Ce Brive - Stade Français sentait la poudre et si la saison est loin d'être finie, la victoire signifiait beaucoup. Le CAB est parvenu à s'imposer, non sans mal face à une équipe parisienne au visage bien différent. Une victoire un peu heureuse mais qui va compter en fin de saison.
Les points positifs
La victoire. Ce match avait tous les signes du match piège. Le Stade Français n'est pas vraiment à sa place au vu de son budget et de son équipe et il vient de changer d'entraineur. Brive sort d'une grosse défaite à domicile face à Bristol en Challenge Cup et doit gagner cette rencontre à domicile. Cela fait repenser à la réception de Biarritz il y a quelques années et le BO, en passe d'être condamné à la Pro D2, était venu s'imposer en Corrèze. Dimanche, le scénario était guère encourageant et on n'est pas passé loin de la même conclusion. Mais, on ne sait trop comment, Brive est parvenu à décrocher la victoire dans un match qu'il peut rejouer 10 fois, il le perdra 9 fois. Dimanche était la bonne, la réussite était du côté du CAB et on ne va pas s'en plaindre. Comme on dit, la roue tourne parfois dans le bon sens.
La bonne opération. Lors de la dernière journée, Brive avait manqué le coche pour réaliser un gros coup. En battant le Stade Français, le CAB réalise la bonne opération dans cette deuxième partie de classement. On aurait préféré voir le Stade Français repartir sans bonus défensif mais les 4 points sont déjà là. Agen a perdu, Bayonne a perdu, Pau a perdu, Castres a perdu et le Racing 92 a perdu. Dans un championnat au classement si serré, les brivistes passent de la 12e à la 7e place ex-aequo. Surtout, et c'est là le plus important, ils creusent l'écart sur la zone rouge avec 12 points d'avance sur le Stade Français et 6 sur Agen. Brive en a également profité pour repasser devant Bayonne d'un petit point. Ce match de la prochaine journée va valoir un petit peu dans le moral des uns et des autres.
Axel Muller. A l'image de son ailier argentin, Brive n'a rien lâché en défense et s'est montré très réaliste en attaque. Mais Axel Muller a montré la marche à suivre, tant avec le ballon que sans. Alors que Paris est présent dans les 22 mètres brivistes depuis le début de la rencontre, Gaël Fickou tente de déborder sur l'aile mais il tombe sur Muller qui gagne son duel face à l'international français. Derrière, contre ruck, coup de pied à suivre, pénalité pour Brive et 3 points. Alors que Paris vient de manquer sur interception, la flèche albiceleste ne manque pas sa cible et lit parfaitement le jeu de son compatriote Nicolas Sanchez. Totalement déchainé, Muller manque d'un rien le doublé mais se montre décisif sur le 2e essai du CAB. Ballon récupéré sur les 40 mètres, accélération, franchissement, relais avec Julien Blanc jusqu'au passage au sol dans les 22 mètres. En seconde période, Delbouis part à l'essai en coin mais il est repris par Muller et Olding. Sur cette action, la cuisse de l'argentin cède et l'ailier doit céder sa place pour la fin du match. Au final, match plus que complet d'Axel Muller avec 66 mètres parcourus en 7 courses, 3 franchissements, 3 défenseurs battus, 6/6 au plaquage, 1 essai et ... 1 carton jaune. Un carton qui fait un peu tâche dans cette copie de l'homme du match de cette rencontre.
Brive avait un puma dans son moteur dimanche
Les points négatifs
Brive dominé. Le match a été mieux que face à Bristol mais comme face aux anglais, Brive a été dominé par le Stade Français. Brive n'a pas le ballon durant une bonne partie de la première période et subit la pression du Stade Français. Les parisiens auront des regrets quant à leur manque de réalisme (3 occasions d'essais gâchées) et les brivistes peuvent remercier le bon dieu pour mener à la pause sur le score de 20 à 8. La deuxième période débute de la même manière avec un ballon confisqué par les visiteurs et Brive s'arc-boute en défense pour conserver son avance au tableau d'affichage. A quelques instants de la fin, Thomas Laranjeira passe la pénalité qui offre la victoire à son équipe. Mais malgré tout, Paris s'offre une dernière attaque pour aller chercher la victoire. Dans les semaines à venir, et ce dès samedi à Parme, Brive va devoir retrouver son énergie pour mettre la main dès le début des rencontres, comme il le faisait en début de saison. Depuis deux matchs, le CAB connait un coup de moins bien. Pourvu que cela dure le moins longtemps possible.
Les avants. En Challenge Cup, Brive avait dominé les parisiens devant et dans le secteur de la mêlée. Dimanche, avec les titulaires de retour des deux côtés, Brive a été dominé durant l'ensemble du match. Les avants du CAB ont eu du mal à contrer la puissance et l'avancée des parisiens. Mis dans l'avancée, le Stade Français a pu développer un jeu offensif de qualité où il a manqué du réalisme. Autre secteur clé, la mêlée. Brive a souffert le martyr durant 80 minutes, gagnant de très rares mêlées mais le plus souvent reculant devant l'impact des parisiens dans cette phase de jeu. Parfois, les changements produisent un effet positif et permettent d'inverser le cours des choses mais pas là. La domination parisienne s'est poursuivie tandis que Brive ne parvenait pas à trouver la solution. Que ça soit face au Zebre et à Bayonne, le CAB va devoir remettre le bleu de chauffe et retrouver sa domination devant car si ça se passe bien devant, ça se passera bien derrière.
Brive n'a pas vu le jour dans le secteur de la mêlée
En conclusion
Ce match aurait pu basculer de plusieurs façons possibles. Il a basculé en faveur des brivistes mais il y avait plus de chances qu'il bascule en faveur des parisiens qui ont dominé la partie mais qui ont pêché dans la finition. Au contraire de Brive qui a su parfaitement exploiter les erreurs parisiennes de la première période. Axel Muller et ses coéquipiers ont mis le ton en défense pour repousser les nombreuses tentatives parisiennes durant 80 minutes. Brive a creusé un petit écart sur la zone rouge avant un prochain gros déplacement du côté de Bayonne.