Brive veut continuer à croire à une fin de saison miraculeuse. Avant d'attendre les ratés des concurrents, il faut faire sa part du travail et le CAB a enfin renoué avec la victoire. Une victoire acquise sur les fondations d'une défense hermétique qui remet de la confiance dans le vestiaire.
Si Brive voulait encore y croire en cette fin de saison, seule la victoire comptait face à Pau. Retrouver la recette du succès pour rester encore en vie quelques semaines supplémentaires. Les joueurs ont brisé la série de défaites et se donnent encore une chance d'espérer une remontée au classement.
Les points positifs
Enfin une victoire ! Une histoire qui se répète. Lors de la phase aller, Brive a également connu une série de 7 défaites de rang en Top 14, une série arrêtée avec la victoire face à Clermont. En cette phase retour, une nouvelle série de 7 défaites était en cours et elle s'est arrêtée de nouveau lors d'un match à domicile. En pleine lutte pour le maintien, cette victoire face à Pau ne pouvait tomber à un meilleur moment pour le CAB qui reste en vie dans cette fin de championnat. Compte tenu des résultats, une défaite aurait presque condamné mathématiquement les brivistes à la Pro D2. Mais voilà, Brive est toujours là et maintient la pression d'abord sur Perpignan. Gagner contre Pau ne sauve pas Brive de la relégation mais cela soulage dans un premier temps une équipe qui en avait terriblement besoin après 3 mois de défaites à répétition.
Le rideau de fer défensif. Pour remporter ce succès, Brive n'a pas déployé un jeu offensif digne de déboussoler le Stade Toulousain. Le CAB s'est appuyé sur une énorme solidarité défensive qui a fini par écoeurer les attaquants palois. On peut même se demander comment Pau a fait pour ne pas gagner le match. La Section a eu à la fois la possession et l'occupation, à plus de 60%. Mais Brive s'est appuyé sur une défense de fer pour finalement concéder peu d'occasions d'essais. Sur cette rencontre, les brivistes ont effectué la bagatelle de 191 plaquages pour seulement 15 manqués ! Pour donner un ordre d'idée, un match normal se situe autour des 90-100 plaquages. Quand on arrive dans les environs de 150 plaquages, c'est déjà énorme alors on vous laisse deviner ce que ça fait 191 plaquages. Brive a plaqué à tour de bras sans jamais craquer. Parmi les fers de lance, on retrouve Ross Moriarty (21/22), Esteban Abadie (20/20), Lucas Paulos (14/15), Retief Marais (14/14), Mesulame Kunavula (13/13), Setariki Tuicuvu (10/12) et Stuart Olding (12/12). Brive a très bien défendu et a su provoquer les fautes paloises, donnant de l'air lors des longs temps forts de la Section, notamment en seconde période. Même si Brive a une des plus mauvaises défenses du Top 14, ce samedi, elle a su être décisive et très solide.
Les points négatifs
L'impact limité de la victoire. La victoire est belle et rafraichissante mais d'un point de vue purement comptable, cette victoire n'a pas les effets escomptés. Avec la victoire de Perpignan face au Racing 92, Brive a toujours ses 8 points de retard sur l'USAP et revient à 11 points de la Section. Malheureusement, il ne reste plus que 3 matchs pour renverser la vapeur. On le savait déjà : Brive n'a pas son destin entre ses mains. Il faut désormais attendre une chute de Perpignan à domicile contre Toulouse et d'un point de vue briviste, aller faire un coup soit à Montpellier soit à Toulouse lors de la dernière journée. Dans leurs déclarations d'après-match, les brivistes y croient toujours et vont aller à Montpellier pour gagner. Malheureusement, il ne faudrait pas que cette réaction ne soit pas trop tard. Brive part réellement de loin et sans avoir toutes les certitudes dans son jeu pour réaliser un renversement de situation à la fois improbable et miraculeux.
L'attaque. Si Brive a déployé une défense de fer, il fallait bien ça car l'attaque n'a pas été au rendez-vous face à Pau. Brive a surtout fait fructifier l'indiscipline paloise pour marquer ses points. Si Pau s'est montré stérile avec le ballon en main, Brive donne l'impression que ce même ballon brûle les mains. Les chiffres font mal et confirme l'étendue du chantier qui ne date pas seulement de cette saison et d'un "supposé manque de confiance des joueurs". Sur ce match, Brive n'a effectué que 59 courses et 49 passes, sans oublier 4 entrées dans les 22 mètres adverses. C'est quand même hallucinant de produire si peu (les conditions humides étaient pour les 2 équipes et Pau est parvenu à se faire des passes) avec des gros porteurs de balle comme Marcel Van Der Merwe, Lucas Paulos, Ross Moriarty et Rodrigo Bruni, les deux cerveaux de l'équipe placés côte à côte (Nicolas Sanchez en 10 et Stuart Olding en 12) et des joueurs pouvant faire des différences quand lancés dans l'intervalle (Setariki Tuicuvu et Axel Muller). Cette production offensive famélique est à l'image de cette saison avec un Brive étant toujours la seule à ne pas avoir franchi la barre des 400 points (390) et l'une des trois à ne pas avoir marqué 500 points, le tout après 23 journées. Le chantier est immense et il serait temps que certains dans le club s'en rendent compte et prennent le taureau par les cornes car désormais, il n'est plus possible de jouer un rugby comme celui-là. C'est passé face à Pau mais ça ne passe pas à tous les matchs.
En conclusion
Brive s'est fait peur, que cela soit en fin de première période ou en fin de seconde période, mais aura réussi à ne jamais perdre son avance au score, en étant jamais mené au score. Sans être brillant offensivement, le CAB a su se montrer efficace en profitant de l'indiscipline paloise pour marquer un essai et de nombreuses pénalités. Nicolas Sanchez, en plus de s'être relancé, est le leader de cette équipe depuis son arrivée à l'automne. Le scénario du Stade Français a failli être reproduit mais entre un rebond favorable et un poteau sortant, Pau a fait la course derrière et s'est heurté à une défense plus que solide des brivistes qui n'ont laissé que peu d'occasions franches à leurs adversaires. Cette victoire aurait pu avoir un autre goût si Perpignan n'avait pas gagné son match face au Racing 92. A voir ce que ce CAB là peut faire du côté de Montpellier.