Nous n'allons pas éluder la vérité : Brive aime à se faire peur. Alors qu'il avait pris une petite avance sur la zone de relégation, la 21e journée a changé la donne. Le CAB se retrouve sous la pression d'une équipe de Castres revigorée. Les brivistes doivent se ressaisir au plus vite et pour cela ils auront deux réceptions pour le faire.
Les supporters brivistes pensaient pouvoir respirer et souffler avant la réception cruciale de Lyon. Mais c'est manqué. Brive s'est manqué à Oyonnax et les résultats des concurrents directs n'ont rien arranger à la situation briviste. La fin de saison s'annonce compliquée et stressante.
Les points positifs
Les intentions de jeu. Difficile de trouver du positif dans la rencontre du CAB tant l'équipe a manqué d'efficacité et d’agressivité dans les zones de combat. Mais jusqu'à l'heure de jeu, Brive a tenté de revenir au score, en développant un jeu offensif varié. Germain a eu deux occasions pour recoller au tableau d'affichage mais a manqué de précision. Les brivistes avaient décidé d'ouvrir le jeu, de montrer un visage offensif. Mais cette stratégie n'est pas nouvelle, elle est présente depuis le début de saison. Dommage que l'efficacité ne soit pas toujours au rendez-vous car les occasions sont là.
Les cartes en main. Le calendrier n'est pas idéal mais toutes les courses sont lancées. Celle des phases finales, celle du maintien ... Si la journée n'est pas idéale pour le CAB (voir ci-dessous), Brive garde les cartes en main pour assurer son maintien en Top 14. Contrairement à Bayonne, Brive devra jouer 3 matchs à domicile. Comme les basques, les brivistes auront le privilège d'avoir le soutien de tout leur public lors de la dernière journée pour au cas où chercher le maintien au tout dernier moment. Les deux prochaines journées en diront long sur les ambitions à court terme du CAB. Si Lyon et Montpellier repartent bredouillent de Corrèze, Brive pourra respirer "un peu". Surtout, une équipe comme Lyon pourrait avoir un pied et quatre orteils en Pro D2. Il ne resterait plus qu'une place à attribuer. Et la lutte sera acharnée pour ne pas l'avoir.
Les points négatifs
Le jeu au pied. Le jeu au pied a fait la différence samedi. Deux aspects sont à relever. Le premier est la réussite au pied des buteurs. Comme nous l'avons dit dans la présentation de la rencontre, les buteurs joueront un rôle important. Benjamin Urdapilleta réussit un grand match avec un 5/6 au pied et surtout un 3/3 en première mi-temps. Dans le même temps, Gaëtan Germain termine avec un 1/3 dont 0/2 en première période. La comparaison est brutale. L'autre aspect est l'occupation au pied et là aussi, il n'y a pas photo. Emmenés par leurs cannoniers Urdapilleta et Denos, Oyonnax n'a eu de cesse de faire reculer le bloc briviste dans son camp. Que ce soit avec ou contre le vent, l'arrière oyonnaxien a fait parler sa précision et sa puissance pour épuiser les brivistes à remonter chaque munition.
Inefficace. Si contre le Racing, Brive avait su se montrer efficace offensivement, cela n'a pas été le cas à Oyonnax. Après une entame difficile, le CAB est rentré dans sa rencontre. Monopolisant le ballon, les brivistes ont multiplié les temps de jeu sans toutefois parvenir à désorganiser la défense d'Oyonnax. Brive a réalisé plus de passes, plus de courses mais a parcouru moins de mètres. En défense, cela a été plus compliqué également. Oyonnax a plus franchi et cassé les plaquages ce qui explique le faible taux de plaquages réussis du CAB (76 %). La conquête n'a pas connu un jour faste. Si la mêlée a tenu le choc, la touche a rencontré des difficultés, accélérées par la perte du capitaine de touche Petrus Hauman. Sans faire un grand match, Oyonnax a su profiter de cette inefficacité globale du CAB pour construire une avance sécurisante avant de lâcher les chevaux.
Le danger du calcul. Depuis plusieurs semaines, dans l'entourage briviste, la donne est simple : pour se maintenir, il faut gagner tous les matchs à domicile. La première étape est faite, il en reste trois et les deux prochaines vont être déterminantes. Mais cette tactique du calcul est dangereuse. Un jour ou l'autre, l'élastique vous claque dans les doigts et il sera alors trop tard. Bien évidemment, si Brive empoche les 3 succès à Amédée-Domenech, il ne sera pas loin du maintien. Mais car il y a un mais. Il faut compter sur un zéro à l'extérieur des adversaires directs et minimiser l'obtention de bonus. Ce week-end est venu rappeler la dure réalité. Pendant que le CAB sombrait à Oyonnax, La Rochelle et Castres parvenaient à s'imposer à l'extérieur, qui plus est chez des équipes en lutte pour les phases finales. Avec ces succès un peu inattendus, la course au maintien est complètement relancée et les dynamiques des équipes s'inversent. Or, en fin de saison, il vaut mieux arriver lancé que faire le yo-yo.
En conclusion
Après la belle victoire contre le Racing, tout le monde espérait que le CAB allait enchainer à Oyonnax, en offrant un beau visage et des points à l'arrivée. Malheureusement, Brive est retombé dans ses travers, faisant preuve d'indiscipline et d'inefficacité. Et comme une mauvaise chose n'arrive pas toute seule, La Rochelle et Castres s'imposent à l'extérieur. Le CO est complètement relancé en cette fin de saison. Les brivistes devront réagir vite et bien pour ne pas voir leur avenir s'assombrir au soir de la 26e journée.
Article rédigé par Rémi Brazon
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