belle pelouse. Amorphe à Perpignan la semaine dernière, le CA Brive retrouvait son terrain gras d'Amédée-Domenech. Après une soirée à trois essais et un bonus offensif contre le Stade Français, Brive a mis du temps à faire chauffer le moteur mais quand la bonne température a été trouvée, le spectacle a été au rendez-vous. En une mi-temps, 3 essais et pas des essais à une passe ont embelli un match jusque là très terne. Dès que Brive a accéléré le jeu samedi, Grenoble fût pris de vitesse et il a fallu un éclair de génie de Mafi pour faire sauter le verrou isérois. Quand Brive a la volonté, l'envie et l'inspiration de jouer comme ça, qu'importe l'état de la pelouse ou la qualité de l'adversaire, le CAB peut terrasser n'importe qui sur sa pelouse du Stadium.

Après une période difficile, les brivistes règnent à nouveau dans les airs du Top 14. L'alignement a récupéré presque l'ensemble de ses munitions, ce qui a permis à l'attaque de se développer et de mettre sous pression la défense grenobloise. Petrus Hauman, de retour après avoir été laissé au repos à Perpignan, a repris sa performance là où il avait laissé contre le Stade Français : c'est à dire très haut. Visé quasi systématiquement en touche, le numéro huit briviste a posé des problèmes insoluble à la touche du FCG. Quand vous avez un preneur de balle comme celui-là, vous possédez une belle assurance tout risque. Et dire que le deuxième capitaine en touche était sur le banc (Julien Le Dévédec). Seul petit bémol : le manque de variété dans les preneurs mais quand ça marche sur un preneur, autant continuer.

La touche du CA Brive a retrouvé ses ailes après quelques matchs difficiles

Après deux matchs compliqués (Toulon, Bayonne), la touche briviste a repris son envol

La victoire a certes été une grande victoire collective, certaines individualités se sont révélées. Le temps ne semble pas avoir de d'emprise sur Arnaud Méla. Plus le temps passe plus il s'améliore comme le bon vin. Auteur du second essai du CAB, le capitaine briviste s'est retrouvé au soutien de Waqaniburotu et a inscrit son premier essai depuis 2011. Toute l'équipe est venue le féliciter mis à part Gaëtan Germain qui aurait apprécié un essai plus proche des poteaux pour lui faciliter la transformation. L'égoïsme des buteurs !!! A force, ça commence à être une habitude mais ce joueur ne déçoit jamais. Au cœur du bluff entourant la titularisation de Koyamaibole (finalement forfait), Saïd Hirèche n'a jamais laissé respirer les attaquants grenoblois. Le troisième ligne aile plaque à tour de bras, gratte (ou tente) tous les ballons possibles et apporte sa pierre à l'édifice en attaque. En attaque, les deux ailiers brivistes ont mis le feu dans la défense tout au long du match. Guillaume Namy a été à deux doigts d'inscrire l'essai qui aurait pu débloquer la première mi-temps mais c'était sans compter sur un retour en catastrophe d'Alexandre. Sécurisant sous les ballons hauts, tranchant dans ses relances, Namy n'a pas marqué mais a mis son équipe dans le bon sens. Alfie Mafi attendait ce match référence depuis le début de saison. Il a tenté, a manqué de réussite mais sur la première action de la deuxième période, le match bascule sur la classe de Mafi : petit coup pied par dessus, récupération, accélération et une chistera "café crème" pour Swanepoel qui marque le premier essai du match. L'ailier australien aurait pu marquer le deuxième essai si Waqaniburotu ne l'avait pas oublié sur sa droite.

Normalement, avec 51 points, le maintien est assuré à 95 %. Ce maintien passe par une performance hors-norme à domicile plus vue en Corrèze depuis plusieurs saisons. Cette saison, Brive a joué 11 matchs pour 9 victoires, 1 nul et 1 défaite. 4 bonus offensifs ont été récupérés et Brive est redevenu la meilleure défense à domicile (un petit point devant Toulouse), n'a encaissé que 4 essais et a donc gardé ses en-buts inviolés à sept reprises. Il restera à jouer deux matchs pour conclure une belle saison au Stadium : Oyonnax pour clôturer la saison régulière du Top 14 et surtout Clermont à la fin du mois de mars pour le derby du Massif Central. Un derby que tout le monde attend avec impatience (et le mot est faible) et qui va remplir le Stadium jusqu'au toit.

