Top 14 analyse Brive - Racing 92 : un travail collectif bien fait

Entre Brive et le Racing, nous avons souvent le droit à des rencontres serrées parfois fermées en terme de jeu. Si la rencontre de samedi a rempli le premier critère, on a eu droit au contraire du second critère. Les brivistes voulaient se relancer face au champion et ils l'ont fait de belle manière. De quoi conforter le statut de forteresse d'Amédée-Domenech.

Les points positifs

Une victoire référence ? La saison dernière, la victoire n'avait pas le même gout car le Racing avait largement fait tourner son effectif. Ce week-end et même si certains cadres n'étaient pas là, il y avait de l'opposition en face de l'équipe briviste. Face au champion en titre, Brive a mené pendant 60 minutes et a parfaitement tenu tête au Racing. Les chiffres collectifs sont équivalents et la rencontre s'est finalement jouée sur des détails. La défense a tenu bon au plus fort de la domination du Racing au cours de la seconde période. Brive a su garder son calme et ses nerfs pour remettre un coup d'accélérateur à chaque rapproché adverse. L'attaque a été performante, aussi bien avec les avants que les trois-quarts (ce qui est à souligner car les 3/4 ont parfois du mal à se mettre au niveau des avants). C'est donc une belle et méritée victoire face à un favori au titre en fin de saison. Sûrement une victoire référence pour Brive qui devra s'appuyer sur cette performance dans les semaines à venir.

Sisa Koyamaibole. Le vin se bonifie avec l'âge, un peu comme Sisa Koyamaibole. "Mister Sisa" a sorti une très grosse partie samedi contre le Racing. A 36 ans, il faut un temps de chauffe pour mettre le moteur en marche mais quand on arrive à la bonne température, ça fait des dégâts. La défense du Racing n'a jamais su trouver la solution pour stopper le n°8 briviste. Sisa avait décidé de sortir le casque à pointe et de foncer tête baissée dans le mur adverse. S'il n'a pas franchi, il a mobilisé plusieurs défenseurs à chacune de ses charges. En 18 courses, il a parcouru 48 mètres (le plus pour un avant), a battu 6 défenseurs (le plus gros total de la rencontre) et a réalisé 3 passes après contact. Pour couronner son match offensif, il s'est offert un essai. Il s'y est repris à deux fois. La première, il fait un en-avant. La deuxième, par contre, il emporte Hart pour aller aplatir. A dix minutes de la fin, il était temps de sortir le héros de la rencontre pour qu'il reçoive une ovation bien méritée.

Un essai et de nombreuses charges offensives : gros, gros match pour Sisa Koyamaibole

Le classement. C'est vrai que Brive envisage un peu plus que ça mais le maintien doit être validé le plus rapidement possible pour pouvoir s'enlever toute pression avant un éventuel sprint final. Après 7 journées, le CAB a réussi son début de saison avec déjà 4 victoires au compteur et 18 points au compteur. Il a surtout récupéré 6 points en déplacement dont une victoire sur le terrain de Toulon. Actuellement, il compte 10 points d'avance sur la zone rouge alors qu'on s'approche de la fin de ce premier bloc. Le matelas est là tout comme la confiance. Il reste bien sûr des choses à améliorer (la discipline surtout) mais avec le retour futur de plusieurs joueurs actuellement blessés, le CAB est dans une bonne dynamique qui pourrait le voir valider son maintien relativement tôt, comme la saison dernière. Chose positive avant de viser une place dans le haut du classement et de commencer à dessiner les contours de l'équipe version 2017/2018.

Les points négatifs

Le jeu aérien. Que ce soit en mode défensif ou en mode offensif, les brivistes ont souffert dans le jeu aérien. Le match ne s'est pas cantonné à un festival de chandelles mais sur celles qui se sont envolées dans le ciel d'Amédée-Domenech samedi soir, le Racing s'est montré meilleur pour les récupérer. Et pourtant, entre Germain et Dulin, la taille est en faveur du briviste mais c'est l'international français qui a souvent eu le dernier mot même dans une forêt de brivistes. Avec des conditions climatiques qui vont de plus en plus augmenter le nombre de coup de pied, il va falloir se montrer plus dominant dans ce secteur pour d'un mettre la pression sur l'adversaire et de deux récupérer des munitions bien placées dans le camp adverse.

L'affluence. Mis à part à La Rochelle, c'est un problème global mais on sera amener à en parler un peu plus tard dans la saison. Mais concernant spécifiquement Brive, les 3 premiers matchs sont une déception en terme d'affluence. Certes, ce n'était pas Clermont, Toulouse ou Toulon (les 3 plus grosses affluences de la saison) mais c'était quand même le Stade Français, La Rochelle et le Racing 92. On peine à dépasser les 10 500 spectateurs pour des affiches qui franchissaient la barre des 11 000 il y a tout juste un an. Est ce que le public commence à se détourner de son équipe ? Est ce que l'augmentation des tarifs est une cause ? Est ce que la "mode" rugby est en train de retomber auprès du grand public ? En tout cas, Brive aura besoin de ses supporters à mesure que la saison avance. Qu'importe l'adversaire et qu'importe la météo.

En conclusion

Recevoir le Racing n'est jamais simple, encore plus après une défaite de chaque côté le week-end précédent. Les parisiens n'ont pas fait l'impasse sur la rencontre et étaient venus pour débloquer leur compteur à l'extérieur. Il attendra encore quelques semaines car Brive ne s'est pas laissé faire et remporte ainsi une 4e victoire cette saison, la 3e à domicile. Bien équilibrés offensivement entre avants et 3/4, les brivistes ont été patients et ont su frapper à des moments opportuns. Sisa Koyamaibole a retrouvé sa puissance, la paire Burotu-Cabannes s'est très bien entendue et Germain claque un nouveau sans faute. Une belle victoire face à un adversaire de prestige qui n'était pas venu en touriste mais qui repart bredouille. Du beau travail bien fait ce samedi soir pour les hommes de Nicolas Godignon.

Article rédigé par Rémi Brazon