Pro D2 Brive - Vannes : résumé du match

On dit souvent que les faits de jeu (en faveur ou contraires) s'équilibrent sur la saison. Le combat a été au rendez vous lors de ce match entre Brive et Vannes. En fin de match, cela aurait pu basculer d'un côté comme de l'autre. Malheureux il y a une semaine, Stuart Olding est le héros heureux avec le petit ricochet qui va bien.

Pour ce match, Brive doit composer avec plusieurs blessures pour recevoir Vannes. Le RCV a aussi plusieurs absents et va essayer de stopper sa mauvaise série actuelle en s'imposant pour la première fois face à Brive.

Première période : Brive débute fort, Vannes termine fort

Un peu comme face à Mont de Marsan, Brive ne tarde pas à mettre sous pression l'équipe adverse. A la suite du coup d'envoi, les brivistes vont contrer le dégagement de Michael Ruru, laissant une touche sur les 22 mètres à Vannes. Et quand vous affrontez le meilleur contre du championnat, forcément, ça tremble un peu au moment de lancer et le ballon est perdu. Brive démarre donc sur une mêlée. Les brivistes avancent et enchainent les temps de jeu, tout en s'approchant de l'en-but. Le premier bras de fer est déjà là et les avants sont bien décidés à gagner le duel. Taniela Sadrugu relève la balle sous les poteaux, s'enroule autour de Renger Van Eerten et va aplatir en force (7-0, 6').

Brive est déchainé en ce début de rencontre et ne laisse rien à Vannes. Déjà de retour dans les 22 adverses, le CAB veut à nouveau forcer le verrou mais la défense tient. Tom Raffy se recule, tente le drop mais sa tentative est manquée. Le jeu est alors arrêté pour s'occuper de Ross Moriarty. La vidéo est d'ailleurs demandée. Plaqué par Sione Kalamafoni, le gallois prend un choc à la tête sur l'épaule de Paga Tafili. Carton jaune pour le pilier vannetais (10'). Face aux perches, Stuart Olding ajoute trois points supplémentaires (10-0, 10'). Sorti pour le protocole commotion, Moriarty ne reviendra pas sur la pelouse. Vannes est un peu perdu sur le terrain, ne parvenant pas à mettre son jeu en place, tombant sur une défense appliquée et solide du CAB. Il faut attendre de l'indiscipline briviste pour voir Vannes rentrer dans son match. Sacha Valleau est percuté après un jeu au pied. Devant les 22 mètres, Massimo Ortolan marque les premiers points de son équipe (10-3, 20'). Vannes est de retour à 15 et semble avoir laissé passer l'orage. Le leader commence à poser son jeu et le duel semble enfin commencer. Brive est un peu moins à l'aise balle en main et on assiste à une guerre de position, avec pas mal de jeu au pied pour gagner la bataille de l'occupation. Brive reste pressant dans les 22 adverses mais se met à la faute et donc ne concrétise pas ses possessions importantes. Cela aurait pu virer au vinaigre en début de match mais Vannes a résisté et veut recoller juste avant la mi-temps. Les vannetais enchainent deux pénaltouches dans les 22 brivistes. Sur la dernière à 5 mètres, le maul est à la faute avec un écran. Occasion prometteuse manquée pour le leader (36'). Mais c'est désormais Brive qui souffre. Vannes tient le ballon qui circule bien entre les mains des 3/4. On balaie le terrain dans sa largeur. On tente le coup à gauche mais ça ne passe pas alors on renverse et cette fois, la brèche est créée. Romaric Camou joue très le 2 contre 1 pour envoyer Martin Alonso Munoz dans l'en-but (10-8, 39'). La transformation, bord de touche, est manquée et c'est la pause. Brive a démarré plein pot avec un essai mais a souffert lors du dernier quart d'heure. Après une entame compliquée, Vannes a recollé et va chercher à poursuivre sur cette dynamique après la pause.

Deuxième période : un gros combat

La pluie est bien présente dans cette seconde période, rendant le bras de fer encore plus important. Alors que Brive pense bénéficier d'une touche en très bonne position, Mr Bralley revient à une faute de Léo Carbonneau sur la ligne médiane. Vannes a donc une pénaltouche dans les 22 mètres brivistes. Le ballon est capté, le maul s'enclenche mais Marcel Van der Merwe parvient à se faufiler et à "pourrir" le maul qui va terminer en touche (43'). Au ralenti, il n'y aurait pas eu scandale à voir une pénalité tombée contre le pilier briviste mais pas vu, pas pris ! A force de se livrer une grosse bataille, cela commence à se chauffer entre les deux équipes. Pendant ce temps là, Taniela Sadrugu est blessé à la cheville et quitte le terrain sur civière (45'). Vannes tente de profiter d'une touche sur les 40 adverses pour lancer une offensive mais c'était sans compter sur le contre de Sasha Gué. Derrière, Brive va investir le camp vannetais et se montre pressant. Avec de la malice, Carbonneau va chercher la faute d'Andy Bordelai. En très bonne position, Olding manque cette pénalité facile (52'). Attention à ne pas voir réapparaitre les fantômes de Colomiers. Le CAB cherche à s'appuyer sur ses points forts pour faire plier Vannes. Un de ses points forts est la touche. Sauf que les joueurs sont mal positionnés et sont donc sanctionnés (57'). Le combat est âpre et c'est rude dans le jeu au sol. Désormais, les défenses ont pris le pas sur les attaques et les envolées se font rares. Rahboni Warren-Vosayaco doit également sortir, touché lui aussi à la cheville (64'). Brive se met à nouveau à la faute en touche et cela offre une pénalité à 40 mètres à Vannes. Jules Le Bail s'élance et voilà Vannes en tête pour la première fois du match (10-11, 66'). Mais voilà l'action que déteste tous les entraineurs : une faute sur le renvoi. Kalamafoni s'isole et va trop loin de son soutien, Saïd Hirèche n'attendait que ça et l'expérimenté briviste obtient la pénalité. Tom Raffy prend le but mais manque lui aussi la cible (68'). Vannes monte en puissance au fil du match et semble mieux terminer. Les avants vannetais grattent un ballon au sol et l'attaque peut se déployer. Vient alors le tournant de cette fin de match. Kalamafoni met son équipe dans l'avancée et la défense briviste est désorganisée. Massimo Ortolan passe à Grégoire Bazin. Le 3e ligne a un 3 contre 1 à jouer : Ortolan à son intérieur et Alonso Munoz à son extérieur face au seul Raffy qui est déjà positionné pour défendre vers l'extérieur. Le vannetais fait le mauvais choix en jouant au pied, Olding arrive en couverture et aplatit dans son en-but (73'). Dans un contexte différent mais cela rappelle l'occasion manquée par Grenoble il y a quelques semaines. Vannes continue de mettre la pression à Brive, poussant même Vasil Lobzhanidze à s'arracher pour sortir de son en-but. Brive s'appuie sur sa conquête pour remonter le terrain. En bonne position, le maul briviste ne contrôle pas le ballon et le rend à l'adversaire. Sur la mêlée, Brive est pénalisé et Francisco Coria Marchetti met un coup de tête à Ximun Bessonart. Carton rouge logique (78'). Il ne reste plus grand chose à jouer et Vannes a les cartes en main pour s'imposer. Mais voilà, Vannes se met à la faute, la même faute que les brivistes avant l'heure de jeu. Il reste moins d'une minute, la pénalité est sur les 40 mètres, quoi faire ? Saïd Hirèche demande à Stuart Olding de la tenter.

