Vendredi, le match entre Brive et Massy n'a pas été une poésie. D'ailleurs, le rugby n'est que rarement une poésie malgré la présence (plus rare que par le passé) de poètes ! Les brivistes ont fait le boulot face aux massicois mais il reste du travail pour arriver à de beaux alexandrins.
C’est sous le ciel obscur et les grandes lanternes
Que les joueurs foulèrent l’herbe verte et grasse
Mais on trouva sur le pré des joueurs lents ternes
Bien nombreuses et mauvaises étaient les passes.
Le petit poucet ne venait pas pour ses fautes expier
Et l’ogre zébré se souvenait du premier match perdu
Il était décidé cette fois à ne faire qu’une bouchée
Car une nouvelle défaite ferait bien trop de raffut
Galala très vite servit son pote Le Bourhis
Qui galopa et se hâta d’inscrire cinq pions
Déjà un premier essai dans la bourriche
Pourtant loin d’être échauffés étaient les arpions
Mais Massy asticote et malmène les brivistes
Et la défense corrézienne se trouve en peine
Un essai visiteur arrive en bout de piste
Et l’arbitre l’annule c’est bien notre veine
Dix à zéro, comme on dit « la tête à Toto »
Les zèbres se prennent pour des champions
Ils font des cadeaux et des boulettes à gogo
Ils confondent souvent vitesse et précipitation
On chante on piétine et on râle en tribune
Déjà que perdre à l’aller était bien honteux
On ne veut plus se cailler pour des prunes
Alors on encourage toute la bande d’affreux
Encore un essai de manqué par Joris Jurand
Il échappe à nouveau l’ovale et précieux ballon
Que c’est énervant tous ces en-avants
Car on craint d’encore passer pour des cons
Le CAB tente sa chance avec son ailier argentin
Mais l’arbitre estime que le puma a rampé
Par le sifflet strident s’est fait croquer le coquin
Pour prendre le large les zèbres devront patienter
Pour ne pas voir rouge le referee sort le jaune
Adressé à l’arrière de Massy le sieur Rabut
C’est pour des fautes répétées que ce soir on le sonne
Il faut bien reconnaître qu’il y a de l’abus
Cela crée des trous pour le centre Seva Galala
Qui sert une offrande pour son ouvreur irlandais
Le stade proclame sa joie et entame la lambada
Enfin le voilà ce deuxième essai tant espéré
La seconde mi-temps est toujours timorée
La touche mes amis est encore foutue
Les locaux manquent de prendre un essai
Par chance les gros poussent jusque dans l’en-but
On respire un peu car le break est fait
Mais bon sang de bon soir il y a d’la casse
Olding et Lebas se sont fait dézinguer
Alors que Massy était presque dans la nasse
À Brive on revient aux fondamentaux
Touche, prise de balle et maul pour aller à dame
Même si c’est tristounet et un peu rétro
Il faut sortir les rames et réciter ses gammes
Le match s’achève dans une sorte de confusion
Mais dans la sacoche tombe le bonus offensif
La victoire c’est mieux que boire le bouillon
Les noirs et blancs sont toujours réactifs.