Les points négatifs

Si la deuxième période a permis à tout le monde de s'enflammer, la première mi-temps fut proche d'un encéphalogramme plat. Mis à part les cinq premières minutes et quelques soubresauts par-ci par-là, l'ennui a régné. Endormis dans le faux-rythme imposé par Grenoble, Brive n'a pas trouvé la bonne carburation pour imposer sa patte sur le match. Handicapé par des fautes de mains et des pénalités, le CAB menait 6-0 à moins de dix minutes sans avoir été inquiété mais les hommes de Fabrice Landreau sont revenus sur les talons de brivistes amorphes juste avant la mi-temps. Le plan de bataille était parfait pour Grenoble mais les vestiaires ont fait leur boulot et la deuxième mi-temps fût le feu qui a fait fondre la glace initiale.

La performance fut belle samedi soir mais tout n'a pas été parfait (et heureusement). Les transmissions entre joueurs ont été loin d'être parfaites. Trop hautes ou trop basses, les passes ont ralenti quelques attaques prometteuses, ce qui a permis à la défense de Grenoble de combler les trous. Dès que l'attaque briviste a mis en route, la défense adverse a eu du mal à endiguer les différents assauts corréziens. Mais comme sur l'essai de Méla, Waqanburotu se complique la tâche en oubliant sur sa droite Alfie Mafi qui n'attendait que cette offrande pour marquer son deuxième essai en Top 14. Le coup en tout début de match entre Germain et Namy aurait pu être mieux jouer dans l'absolu. Mais preuve que tout s'améliore, le trio Mignardi - Laranjeira - Da Ros a parfaitement négocié le surnombre au large et a enfoncé une troisième fois la défense grenobloise. Mais le point noir dans ce match reste la mêlée. Globalement instable (des deux côtés), aucune équipe n'a pris le dessus et l'arbitrage sur cette phase a paru être une énigme pour les deux premières lignes. Sanctionnée d'un carton jaune chacune, la première ligne n'a pas réussi à s'adapter. Ne pouvant servir de rampe de lancement, la mêlée se transforme de plus en plus dans ce rugby moderne en dévoreur de temps. A force de jouer avec le feu, le rugby à XV pourrait voir disparaître une phase de jeu essentielle dans le rapport de force.

La mêlée devient de plus en plus le cancer du rugby moderne

La mêlée stable est une espèce en voie de disparition dans le rugby moderne

Nous le savons depuis pas mal de temps, le maintien va se jouer assez haut cette année et même avec un capital de 51 unités, la survie en Top 14 du CAB n'est pas encore assurée. Si Biarritz avait remporté le derby basque dimanche contre Bayonne, la donne aurait été différente mais l'Aviron est encore en vie et finalement pas si loin que ça du CAB. Avec deux matchs en retard, Oyonnax pourrait également revenir dans la bataille du maintien. La fin de championnat pour Brive est loin d'être facile et pas forcément à l'avantage des corréziens. Mais Brive a deux avantages : le fait de jouer en ayant son destin entre les mains et d'avoir le goal-average particulier sur Bordeaux, Perpignan et Bayonne.

En conclusion

Grenoble était un adversaire à craindre de part son statut à l'extérieur (meilleure équipe à l'extérieur à l'entame de la journée) et de son état de bête blessée (défaite contre Biarritz et infirmerie garnie). La première période ne fût guère réjouissante et correspondait au plan de jeu grenoblois. Mais au retour des vestiaires, Brive a appuyé sur l'accélérateur et la défense du FCG a pris l'eau et l'attaque n'a jamais eu les armes pour répondre à son homologue. 3 splendides essais, parfaitement construits ont offert un point de bonus offensif à Brive qui rapproche un peu plus le maintien de la Corrèze. Que faire désormais : jouer en roue libre les 5 derniers matchs ou se donner tous les moyens pour aller accrocher le Top 6, synonyme de phases finales ? Réponse dans 10-15 jours après le retour de vacances des joueurs et la préparation au déplacement à Castres.

 

Article rédigé par Rémi Brazon Google+

 

Rémi Brazon, Rédacteur
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Classement Pro D2 Pts
1 Vannes 82
2 Provence Rugby 81
 
7 Nevers 68
8 Brive 62
9 Colomiers 60
 
13 Soyaux-Angoulême 54
14 Biarritz 53
 
Classement Top 14 complet
Résultats Journée 28
Agen 26 30 Biarritz
Grenoble Béziers
Vannes Rouen
Nevers Soyaux-Angoulême
Brive Aurillac
Provence Rugby Valence Romans
Colomiers Montauban
Mont de Marsan Dax
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