Analyse du match CA Brive - Bordeaux-Bègles

Deux matchs joués, une victoire et un bonus défensif ramené de l'extérieur soit cinq points au total et une anecdotique 4e place au classement. Le contrat est rempli après ce match remporté contre la bête noire du club samedi soir. Que faut-il en retenir ? Quels sont les points à améliorer ? Réponse dans cette analyse.

 

Après un match convaincant et valorisé par l'obtention d'un bonus défensif, il était impératif pour les joueurs du CA Brive de confirmer à domicile qui plus est face à un concurrent direct pour le maintien. Cela a été fait avec une victoire de Brive sur Bordeaux 25 à 12 où des forces sont en train de se dégager et pourraient faire souffrir bon nombre d'adversaires.

Les points positifs

La conquête a tout simplement été monstrueuse samedi soir. Alors que Bordeaux sortait d'un match victorieux et convaincant face au Stade Toulousain, les entraîneurs girondins avaient décidé de faire tourner un peu leur effectif. Mal leur en a pris. Le président Laurent Marti trouvait d'ailleurs ses joueurs un peu trop relax avant le début du match, il s'est avéré que c'était un signe annonciateur de la tempête briviste qui allait s'abattre sur eux. Comme face au Racing, la mêlée a concassé son adversaire tout au long du match. Que ce soit les titulaires ou les remplaçants, la donne est restée la même. C'est d'ailleurs sur une mêlée emportée par les avants brivistes que Sisa Koyamaibole marque le seul essai du match. On parle de la mêlée mais la touche a elle aussi dominé son vis-à-vis. Peu de déchets et un grand nombre de ballons récupérés (en contre ou en provoquant la faute bordelaise), cela fait autant de ballons que l'attaque bordelaise n'a pu exploité. En résumé, un grand MATCH de la conquête briviste.

Difficile de dissocier les deux mais la défense et l'agressivité positive ont fait merveille samedi. Deux chiffres le prouvent : 15 pénalités et 11 en-avants commis par Bordeaux. Malgré une possession de balle supérieure aux locaux, les bordelais se sont heurtés à un mur tout le match. Des brèches ont été trouvé mais la solidarité collective de Brive a évité toute inondation de grande ampleur. C'est compliqué de ressortir des individualités d'une œuvre collective mais on va citer les capitaines du combat Ribes et Méla, le guerrier fidjien Waqaniburotu, très difficile à passer en 1 contre 1, sans oublier Le Dévédec, Mignardi et tous les autres sans qui cela n'aurait pas été possible.

Le jeu au pied a été bon malgré des conditions venteuses pas toujours évidentes à gérer. Dans une première mi-temps réglée par les buteurs, Gaëtan Germain a gagné son duel face à Pierre Bernard. Au final, auteur d'un 7/9 au pied et donc de 20 points des 25 points de son équipe, le nouveau buteur briviste a réalisé une première devant son public très convaincante. Sa longueur dans le déplacement fait un bien fou à son équipe. Une sécurité qui ne demande qu'à continuer.

On va se répéter mais le banc a encore apporté ce que les entraineurs le lui demandent : de la fraicheur. La première ligne a continué le travail de sape entrepris de puis le début du match, Hugues Briatte confirme, une nouvelle fois, son excellente préparation et s'il continue comme ça une nouvelle titularisation est en approche. Au moment où tout le monde s'endormait (joueurs et public), Riaan Swanepoel a apporté son envie, sa vitesse et a réveillé tout le monde, ce qui a provoqué le temps fort corrézien fatal aux bordelais.

Les points négatifs

En jouant à domicile et récupérant un grand nombre de ballons, le CA Brive aurait dû poser beaucoup plus de problèmes offensifs à Bordeaux-Bègles. Mais les joueurs ont eu du mal à trouver des failles dans la défense adverse. Nous allons mettre ça sur l'adaptation au Top 14 et à l'intégration des nouveaux joueurs. Car sans être bien dangereux, Bordeaux n'était qu'à six petits points à l'heure de jeu (18-12) et un coup du sort aurait pu totalement changer la physionomie du match.

L'attaque briviste avance et met en difficulté la défense girondine qui va ne concéder qu'une pénalité. Pénalité qui débouchera sur l'essai de Koyamaibole

Ce n'est pas vraiment un point négatif mais un mauvais point. Alors qu'à l'heure de jeu et avec seulement 6 points d'avance, les avants se sentent forts et choisissent la mêlée à 5 mètres de la ligne girondine plutôt que les 3 points (finalement il y aura essai donc bon choix), pourquoi ne pas tenter d'aller chercher une pénaltouche à 5 mètres à la 70e minutes avec le score bien en sa faveur ? Le stade était chaud et aurait poussé le pack briviste jusque dans l'en-but. Il serait resté sept grosses minutes pour aller chercher la grosse cerise sur le gros gâteau et se faire plaisir comme lors de la fin de saison dernière.

Dernier point qui, nous l'espérons, ne reviendra pas trop souvent. Alors que jusqu'à présent, les rangs de l'infirmerie étaient plutôt vides (seuls Asieshvili et Coetzee étaient là pour des blessures à l'épaule), samedi n'a pas été une bonne journée. Tamato Leupolu, le puissant pilier samoan, est sorti du match en souffrant le martyr. Blessé aux côtes, il serait "out" pour 4 à 5 semaines. Jean-Baptiste Péjoine a pris pas mal de coups (genou, main) mais ça va aller pour le vétéran briviste. Son remplaçant, Damien Neveu, s'est fait une petite frayeur au genou mais a pu terminer sans souci la rencontre. A l'approche d'une séquence de trois matchs en huit jours, il va falloir que ça se calme à l'infirmerie !!! Plus sérieusement, au mois de décembre dernier où quasiment un pack au complet était blessé, Brive n'en avait pas souffert. Mais aujourd'hui c'est le Top 14 et non la ProD2.

Conclusion

Contrairement aux dernières saisons en Top 14, Brive n'a pas manqué son envol à domicile. En l'emportant sans sourciller contre Bordeaux, un concurrent direct au maintien faut-il le rappeler, Brive confirme son match contre le Racing et montre au monde du rugby qu'il faudra compter avec lui. Tant que la conquête et l’agressivité en défense seront là, Brive posera des problèmes à tout le monde y compris les poids lourds. Si en plus vous rajoutez un public au soutien de son équipe, le stade Amédée Domenech pourrait devenir une forteresse imprenable. Mais avant d'en arriver là, il faudra essayer de ne pas laisser trop de plumes dans les prochains matchs, à commencer par le déplacement à Montpellier mais Guillaume Ribes se sent en confiance et espère que lui et son équipe iront faire un coup dans l'Hérault.

 

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Article rédigé par Rémi Brazon