Tout le stade retient son souffle. A quelques secondes de la sirène, l'arrière du CAB s'élance et frappe. Le ballon fuit petit à petit les poteaux mais parvient à toucher le poteau extérieur et à rentrer ! Brive repasse devant à la sirène (13-11, 80').

Le poteau rentrant de Stuart Olding pour la victoire de Brive à la toute dernière seconde ! 😱#CABRCV pic.twitter.com/aSSWI1DEEs

— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) December 15, 2023

Le match n'est pas fini et sur le renvoi, le ballon ne sort toujours pas des limites et même Vannes récupère une pénalité. Vannes revient sur les 40 brivistes, donc à distance de tir. Mais le lancer n'est pas droit ! Le match ne peut s'arrêter sur ce lancement de jeu. Brive opte pour la touche. Issam Hamel trouve Renger Van Eerten qui sous pression parvient à dévier sur Lobzhanidze qui sort en touche. Cette fois, c'est fini ! Brive l'emporte au forceps avec ce petit brin de réussite. Rien n'est vraiment réglé dans le jeu du CAB mais au moins, la victoire est là et elle fait du bien au moment de partir en trêve. Pour Vannes, il va y avoir des regrets car la victoire était là, au bout des doigts. La trêve arrive peut être finalement au bon moment pour casser la dynamique négative du club breton (3 défaites consécutives, 4 lors des 5 derniers matchs).

Fiche technique

Brive : 1 essai de Sadrugu (6') ; 1 transformation et 2 pénalités (10', 80') d'Olding ; 1 carton rouge (78') de Coria Marchetti

1 Reilhes (52' Fraissenon) - 2 Da Silva (52' Hamel) - 3 Van der Merwe (52' Coria Marchetti) - 4 Van Eerten (52' Marais) - 5 Ratuva (78' Karst) - 6 Gué - 7 Moriarty (10' Hirèche) - 8 Sadrugu (45' Warren-Vosayaco) (64' Van Eerten) - 9 Carbonneau - 10 Raffy - 11 Ferté - 12 Galletier - 13 Arnold (72' Lobzhanidze) - 14 Bonneval - 15 Olding (Cap)

Vannes : 1 essai de Alonso Munoz (39'), 1 pénalité (20') d'Ortolan, 1 pénalité (66') de Le Bail ; 1 carton jaune de Tafili (10')

1 Bordelai (65' Bessonart) - 2 Leafa (52' Béziat) - 3 Tafili (52' Kité) - 4 Bain (52' Marks) - 5 Bresler (65' Desjeux) - 6 Boulier (62' Bazin) - 7 Gorrissen (Cap) - 8 Kalamafoni - 9 Ruru (62' Le Bail) - 10 Ortolan (73' Cotarmanac'h) - 11 Camou - 12 Vilaseca - 13 Valleau - 14 Alonso Munoz (12'-20' Kité) - 15 Duplenne

En bref

Finalement, que cela soit Brive ou Vannes, chacun était à la recherche d'une confiance perdue. Sur les coups de 23 heures, le CAB a le sourire au moment de partir en vacances pour la trêve de Noël. Les brivistes ont attaqué fort, avec un essai rapide. Mais malgré une bonne domination d'une vingtaine de minutes, Vannes n'a pas explosé et va revenir petit à petit. D'abord avec un essai juste avant la pause et ensuite avec une pénalité après l'heure de jeu. Brive aura eu l'occasion mais sa fragilité face aux perches risque de le hanter jusqu'à la fin de la saison. Vannes aurait pu tuer le match mais gère très mal une attaque décisive. Malgré un carton rouge, Brive va trouver les ressources pour arracher la victoire avec cette pénalité d'Olding qui va trouver un poteau rentrant. Brive est encore loin de pouvoir prétendre à la montée en Top 14 mais d'un point de vue du moral, cette victoire face au leader peut faire du bien. Rendez-vous en 2024 pour voir ce que cela donne.

Images : Canal+Sport