Top 14 Stade Français - Brive : le CAB s'arrache pour un bonus mérité

Le Stade Français et Brive ne sont pas partis en vacances avec le même état d'esprit. Mais pour le retour du Top 14, il ne faut plus penser au passé et regarder devant, vers l'avenir. En clôture de cette douzième journée, les deux équipes sont déterminées à poursuivre leurs bonnes dynamiques - à domicile pour Paris et à l'extérieur pour Brive. Qui s'est montré le plus réveillé à cet horaire si particulier ? La réponse dans ce résumé.



 

Photo : Icon Sport/Rugbyrama

12h30 : pas vraiment l'horaire rêvé pour mettre un rugbyman professionnel sur un terrain. Et pourtant, le Stade Français et le CA Brive s'affrontent et sont sur un pied d'égalité avec tous les rugbymen amateurs qui jouent en lever de rideau. Pour cette rencontre, le staff parisien aligne sa meilleure équipe tandis que son homologue briviste privilégie le groupe victorieux à Montpellier il y a trois semaines.

Première période : le réalisme létal parisien

L'horaire est particulier, la température fraîche mais les brivistes ne sont pas venus pour fermer le jeu. Installés dans le camp parisien, les corréziens jouent et Gaëtan Germain est tout près de percer la ligne défensive mais perd la munition au contact sur les 22 mètres adverses. Première mêlée du match et cela ne pressent rien de bon : l'édifice est instable et les appuis son difficiles sur un terrain pas au mieux de sa forme. Après cette première alerte briviste, le Stade Français réagit aussitôt mais tombe sur une défense briviste bien en place qui repousse cette première offensive. Nous n'avons pas encore franchi le cap des 10 minutes de jeu que les premières lignes sont déjà convoquées pour trouver une solution en mêlée avant de voir sortir les cartons. Le CAB est en place mais va se faire aspirer. Alfie Mafi réalise une superbe percée à travers la défense parisienne mais glisse à l'entrée des 22. S’ensuivent quelques phases de rucks durant lesquelles les avants du Stade récupèrent la munition. Flanquart charge et progresse sur plusieurs mètres, le ballon ressort sur Nayacalevu qui va réaliser un petit festival. Profitant d'un mauvais replacement défensif, il s'engouffre dans les espaces et sprinte vers l'en-but. Malgré les retours de Mafi et de Masilevu, l'ailier parisien marque après 70 mètres de course. Plisson ne transforme mais le score est ouvert un peu contre le cours du jeu (5-0, 11'). La réaction briviste ne va pas se faire attendre. Gaëtan Germain sanctionne un hors-jeu local et rapproche son équipe au score (5-3, 14'). L'arrière briviste est très en forme en ce début de rencontre, réussissant un nouveau franchissement. Il est stoppé sur les 22 parisiens mais la défense se met à la faute. Face aux perches, l'ancien du Racing réussit sa 2e pénalité du match (5-6, 16'). Les mêlées ne tiennent toujours pas, Mr Minéry passe à l'action : Taulafo et Jourdain vont se reposer 10 minutes (20'). Le pilier briviste sera suspendu contre Oyonnax. Brive continue de s'installer dans le camp parisien (notamment avec un bon jeu au pied de Nicolas Bézy) mais le Stade Français maitrise le secteur de la mêlée et parvient à se dégager. C'est alors qu'intervient vraisemblablement le tournant du match. A la suite d'une pénalité sur la ligne médiane, Jules Plisson cherche la touche dans les 22 brivistes mais ne la trouve pas. Sauf qu'Alfie Mafi juge mal la trajectoire (le ballon semble aller directement en ballon mort) et envoie volontairement le ballon hors des limites. Mêlée donc à suivre pour les parisiens qui vont en profiter immédiatement. Le pack stadiste enfonce son homologue et Lakafia inscrit le 2e essai du match. Plisson confirme qu'il n'est pas dans un grand jour en manquant un nouveau coup de pied (10-6, 27'). De retour à 15, les deux équipes restent dans la même configuration : Brive attaque et Paris contre (c'est le comble pour une équipe évoluant à l'extérieur !). Après un coup de pied d'occupation, les 3/4 parisiens relancent non sans commettre semble-t-il un en-avant mais non signalé par le trio arbitral. Bosman joue le surnombre sur les extérieurs puis Sinzelle est repris à quelques mètres de la ligne briviste. Bosman est au soutien et inscrit le 3e essai du Stade Français, synonyme de bonus offensif provisoire. Remplaçant Plisson, Julien Dupuy transforme et Paris fait le trou au tableau d'affichage (17-6, 34'). Juste avant la mi-temps, Germain a l'occasion de relancer son équipe mais sa pénalité (40 mètres en coin) passe juste sous la barre transversale (39').

