Top 14 analyse Stade Français - Brive : on retrouve le CAB conquérant
Publié le mardi 2 décembre 2014 à 05:00

Le résultat acquis à Montpellier a donné des ailes au CAB qui croit plus que jamais en ses chances au Stade Français. La première mi-temps a contredit ses espérances mais pas la deuxième période. Au final, Brive revient avec ce qu'il était venu chercher au minimum. Et peut être plus encore.

img-accroche-analyse-match-top14-stade-francais-brive 

Photo : L'Equipe

Jouer un dimanche n'est pas habituel quand vous êtes professionnels. Encore moins quand le coup d'envoi est programmé à 12h30. La rencontre n'a pas atteint des sommets mais les deux équipes ont eu le mérite d'essayer. Si Paris a été réaliste, Brive a mis du coeur et ses tripes pour ramener un bonus défensif en Corrèze. 5 points en 2 déplacements : bon pour la suite du Top 14.

Les points positifs

L'état d'esprit. Depuis le match contre Toulon, c'est une toute autre équipe qui défend les couleurs du CAB. Les observateurs retrouvent la version 2013/2014. Après sa victoire à Montpellier, Brive arrive à Paris sans pression, avec l'envie de bien faire. Ne fermant pas le jeu, les joueurs ont tenté de trouver les brèches dans la défense stadiste. Malheureusement, les erreurs se sont payées chères. Mais là aussi, les joueurs n'ont rien lâché et ont réalisé un très bon dernier quart d'heure. De 20-9, le score a basculé à 20-17. C'est la contradiction de cette rencontre : bon point de bonus ramené de l'extérieur mais il y avait la place de faire mieux.

Les mauls. Si le dernier quart d'heure est briviste, le maul y joue un grand rôle. Si Paris a dominé le secteur de la mêlée, Brive a dominé les mauls. Provoquant les fautes parisiennes et choisissant les pénaltouches, le CAB a fait le choix du maul. Proches de l'en-but, les avants corréziens ont tenté à plusieurs reprises d'enfoncer leurs adversaires. Au bout de ce travail de sape, les résultats. Tout d'abord, le jeune 3e ligne Garrault écope d'un carton jaune. Puis à la suite d'une énième pénaltouche à 5 mètres, le paquet briviste se structure, déroule jusqu'en terre promise pour envoyer Karlen Asieshvili marquer l'essai de la remontée. Et enfin, un maul d'école, bien structuré qui avance sur plusieurs dizaines de mètres, écroulé une 1ere fois sans que ça ne stoppe l'avancée et une 2e fois. La pénalité qui en découle va offrir le bonus défensif au CAB. Voilà une phase de jeu qui pourrait s'avérer utile dans les futures conditions hivernales.

Marais et Bezy. Il est toujours difficile de ressortir certains joueurs parmi d'autres mais ces deux-là ont été en vu dimanche. Peet Marais et Nicolas Bézy ont un point commun : ils sont arrivés cet été en Corrèze. Le sud-africain s'est rapidement imposé aux côtés d'Arnaud Méla à un poste orphelin de Julien Le Devedec. Dans un profil différent du néo-bordelais, Marais prend ses marques petit à petit dans ce nouveau championnat. Sa seule boulette : son carton rouge contre Toulon. Erreur de jeunesse et d'inexpérience. Dimanche, il a été partout : en attaque, en défense, en conquête. Près de 40 mètres parcourus, 1 franchissement et 3 défenseurs battus, le 2e ligne a participé au jeu offensif comme un 2e ligne moderne. Pour sa 2e titularisation, Nicolas Bézy confirme. Après sa très belle sortie à Montpellier, l'ancien du Stade Français continue sur sa lancée. Malgré un œil au beurre noir, l'ouvreur briviste a très bien organisé le jeu, alternant passe, percussion (1 franchissement, 3 défenseurs battus et 1 passe après contact) et jeu au pied. Il n'a pas non plus oublié de défendre avec un parfait 4/4 dont un gros "stop" sur Jules Plisson. A la recherche d'un 10 de qualité, Brive l'a peut être trouvé. Si son corps le laisse en paix (ça ne vous rappelle pas quelqu'un ?), Nicolas Bézy pourrait être ce joueur. Par contre, sa série de drops victorieux s'arrête à deux.

