Analyse du match Racing Métro - Brive

Après un premier match où le CAB a montré qu'il n'était pas là par hasard, les joueurs et le staff peuvent s'appuyer sur certains axes pour progresser dans les semaines à venir. Quels sont les points positifs ? Négatifs ? Réponse dans cet article-analyse.

 

Débuter contre le Racing et son recrutement 5 étoiles n'est jamais chose évidente surtout quand on est un promu. L'enfer était promis et annoncé aux brivistes mais un orage de grêle a été remplacé finalement par un temps nuageux où pluies fines et éclaircies se sont alternées dans ce début de soirée rochelaise.

Les points positifs

Comment ne pas commencer par le combat ? Les corréziens ont littéralement dominé ce secteur du jeu. Chaque point de rencontre a donné lieu à une lutte féroce où les brivistes sont sortis vainqueur. En récupérant plusieurs munitions dans ces zones de rucks, que ce soit à la main ou en récupérant une pénalité, ils ont contrarié le jeu des parisiens qui n'ont que rarement pu mettre le rythme qu'ils souhaitaient.

Autre secteur qui est lié au combat, la défense. Alors c'est vrai que depuis plusieurs saisons, Brive est devenu un maître en la matière. Malgré la descente il y a deux ans, la défense briviste était l'une des meilleures de l'hexagone. Il est très difficile de mettre un essai à cette équipe. Ce samedi, malgré un déficit de puissance (nous allons y revenir plus tard), la défense a subi (surtout en première période) les assauts du Racing sans jamais vraiment rompre. Il a fallu tout le génie de Sexton et un brin de chance pour faire sauter le verrou. Malgré cela, la défense n'a jamais rien lâché, se permettant même de faire reculer et avorter plusieurs actions du Racing.

Ce point-là est peut être le plus beau. Que la mêlée corrézienne a été belle !!! Face à une première ligne internationale (Tonga'Uiha - Szarzewski - Ducalcon), on ne donnait pas chère de la peau de Shvelidze - Ribes - Barnard. Que nenni. Ducalcon a vécu un véritable enfer face au vétéran géorgien, Barnard a tenu le choc contre le colosse tongien et Ribes revient à son meilleur niveau. A plusieurs reprises, Brive a mis sur les fesses son homologue. Les remplaçants, certes moins dominateurs mais le boulot psychologique avait été fait, ont poursuivi sur le même chemin tracé par leurs coéquipiers.

Le réalisme a beaucoup compté dans ce match. Les Racingmen ont monopolisé le ballon grâce à l'appui du vent en première période mais ne menaient que 10 à 5 à la pause. Sur leur seule occasion, Brive plante un essai amené par une ligne de 3/4 retrouvée depuis le début de l'année 2013. En seconde période, dès qu'ils ont eu l'occasion de marquer des points, les cabistes l'ont fait et même de leur camp (pénalité de 60 mètres de Germain).

Le banc a également apporté sa pierre à l'édifice. Comme souvent en deuxième partie de saison en ProD2, les remplaçants ont montré qu'ils n'étaient pas là juste pour remplir la feuille de match. Hugues Briatte, auteur d'une belle présaison, a remplacé au pied levé Dominiko Waqaniburotu blessé au mollet et a réalisé un très bon match. Kieran Murphy a apporté sa puissance et sa technique balle en main. Riaan Swanepoel, sur un de ses premiers ballons d'attaque, a délivré un coup de pied rasant qui a failli envoyé Radikedike en terre promise (malheureusement Fall a stoppé l'action à quelques centimètres de l'en-but). Et Laurent Ferrères, dans une position difficile, claque le drop du bonus défensif.

Les points négatifs

C'est rare mais ça arrive, la touche a cafouillé samedi. Peu à l'aise sur ses propres lancers, bien tenu en contre, l'alignement corrézien a été en difficulté tout au long de la partie contre un des meilleurs groupes du Top 14. Cela aurait pu coûter cher en fin de match avec cette mésentente et l'essai finalement refusé à Magnaval. Heureusement, sur un des derniers lancers du match, Brive récupère un ballon sur lancer adverse dans ses 40 mètres et s'offre une bouffée d'oxygène.

Autre point qui dérange, la concentration. Entre Radikedike qui laisse trainer son pied sur la ligne de touche avant d'aplatir sans pression en coin et Magnaval qui profite d'une incompréhension entre Neveu et Da Ros, ces sauts de concentration auraient pu coûter cher aux corréziens. On ne parle même pas des pénalités concédées juste après en avoir marqué une.

C'est un point déjà vu et souligné après les matchs amicaux : l'indiscipline et plus particulièrement les plaquages dangereux. Sur ce site, nous n'avons pas l'habitude de stigmatiser certains joueurs, nous préférons rester dans un ton neutre. Mais là, ça commence à faire beaucoup. Alors messieurs Leupolu, Koyamaibole et Ma'ilei, faites attention et appliquez vous sur les plaquages. Laissez au placard les cordes à linge et autres plaquages à l'épaule (ceci dit manqués et heureusement) et plaquez correctement, ça évitera de prendre une pénalité idiote (et peut être un carton jaune)

Dernier point mais qui va devenir une routine quand Brive va affronter un poids lourd : le manque de puissance. En défense, ça a tenu sans rompre mais par moment il s'en est fallu de peu pour que ça casse net. En attaque, mis à part la percée de Mignardi qui amène l'essai de Radikedike et les charges de Koyamaibole, le CAB a eu du mal à franchir le rideau parisien. Preuve en est cette attaque en seconde période où les corréziens tentent tout (jeu au près, jeu au large) mais se font finalement refoulés de la ligne des 22 mètres du Racing.

Conclusion

C'est le premier match de la saison et par conséquent, l'équipe est encore en phase de rodage. Il y a des satisfactions à retenir de ce test grandeur nature (combat, mêlée) et fort heureusement tout n'est pas parfait (touche, indiscipline) sinon le CAB aurait gagné !!! Des joueurs comme Briatte, Ribes, Mignardi, Sola, Germain confirment leurs bons matchs amicaux. Malgré la défaite, c'est un bon point défensif ramené de l'extérieur qui faudra confirmer contre l'Union Bordeaux-Bègles samedi soir. On a droit aux caméras de Canal + Sport, autant en profiter pour montrer qu'on est bien en Top 14 et qu'on va en embêter plus d'un cette saison (et comme ça Jour de Rugby parlera de nous et pas de nos adversaires - NDLR : il y a eu une petite bataille amicale de tweets entre les supporters brivistes, Hugues Briatte et Simon Gillham d'un côté et Nicolas Dupin de Bessat et Isabelle Ithurburu de l'autre).

 

Article rédigé par Rémi Brazon