Brive est en quête d'un ticket pour la phase finale. Pour cela, il faut un résultat en déplacement. Est ce que cela sera du côté de Soyaux-Angoulême ? La réponse est non. Brive n'a joué qu'une période et la seconde a montré toutes les carences brivistes. Encore trois matchs avant de clotûrer cette saison.
Après le succès face à Colomiers, on pouvait encore croire à un petit miracle, celui de voir Brive intégrer la phase finale. A la pause, tout se passait bien pour Brive sur la pelouse du stade Chanzy. Et puis, alors que le soleil était encore là dans le ciel, une éclipse solaire s'est abattue sur le CAB. Le noir total pendant 40 minutes.
Le point positif
La première période. Pour se replacer dans la course à la phase finale, Brive doit gagner à l'expérience et pour cela, il lui reste deux occasions : Soyaux-Angoulême et Vannes. La première option est la plus rapide et semble être la plus facile. Peu importe comment Brive gagne, il doit gagner. Face au vent et sans la possession, le CAB doit se contenter de miettes mais en ce premier acte, Brive réalise le match parfait à l'extérieur. Les brivistes sont des poisons en conquête et notamment en touche, perturbant plusieurs lancements de Motu Matu'u. Face à des locaux multipliant les attaques, les visiteurs dressent une solide ligne de défense, très physique, qui provoque plusieurs pertes de balle. Après avoir posé de gros maux de tête à Soyaux-Angoulême, Brive décide de frapper fort en attaque. Vu que le CAB a toujours des difficultés dans le jeu courant, on part alors sur quelque chose de sûr et maitrisé : la touche. Deux actions avec le même point de départ mais avec un assemblage différent pour amener les essais brivistes en première période. Brive a fait le plus dur, prenant la tête et creusant un premier écart (12-3). Avec le vent en 2e période, on se dit que Brive a fait le plus dur. Mais voilà, Brive est décidément plein de surprises.
Les points négatifs
La seconde période. Si la première période a été bonne, la deuxième période a été mauvaise. Si Soyaux-Angoulême hausse son intensité, notamment dans le jeu au sol, Brive est resté au vestiaire. Les locaux inscrivent deux essais coup sur coup et prennent la tête du match. C'est embêtant d'encaisser deux essais en peu de temps mais rien n'était perdu. L'exemple le plus marquant est le match aller de ligue des champions entre Paris et Barcelone avec deux buts en deux minutes pour Paris mais Barcelone redresse la tête et l'emporte au final à l'extérieur. Au contraire des barcelonais, les brivistes ne relèveront pas la tête, étant même tout près d'encaisser d'autres essais. Brive est bougé en conquête et dans le jeu au sol. Soyaux-Angoulême a su régler le curseur de l'énergie à la pause et a totalement renversé la rencontre en passant un 19-0 à des brivistes apathiques. Quand tu cherches à faire un résultat pour accéder à la phase finale, une prestation de ce genre n'est pas acceptable. Tout simplement.
Le jeu au sol. Cette deuxième période a surtout été marqué par le manque de combativité des brivistes. Alors qu'ils avaient dominé le jeu au sol et les collisions en première période, tout s'est inversé après la pause. Brive subit alors la loi des angoumoisins menés par Sikeli Nabou, Germain Burgaud et Alex Masibaka. Après avoir encaissé les deux essais, le CAB tente de repartir vers l'avant mais va subir le même traitement qu'ils ont fait subir à Soyaux-Angoulême en première période. Les brivistes tombent sur un mur et dès que cela passe au sol, les soutiens sont en retard et les gratteurs angoumoisins se régalent. Que cela arrive dans ce match charnière est gênant mais que cela arrive deux semaines après un autre match où Brive était absent dans le combat comme à Dax, cela commence à interroger et agacer quant aux réelles motivations de cette équipe.
L'implication. C'est un peu une tradition dans ce club depuis de nombreuses années. Dès qu'il y a un bon résultat ou une bonne série de résultats, ça a tendance à parler et à annoncer de grandes choses. Le problème est que le coup de l'élastique n'est jamais bien loin. Après la victoire contre Colomiers, cela annonce qu'il faut aller gagner à Soyaux-Angoulême. Dans les faits, la victoire est nécessaire pour se remettre totalement dans la course à la phase finale. Pour cela, les joueurs (en tout cas les cadres) demandent à ajouter une séance supplémentaire, le dimanche, pour garder le rythme et être totalement prêt vendredi. Au vu de la prestation charentaise, on se demande bien à quoi cela a servi. Bizarrement, à l'issue de la rencontre, ça a beaucoup moins parlé et les regards devaient plus être orientés vers le bas que vers les étoiles. On se posait la question après Dax vis à vis de la réelle motivation de cette équipe pour remonter en Top 14. On a la réponse. Désormais, peu importe le staff et les recrues qu'il y aura la saison prochaine, une chose est sûre : ce n'est pas avec cette motivation, cette envie, cette implication que Brive remontera en Top 14.
En conclusion
En tant que supporters, on se dit que cela peut le faire du côté de Soyaux-Angoulême même si l'équipe n'est pas à prendre à la légère. Mais une petite voix est toujours présente dans un coin de notre tête pour nous prévenir qu'on supporte le CAB et pas le Stade Toulousain. Un CAB qui est toujours capable du meilleur comme du pire. Sans être totalement brillant en première période, Brive fait le métier et mène face au vent. Avec le vent, Brive va pouvoir gérer et accentuer son avance. A condition de garder la même implication en défense et dans le combat. Mais voilà, Brive reste Brive et l'équipe se plante en beauté, incapable de répondre au défi angoumoisin. Soyaux-Angoulême en a plus voulu, avait plus faim sur ce match. La victoire est logique comme la défaite est logique pour Brive. Mathématiquement, la phase finale est toujours accessible mais dans les faits, les derniers espoirs se sont envolés dans le ciel d'Angoulême.
Images : Canal+Sport