Avant de basculer à nouveau sur le Top 14, Brive doit en terminer avec le premier bloc de la Challenge Cup avec la réception du club italien de Zebre. Malheureusement, après la défaite concédée à Gloucester, c'est une nouvelle défaite qui attend le CAB. Pas la meilleure des façons de préparer la réception de Castres.
Dans l'histoire européenne, les clubs italiens réussissent plutôt bien aux brivistes n'ayant connu la défaite qu'à deux reprises (et jamais à domicile). Quand à cela, vous ajoutez que Zebre n'a pas gagné de matchs européens durant sa courte histoire. Les choses se présentaient plutôt bien mais toutes les séries qui durent s'approchent indéniablement de sa fin.
Les points positifs
Après le match compliqué une semaine auparavant en Angleterre, le CAB se devait de montrer un autre visage à domicile contre les italiens de Zebre. Brive a décidé d'envoyer du jeu et cela s'est confirmé au tableau d'affichage avec 3 essais marqués et plusieurs autres occasions non concrétisées. Dommage cependant que l'avantage pris à la suite de l'essai de Riaan Swanepoel n'est pas été amené jusqu'à la mi-temps car cela aurait été un match complètement différent en seconde période. Mais Brive ne s'est jamais laissé abattre et a su réagir aux points italiens. Il s'est offert le droit de rêver à une fin de match folle. Un essai aurait non seulement offert la victoire mais également le bonus offensif. C'est alors qu'un rebond arriva ...
Le club ne sait jamais cacher concernant ses ambitions en Challenge : faire tourner son effectif et donner du temps de jeu à tout le monde y compris des jeunes du centre de formation. Vendredi, des joueurs sont sortis du lot et ont apporté offensivement. Au rayons des satisfactions, on peut citer pêle-mêle Louis Acosta toujours aussi actif dans le jeu. Malgré quelques imprécisions avec ses sauteurs en début de rencontre, cela a été un match solide pour celui qui déçoit rarement en équipe première. Pour sa première titularisation, Matthieu Barrès a été intéressant et mérite d'être revu. Simon Pinet a permis à son équipe d'avancer à chacune de ses charges. Alfie Mafi avait du feu dans les jambes et a posé des problèmes à la défense adverse jusqu'à sa sortie. Malakaï Radikedike a été le plus dangereux des brivistes et sûrement le meilleur. Auteur de plusieurs franchissements dont 2 amènent des essais, l'ailier fidjien a été un véritable poison. Remplaçant Nicolas Bézy, Anderson Neisen a amené ce qu'on attend d'un remplaçant : du sang frais, de la spontanéité et de nouvelles solutions. Déterminant sur le 3e essai, il a presque offert l'essai de la victoire à son coéquipier des Espoirs Hugo Veyssière. Peut être qu'une future titularisation viendrait récompenser le travail quotidien ?
Chacun dans leurs styles, Simon Pinet et Malakaï Radikedike ont apporté un plus en attaque
Les points négatifs
Alerte espèce en voie de disparition ! A force de jouer avec le feu, le rugby va finir par brûler sa mêlée. Dans le viseur des instances internationales depuis plusieurs années, ce match entre Brive et Zebre ne va pas arranger la cause de cette phase de combat ancestrale. Mais s'il y avait encore un ou deux vilains canards, cela passerait pour des accidents de parcours. Mais le problème est en train de se généraliser. Vendredi soir, très peu de mêlées ont été stables. Ce qui a entrainé de les refaire, de les pénaliser, de sortir des cartons (4 au total) et surtout de perdre beaucoup de temps. Tout le monde qui aime le rugby aimerait que ces minutes servent à autre chose qu'à jouer des mêlées. Il faut trouver une solution et vite. Le couperet risque de tomber et ce sera alors trop tard pour pleurer.
Difficile de jouer les mêlées dans cette position là !
Le resserrement de la première coupe d'Europe a permis de reverser de bonnes équipes en Challenge Cup. Ainsi, Cardiff, Édimbourg et Zebre sont des habitués de l'ex H-Cup. Face à ces équipes expérimentées et prêtes au combat, il faut être prêt à aller à la mine. Malheureusement pour Brive, le niveau physique a semblé un peu trop haut pour cette équipe briviste remaniée. Que ce soit à Gloucester et contre Zebre, les points de rencontre ont tourné à l'avantage des adversaires. Plus forts, plus adaptés à l'arbitrage européen, les anglais et les italiens ont récupéré munitions et pénalités qui leur ont permis de faire croitre leur avance au tableau d'affichage. Dans l'avenir (en Top 14 ou en Challenge Cup), le CAB devra imposer sa loi dans ces phases d'affrontements, si primordiales dans le rugby moderne.
Cette coupure européenne devait non seulement permettre de faire souffler certains cadres mais également insuffler de la confiance à tout le groupe. Pour la confiance, c'est raté. La pression sera maximale contre Castres ce samedi. Si la défaite à Gloucester était prévisible, l'écart fait mal. Contre Zebre, la victoire était l'objectif mais l'expérience et l'efficacité italiennes ont fait le reste. 2 défaites en 2 matchs et 1 seul point au compteur : la suite de la compétition va être compliquée et il faudra bien se trouver des objectifs pour terminer cette Challenge Cup de la meilleure des façons possibles. Si dans les têtes, ce n'est pas le grand beau temps, l'autre question concerne le physique. Est ce que les "reposés" arriveront à prendre le dessus sur une équipe de Castres qui a enchainé les Harlequins et le Leinster ? Est ce que les blessés (Laranjeira, Acquier, Buys, Murphy ...) seront rétablis ? Des questions qui ne trouveront une réponse qu'après la réception du CO.
En conclusion
Sans avoir forcément de grosses ambitions dans cette Challenge Cup, Brive voulait bien y figurer. Avec deux défaites en autant de matchs, il sera difficile d'y obtenir quelque chose. Les supporters ont du mal à retrouver l'équipe de la saison dernière qui était allée chercher sa qualification à Newcastle. La chose positive est que le CAB pourra mobiliser tout son esprit au Top 14 et au maintien. La chose négative est la pression qui en résulte.
Article rédigé par Rémi Brazon