Pendant des décennies, Brive a récolté les places d'honneur. Il y a eu certes un titre de champion de deuxième division mais pas de titres marquants. Mais l'attente va prendre fin et le CAB va démarrer une période dorée, courte mais avec du succès.
Phase qualificative : un Challenge très bien entamé
12/08/95 Brive 21 - 13 Toulon
19/08/95 Brive 25 - 17 Narbonne
26/08/95 Bayonne 19 - 35 Brive
02/09/95 Agen 12 - 9 Brive
14/10/95 Brive 32 - 7 Racing Club de France
19/11/95 Toulouse 10 - 35 Brive
5 victoires en 6 matchs dont une très belle du côté de Toulouse pour achever ce premier tour qualificatif. Brive ne peut pas mieux démarrer ce Challenge Yves du Manoir en cette saison 95/96. Qualifié deuxième, il part affronter le septième qui n'est autre que Béziers.
Phase finale : le premier titre se rapproche
Du côté d'Agen, Brive retrouve Béziers. Cela sent bon les années 60-70 mais désormais les deux équipes ne sont plus au même niveau et la balance penche du côté briviste. Les conditions météorologiques très humides nivellent les valeurs et le match peine à décoller. Il faut attendre la 22e minute pour voir l'ouverture du score de Lucquiaud qui provoque un essai de pénalité (7-0). A la pause, Brive mène 13 à 3. Béziers domine le deuxième acte mais ne parvient pas à conclure à cause de beaucoup d'en-avants. D'un drop, Alain Penaud accentue l'avance du CAB (16-3, 58'). Finalement c'est Romuald Paillat qui conclut la marque avec un essai en coin en toute fin de rencontre.
06/01/96 Brive 21 - 6 Béziers
Brive n'a pas le temps de savourer ce succès que la demie est en chemin. Direction Aurillac pour affronter l'ASM. Une troisième confrontation cette saison (1 victoire partout) pour sceller la domination sur le Massif Central.
Après la pluie d'Armandie, voici le vent de Jean Alric. Brive évolue contre le vent en première période. Et Brive réalise une très belle première période face à une équipe clermontoise absente des débats. Le pack briviste domine mais le vent pose problème pour tenter les pénalités (qui doivent se passer en drop selon le règlement). Penaud ouvre le score à la 22e minute mais la réaction des avants clermontois permet à Merceron de faire passer son club devant au score à la pause (3-6). Merceron continue son travail (3-9, 43'). Brive subit mais Clermont ne concrétise pas. Le CAB aura aussi des occasions de marquer mais l'essai se refuse aussi aux brivistes. Grâce au vent, Brive fait parler ses cannoniers, Viars (59' et 70') et Penaud (72'), pour repasser devant au score (12-9). Vient alors la décision qui a fait parler dans les chaumières clermontoises. A quelques minutes de la fin, Clermont obtient la pénalité de l'égalisation. Au lieu de prendre les points, le capitaine de l'ASM, Jean Marc Lhermet, opte pour la mêlée. Mais Brive sort les barbelés et résiste à la pression clermontoise pour valider sa place en finale. Le capitaine clermontois sort sous les huées de ses supporters.
14/01/96 Brive 12 - 9 Clermont
La finale a lieu deux semaines plus tard, au stade Charléty à Paris. Déjà vaincu deux fois dans cette compétition (Agen en 1963 et Narbonne en 1974), Brive veut vaincre le signe indien et enfin remporter un premier titre majeur. Pour cela, il faudra battre Pau.
La finale : la délivrance
Brive aura tout connu. Après la pluie et le vent, voici la neige. Charlety est recouvert d'un beau manteau blanc pour cette finale Yves du Manoir entre le CAB et la Section Paloise. D'ailleurs, si le match n'avait pas été diffusé à la télévision, la finale aurait été reportée. En tout cas, difficile pour les personnes présentes au stade ou devant leur TV de dicerner quoi que ce soit : les brivistes, les palois, le ballon car tout est blanc !
Dans des conditions donc très difficiles, les joueurs tentent de produire du jeu mais les coups durs s'enchainent pour Brive : drop d'Aucagne (2'), blessure de Sébastien Viars (8'), pénalité de Ducès (21'). Pau mène 6-0 mais n'arrive pas à faire fructifier la domination de ses avants. Brive en profite pour recoller au score grâce à une pénalité de Sébastien Paillat (25') et un drop d'Alain Penaud (32'). Le CAB est enfin rentré dans sa finale et peut s'appuyer sur une défense et une touche conquérantes. Vincent Moscato est un peu nerveux et écope d'un carton jaune juste avant la mi-temps. A la pause, les équipes sont dos à dos : 6-6.
Le combat gagne en intensité en seconde période et Brive commence à prendre le dessus. Tandis que Paillat donne l'avantage à son équipe (9-6, 51'), Ducès manque l'égalisation (58'). Les avants palois tentent l'épreuve de force à 5 mètres de l'en-but corrézien mais la défense tient bon et repousse les différents assauts. A quelques instants de la fin, le pack briviste fait la différence et gagne une pénalité. A 40 mètres, Penaud ne se manque pas et offre ce trophée à tout le CAB !
Fiche technique
Brive : 2 pénalités (25', 51') de S.Paillat ; 1 pénalité (79') et 1 drop (32') de Penaud ; 1 carton jaune (36') pour Moscato
1 Casadeï - 2 Moscato - 3 Crespy - 4 Bonventre - 5 Ross (76' Alegret) - 6 Domi (39'-46' Boudie, 78' Duboisset) - 7 Van der Linden - 8 Labrousse - 9 Bonnet - 10 Penaud - 11 Lucquiaud (75' Soubira) - 12 R.Paillat - 13 Duclos - 14 Bouyssié - 15 Viars (8' S.Paillat)
Pau : 1 pénalité (21') de Ducès ; 1 drop (2') d'Aucagne ; 1 carton jaune (15') pour Torossian
1 Triep-Capdevielle (43' Rey) - 2 Maurin - 3 Jordana - 4 Cleda - 5 Lagouarde (57' Mentières) - 6 Keith - 7 Ebel - 8 Rollès - 9 Torossian (65'-68' Passicos) - 10 Aucagne - 11 Souverbie - 12 Paillé - 13 Leloir (73' Vigneau) - 14 Claverie - 15 Ducès
En bref
Il y a bien eu ce titre de champion de deuxième division en 1957 mais après plusieurs échecs en finale de championnat de France et Challenge Yves du Manoir, ce titre fait un bien fou au CAB. L'armoire des trophées est enfin réouverte et cela marque le début d'une (courte) période dorée. Il a fallu s'arracher pour décrocher le trophée, que ce soit en quart contre Béziers, en demie contre Clermont ou en finale contre Pau. Les bases des futures épopées sont en place. Le peuple briviste se prend à rêver d'une fin de saison glorieuse. Parralèlement, en championnat, cela se passe bien alors pourquoi pas rêver au Graal. Mais ça c'est une autre histoire qu'on vous contera prochainement.