Top 14 analyse Brive - Toulouse : deux équipes inséparables finalement

Brive et Toulouse ont abordé cette rencontre avec la même dynamique, c'est à dire deux défaites consécutives. Chacune voulait la victoire, chacune a une période faste et une période creuse. Brive est passé tout près de la victoire, tout comme Toulouse. Finalement, on se quitte bons amis avec ce match nul. Bon ou mauvais résultat finalement ?

Les points positifs

Un jeu vers l'avant. Malgré l'excellent début de saison, c'était frustrant de voir le CAB jouer comme ça. Depuis quelques matchs, les brivistes prennent plus de risques offensivement. Ça ne paie pas pour l'instant mais il faut remarquer que les adversaires actuels sont de grande qualité donc c'est un bon moyen de s'étalonner face à ce qui se fait de mieux en Top 14. Samedi, Brive a fait jeu égal dans les statistiques globales avec Toulouse : 398 mètres gagnés (contre 363), 112 passes (contre 121) et 105 courses (contre 98). Le CAB n'est pas encore au niveau des meilleures équipes offensivement mais a le potentiel pour sortir de la fin du classement qu'il occupe actuellement. Étant pratiquement sauvé, la pression est moins forte sur les épaules des joueurs qui peuvent plus se lâcher. Reste désormais à concrétiser un peu plus les temps forts pour que tout soit parfait et que les regrets ne soient pas là à la fin de la rencontre.

Une force de réaction. Brive a manqué son début de match et s'est rapidement retrouvé mené 6-0. Il a manqué aussi son début de seconde période et Toulouse a repris les commandes de la rencontre avec cet essai de Maxime Médard (8-13). Sauf qu'à chaque fois, Brive ne s'est pas désuni et est parvenu à reprendre le contrôle de la rencontre. En première période, il a insisté en jouant car évoluant contre le vent, difficile de progresser avec le jeu au pied. Avec le gain de plusieurs pénalités, les brivistes ont fait le choix de les jouer que plutôt de les tenter. Choix payant avec l'essai de Johan Snyman. Après le retour aux affaires des toulousains, Brive ne s'affole pas et remet son jeu en place. Une première pénalité pour Germain ramène son équipe à deux points avant de concrétiser ce temps fort. Nouvelle pénaltouche et essai (en funambule) de Galala. Et le CAB ne s'arrête pas là et veut faire le break définitivement. Toulouse est poussé à la faute avec un carton jaune pour Sébastien Bezy qui sera sanctionné par 3 nouveaux points du buteur local. A 10 minutes de la fin, cela semble suffisant. Finalement non.

Brive fait front et reprend les commandes de la rencontre grâce à un essai de Galala

Les points négatifs

Une défense trop laxiste On le sait depuis des années mais quand Toulouse commence à mettre son jeu de mouvement en place et à enchainer les temps de jeu, il est difficile de résister aux différentes vagues. Votre défense va souffrir et doit faire preuve d'une grande solidarité. Brive a tenu mais les brèches sont devenues trop nombreuses pour obtenir la victoire au coup de sifflet final. Deux stats reflètent le problème défensif qu'a connu le CAB : Toulouse a franchi 9 fois (contre 2 à Brive) et surtout Brive a manqué 32 plaquages (contre 10 à Toulouse) ! Un joueur illustre ça parfaitement : Maxime Médard. L'arrière toulousain, en plus d'un essai et d'une passe décisive, a franchi à 2 reprises et cassé 10 plaquages. Ses appuis courts ont posé des problèmes insolubles à la défense corrézienne qui n'a pas été assez agressive sur le porteur de balle et a manqué des plaquages décisifs sur chacun des essais toulousains.

Maxime Médard a été un poison constant pour la défense briviste

Fin de match manquée. A 10 minutes de la fin, Brive mène 21 à 13 face à Toulouse et évolue en supériorité numérique (carton jaune pour Bezy). Le CAB semble maitriser son sujet mais va connaitre un terrible trou noir durant cette fin de match. Toulouse revient en force dans les 22 brivistes et provoque le carton jaune de Mafi. Derrière, Doussain met 3 points et remet son équipe à un essai d'écart. Mais le CAB ne semble pas craquer. Les minutes défilent et les brivistes cherchent à ré-occuper le camp adverse. Mais avec le vent dans le dos, le CAB se tire une balle dans le pied. Gaëtan Germain en met un peu trop dans sa frappe de balle et le ballon sort en dehors des limites. Toulouse gagne 60 mètres et revit. Après une succession de mêlées et de défis dans les rucks, Toulouse marque un essai et obtient un match nul avant que Bezy ne tente la transformation qui est plus que dans ses cordes (voir ci-dessous). Le CAB n'a pas su gérer cette fin de match et va connaitre une 3e rencontre sans victoire.

La transformation à retirer ? Au moment où McAlister marque l'essai sous les poteaux, tout le monde sait que Toulouse va gagner le match 23-21 et ainsi inverser le scénario de la semaine précédente face à Montpellier. Mais l'impensable se produit :

Aussi impensable que cela puisse paraitre, Bezy se fait contrer par Péjoine, qui pour sa 263e apparition sous le maillot du CAB offre un point à son club. Malgré les protestations toulousaines et l'appel vidéo, Mr Gauzere valide le contre briviste et le match se termine sur ce match nul. Mais l'action était-elle valable ? Quand on lit attentivement le règlement, on peut dire que l'arbitre a été "sympa" avec le CAB. D'une part, il faut que tous les joueurs soient derrière la ligne. Or Arnaud Mignardi et Benito Masilevu ne le sont pas mais ils ne font pas action de jeu. D'autre part, on peut tenter le contre dès que le buteur entame sa course d'élan. Mais pour cela, il faut avoir les deux pieds derrière la ligne. Or, Jean Baptiste Péjoine a un pied devant la ligne. Logiquement, la transformation aurait dû être retirée mais l'arbitre a tout de même regardé la vidéo et n'a rien vu d'illicite. Brive sauve son match nul sur cette action rare et Toulouse revit le même scénario que face à Montpellier. Sur ce coup, Sébastien Bezy manque d'expérience et de "filouterie" (reculer un peu plus, lever plus sa balle et faire remarquer à l'arbitre le placement limite des brivistes). Cela lui servira de leçon pour la suite de sa carrière.

En conclusion

Cet affrontement contre Toulouse a été un ascendeur émotionnel. Malmené en début de chaque période, Brive a su faire le dos rond pour réagir en suivant en reprenant à chaque fois le score. A 10 minutes de la fin, tout semblait entendu avec les brivistes bien dans leur match. C'était sans compter sur une dernière poussée des toulousains. Mais comme face à Montpellier une semaine plus tôt, ils manquent à nouveau la transformation de la victoire. Une transformation contrée par l'homme de la journée : Jean-Baptiste Péjoine. Brive peut se dire qu'il a perdu deux points mais c'est aussi un point gagné un peu par miracle. Cependant, le chemin de croix continue avec un prochain déplacement à Clermont samedi.

Article rédigé par Rémi Brazon