Le calendrier de la fin de saison pour les équipes en lutte pour le Top 6

En fin de saison, le classement se découpe généralement ainsi : le haut, le ventre mou et le bas. Sauf que cette année, le Top 14 n'a pas commandé de ventre mou donc tout le monde a quelque chose de réaliste à jouer. Hier, nous avons vu la lutte pour le maintien. Aujourd'hui, nous attaquons la lutte pour le Top 6. Une lutte qui promet d'être intéressante et intense.

On va dire que Brive, avec 51 points, est sauvé. Donc l'objectif du maintien est validé mais pour éviter de terminer la saison en roue libre, il faut se fixer de nouveaux objectifs secondaires. Et l'un d'entre eux pourrait être de s'immiscer dans la lutte pour les phases finales. Mais si Brive peut croire à ce destin doré, Grenoble, Bordeaux et le Racing peuvent également y croire. Toulouse, Castres et le Stade Français ne sont pas non plus près à laisser leurs places.

Brive peut rêver

En début de saison, les dirigeants avaient fixé comme objectif un Top 10 mais à cinq journées de la fin, le rêve d'un Top 6 est réalisable. Le pourcentage de réussite est maigre mais il a le mérite d'exister. Pour cela, il faudra empocher le maximum de points lors des deux dernières réceptions (9 points sur 10 seraient l'idéal) et réussir un si ce n'est deux coups à l'extérieur. Sans oublier que dans ce cas de figure, Brive n'a pas son destin entre les mains et devra bénéficier de plusieurs coups de main. Dans le sport, tout est possible et on a déjà vu se réaliser des scénarios hautement improbables. Qui ne tente rien n'a rien.

Bordeaux grimpe les étages progressivement

Depuis sa remontée dans l'élite, Bordeaux monte son entreprise petit à petit et son projet prend forme. Flirtant avec ce Top 6 tout au long de la saison mais craquant face à la puissance des grosses cylindrées, la donne n'est plus tout à fait la même cette année. Le championnat est plus serré que jamais et les grosses équipes ont du mal à imposer leur loi à l'extérieur. Avec son match en retard à disputer à Oyonnax, l'UBB pourrait revenir souffler dans la nuque de ses concurrents et avec trois réceptions, le club girondin pourrait récupérer un billet pour les phases finales. Bordeaux ou le petit club qui ne cesse de monter.

Grenoble veut y regouter

Grenoble sait ce que ça fait de se retrouver dans le haut de tableau mais connait des difficultés à y rester jusqu'à la fin de la saison. L'année dernière, après une première partie de saison menée tambour-battant, le FCG avait craqué tant physiquement que moralement sur la fin du championnat. Cette saison, Grenoble est resté à l'aspiration jusqu'à saisir sa chance dans la ligne droite. La voiture rouge et bleue a effectué un spectaculaire dépassement (victoires à Toulon et contre Clermont) mais a manqué son freinage (défaites contre Biarritz et à Brive) ce qui a eu pour conséquence de ruiner son précédent travail. Plus aucune sortie de route ne sera autorisée si Grenoble veut atteindre cet objectif des phases finales sinon il faudra retenter sa chance la saison prochaine.

Le Racing cherche toujours la bonne carburation

Actuellement aux portes des phases finales, le RM 92 ne devra pas ralentir dans l'emballage final. Si on se rappelle les pronostics d'avant-saison, le Racing aurait dû être plus haut que son classement actuel. Mais entre le papier et le terrain, il y a un monde et la réalité du jeu fait qu'aujourd'hui les franciliens ne sont pas en position de force. Le calendrier n'amène pas non plus un optimisme grandissant. Il faudra se déplacer à Grenoble et au Stade Français, recevoir Biarritz et Clermont et conclure la saison régulière à Montpellier. On a déjà vu un calendrier plus facile que ça et il faut espérer que les internationaux n'aient pas laissé trop de forces dans le Tournoi des 6 Nations. Le Top 6 est à portée mais pas encore dans la poche.