Score à la pause : 17-6 pour Paris. Le CAB n'a pas fermé le jeu mais s'est heurté au froid réalisme parisien. Un essai en contre, un autre sur un mauvais jugement et un autre entaché semble-t-il d'un en-avant. Et pourtant, il y a la place de faire quelque chose lors de ce déplacement dans la capitale. Mais pour cela, il ne faut plus faire d'erreurs grossières et trouver une solution dans le secteur de la mêlée.

Seconde période : le cœur corrézien récompensé

Le CA Brive ne change pas son fusil d'épaule et continue à jouer. Les attaques percent mais il ne manque pas grand chose pour que ça soit concluant. D'abord, Alfie Mafi se faufile le long de la ligne de touche mais Dupuy revient en catastrophe et enlève l'essai à l'ailier briviste. Puis c'est Nicolas Bézy qui amène le danger plein axe. Repris sur la ligne des 22, l'ouvreur se rappelle à ses anciens coéquipiers en adressant une passe à ... Julien Arias. Derrière, le Stade Français joue mal le surnombre et commet un en-avant. La mêlée briviste récupère même une pénalité. Germain la transforme et Brive revient dans le match (17-9, 50'). Le pack parisien rend la monnaie de sa pièce à Brive et récupère une nouvelle pénalité. Dupuy redonne de l'air à son équipe (20-9, 53'). On arrive à l'heure de jeu, Brive continue d'attaquer sans relâche mais la défense parisienne se dresse à chaque fois et repousse la moindre tentative adverse. Les changements s'orchestrent et les supporters du CAB espèrent un second souffle. Les fautes se multiplient, les brivistes font le choix de ne pas les tenter et de jouer en touche. Plusieurs lancers sont cafouillés mais Brive impose une énorme pression au Stade Français qui ne parvient plus à se dégager. Mais à force de commettre autant de fautes dans ses propres 22 mètres, la sanction tombe : le 3e ligne parisien Garrault est exclu 10 minutes (71'). Sur un énième maul, le pack briviste franchit la ligne et envoie Asieshvili aplatir. Tous les efforts déployés par les corréziens sont enfin récompensés et ce n'est pas fini. Germain manque la transformation qui aurait pu replacer Brive dans le bonus défensif (20-14, 74'). Mais le CAB termine en boulet de canon. L'arme la plus efficace côté CAB s'appelle maul. Avançant sur plusieurs dizaines de mètres, écroulé une 1ere fois mais non stoppé, le rouleau compresseur est écroulé à nouveau. Que faire ? La pénalité pour le bonus ou la touche pour la victoire ? On choisit la prudence avec la pénalité. Contrairement à ce qui s'est passé il y a quelques minutes, Gaëtan Germain ne tremble pas et réussit sa tentative (20-17, 77'). Il ne reste plus que quelques minutes qui sont irrespirables. Avec un essai, Paris assure une victoire bonifiée mais Brive peut remporter une 2e victoire d'affilée à l'extérieur. C'est Paris qui s'offre la dernière munition. La défense briviste défend le plus proprement possible, sans commettre de fautes mais nous sommes à 15 mètres de l'en-but. Les temps de jeu se multiplient mais les brivistes sont plus prompts que leurs adversaires pour récupérer le ballon dans un ruck. Germain se mue en n°9 et dégage en touche pour terminer cette rencontre dominicale.

Score final : 20-17 pour Paris. Auteur d'un très gros dernier quart d'heure, le CAB s'est appuyé sur des mauls destructeurs pour obtenir un bonus défensif amplement mérité. Oui il y avait la place de mieux faire mais Brive s'est fait punir sur ses propres erreurs en première période. Cela lui servira de leçons pour les futures batailles dans un Top 14 très serré.

En bref

Il y a des regrets sur cette rencontre mais les joueurs du CAB se sont battus comme des morts de faim pour aller obtenir un bonus défensif mérité. 5 points obtenus lors de deux déplacements compliqués (Montpellier et Stade Français) : c'est un très bon résultat, nous n'allons pas faire la fine bouche. Toulon est définitivement un tournant dans la saison de Brive. Pourvu que ça continue comme ça. Prochain défi : la victoire contre Oyonnax dans trois semaines pour boucler la phase aller.

Article rédigé par Rémi Brazon