img-contenu-analyse-match-top14-stade-francais-brive-1

Peet Marais s'impose petit à petit au sein de la 2e ligne briviste

Les points négatifs

La conquêteDepuis quelques matchs, la conquête du CAB retrouvait son meilleur niveau. Dimanche, le mauvais côté est revenu. La touche a connu quelques ratés, notamment en seconde période quand le CAB poussait pour revenir dans le match. Sans ces munitions égarées, Brive aurait pu marquer son essai plutôt et ainsi avoir de réelles chances de réaliser un nouveau gros coup à l'extérieur. Mais avec des si, on met Paris en bouteille. Cependant, le gros point noir de la journée reste la mêlée. Particulièrement instable dès les premiers affrontements, la mêlée a été un calvaire pour tout le monde. La qualité du terrain de Jean-Bouin n'a pas été d'un grand secours mais les premières lignes sont coupables. A force de jouer avec le feu, les sanctions sont tombées : Taulafo et Jourdain sont exclus 10 minutes. Le pilier briviste écope là de son troisième avertissement, synonyme de suspension automatique. Le point positif est que la réalité d'un match n'est pas celle du suivant. Espérons que cela se confirme.

img-contenu-analyse-match-top14-stade-francais-brive-2

Difficile de mettre du rythme quand la mêlée est instable

Mafi. L'ailier australien a apporté le danger dès qu'il a pu en attaque. Mais sinon, il s'est retrouvé en difficulté. Comme la saison dernière, Mafi a du mal sur les terrains gras. Il glisse souvent, parfois sans conséquence, parfois non. A l'origine du premier essai parisien, une perte d'appuis à l'entrée des 22 après une superbe percée. Sans cette glissade, le danger aurait été plus important pour la défense parisienne qui a pu se replacer et récupérer le ballon sur un ruck suivant. Mais le 2e essai est pour lui. Plisson, des 40 mètres, joue la pénaltouche sauf qu'il ne trouve pas la touche. Le ballon se destine à aller en ballon mort mais Alfie Mafi offre une seconde vie aux parisiens. Reculant et jugeant mal sa position, il claque le ballon hors des limites. Mêlée à 5 pour les parisiens qui font le break immédiatement. Un match à oublier pour l'australien.

Le calendrier. Un doublon, deux semaines de repos, un match de Top 14, deux matchs de coupes d'Europe et enfin le retour du championnat sur une longue période (4 matchs). Difficile de trouver de la régularité dans le travail. Au coup d'envoi, les deux équipes avaient de bonnes intentions mais les trop nombreuses imprécisions n'aidaient pas à fluidifier la rencontre. Entre le calendrier et l'horaire très particulier, tout le monde semblait en complet décalage. Si la rencontre se jouait un dimanche à 12h30, c'est tout simplement dû à la percussion des calendriers de Ligue 1 et du Top 14 : le PSG et le Stade Français ne pouvant jouer simultanément, une rencontre doit être décalée. Pour un championnat se voulant être le meilleur du monde, ce calendrier biscornu entre novembre et février n'aide pas à la bonne lecture pour un novice ni pour un gros investisseur TV.

 

En conclusion

Horaire bizarre, match bizarre et sentiments bizarres à la fin de celui-ci. Brive a cherché à développer du jeu dans la suite logique de son succès à Montpellier. Mais le CAB a commis des erreurs qui ont été payé cash. 17-6 à la mi-temps, 20-9 à l'heure de jeu, Brive était dans les cordes et pourtant. Les brivistes n'ont pas été bien loin d'infliger le KO au Stade Français dans les dernières minutes. Cela reste un bon point de bonus ramené de l'extérieur contre une équipe du haut de tableau. De toute façon, on fera les comptes à la fin mais au cas où, ce ne sera pas là où cela s'est joué mais plutôt dans les premières journées. Place désormais à la trilogie contre Oyonnax. Retour du Top 14 le 20 décembre.

 

Article rédigé par Rémi Brazon Google+

 

Rémi Brazon, Rédacteur
A lire aussi sur allezbriverugby
Classement Pro D2 Pts
1 Vannes 82
2 Provence Rugby 81
 
7 Nevers 68
8 Brive 62
9 Colomiers 60
 
13 Soyaux-Angoulême 54
14 Biarritz 53
 
Classement Top 14 complet
Résultats Journée 28
Agen 26 30 Biarritz
Grenoble Béziers
Vannes Rouen
Nevers Soyaux-Angoulême
Brive Aurillac
Provence Rugby Valence Romans
Colomiers Montauban
Mont de Marsan Dax
Résultats Top 14