Castres ou la confirmation du champion

On pouvait penser qu'entre le statut de champion à assumer et les différents changements qu'a connu le club à l'intersaison, Castres aurait dû mal à répéter l'expérience mais il faut croire que les joueurs y ont pris goût. Actuellement 5e ex-æquo avec Toulouse, le CO n'a que 5 points de retard sur le duo de tête mais ne possède que 3 points d'avance sur le Racing, 7e. Tout peut se passer d'ici à la fin du championnat mais les certitudes sont du côté castrais mais la victoire difficile contre Toulouse doit servir de rappel à l'ordre au groupe. Rien n'est jamais acquis même à domicile. Castres recevra Brive et Montpellier et se déplacera à Biarritz, Clermont et Bayonne. Un beau petit programme pour les champions en titre qui ne lâcheront pas leur trophée aussi facilement.

Toulouse ou le géant endormi

Tellement habitué à voir le Stade Toulousain en haut de l'affiche ces dernières décennies que le retrouver "aussi mal" classé est surprenant. Mais entre les blessures de ses joueurs cadres (Dusautoir, McAllister, Clerc ...) et une inconstance chronique à l'extérieur, Toulouse s'est retrouvé dans cette position. Mais rien n'est perdu pour le ST mais il faudra réaliser un coup à l'extérieur sur les deux prochaines journées : soit à Paris soit à Toulon. La culture de la gagne est dans l'ADN de ce club et s'il est présent dans les phases finales, il sera bien évidemment très dangereux à affronter. Par rapport aux dernières années, Toulouse évolue dans l'ombre de Toulon et Clermont mais attention à ce tireur embusqué qui pourrait réaliser un carton au tir le moment venu. N'oubliez pas non plus Guy Novès qui sait tirer les bonnes ficelles au bon moment. On n'apprend pas au vieux singe à faire des grimaces.

Paris confirme son nouveau statut

Le Stade Français a changé de dimension cette année. Entre l'arrivée d'internationaux et la livraison du nouveau Jean-Bouin, Paris s'est donné les moyens de réussir. Leader il y a quelques semaines, le passage dans le Massif Central (Clermont et Brive) a fait reculer le SF hors du podium. Mais la boîte n'est qu'à un souffle et le calendrier est favorable, pas simple mais favorable. Toujours invaincu à domicile, Paris va accueillir trois belles affiches pour terminer la saison : Toulouse, Racing et Bordeaux. Avec des voyages à Bayonne et à Toulon pour finir, les joueurs parisiens pourraient s'ouvrir les portes du paradis et accrocher les demies directement. Mais s'il y a un accroc (ou plusieurs) à domicile, certaines équipes se chargeront de rappeler la dure loi du sport aux parisiens : c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens.

En conclusion

Hier, on a vu que c'était serré en bas du classement. Mais cela l'est aussi en haut. Trois équipes (Grenoble, Bordeaux et Brive) se situent sur les tableaux du maintien et des phases finales. Aucune de ces équipes n'a son avenir entre ses mains et avant de rêver aux phases finales, il faudra combler le petit fossé qui les sépare du reste du peloton. Cette vérité est aussi vraie pour le Racing mais l'expérience accumulée dans le groupe ciel et blanc pourrait permettre d'accrocher une des six premières places du championnat. Paris, Castres et Toulouse sont très bien placées pour le Top 6 et il se pourrait que les 6 soient déjà connus (Toulon, Clermont, Montpellier, Paris, Castres, Toulouse) mais le sport est fait d'incertitudes et de retournements de situation. Les différents affrontements directs entre ténors du Top 14 ainsi que le goal-average particulier vont indéniablement rebattre les cartes et on pourrait très bien voir un lapin surprise sortir du chapeau au plus grand plaisir de ses supporters.

Article rédigé par Rémi Brazon