Les Bleus sont champions olympiques de rugby à 7 !
Publié le dimanche 28 juillet 2024 à 06:00

La saison 2023/2024 du rugby à 7 avait ce feu d'artifices si particulier que sont les Jeux Olympiques. Pour l'équipe de France, la saveur était encore plus spéciale sachant qu'ils sont à domicile, à Paris. Une saison au sommet ne peut se terminer autrement que sur le toit de l'Olympe.

Nouveau format cette saison sur le circuit mondial avec huit tournois, tous communs hommes/femmes. Sans oublier le tournoi hors compétition : les Jeux Olympiques. Après avoir été sacrée championne du monde, la France sait qu'elle a les moyens de viser l'or olympique à Paris.

Si la cérémonie a lieu le vendredi 26 juillet et que les femmes entrent en compétition le dimanche 28 juillet, les hommes inaugurent le Stade de France. Rendez vous à partir du mercredi 24 juillet pour le début d'un tournoi étalé sur 3 jours. La France est placée dans la poule C, la poule des Fidji, des Etats-Unis et de l'Uruguay. Deux matchs sont au programme mercredi : les Etats-Unis puis l'Uruguay.

L'entrée en matière est loin d'être idéale et la France souffre, manque de rythme face aux Etats-Unis. Les deux équipes se quittent sur un match nul. Les français ne vont pas avoir droit à l'erreur pour leur prochain match.

 

Dans la soirée, c'est le match contre l'Uruguay. A priori le match le plus facile face à une équipe qui vient d'accéder au circuit mondial. Si la victoire est là, elle n'a pas été sans frayeurs, les français ne parvenant pas à se libérer et étant sous pression jusqu'à la fin. Quelques jours après, on aurait presque oublier ce grattage de Stephen Parez-Edo sur ses 22 mètres à la sirène lors de la dernière offensive uruguayenne. Personne ne saura ce qu'il serait advenu sans ce grattage.

 

Après cette première journée, pas de surprises au rendez-vous, tous les favoris sont là et tiennent leur rang. La France est là mais va devoir montrer bien plus que ce qu'elle a fait jusque là.

 

Après une première journée difficile, le staff des Bleus décide de miser sur une autre équipe de départ. Etait-ce prévu dès le départ cela a été dicté par les premiers matchs ? Mystère. Tandis que les Rebbadj, Joseph, Zeghdar, Barraque et Dupont prennent place sur le banc, les Pasquet, Timo, Forner, Parez-Edo et Grandidier-Nkanang sont titulaires. Seuls Paulin Riva et Jordan Sepho conservent leurs places. Face aux Fidji, le match démarre bien avec un essai d'Aaron Grandidier-Nkanang mais les champions olympiques ajoutent une victoire supplémentaire à leur incroyable série. Là aussi, la France joue avec les nerfs de tout le monde mais passe en tant que 2e de poule. Cela aurait pu être en tant que meilleur 3e.

 

La phase de poules est terminée et on connait la phase finale. Tout le monde est là avec finalement comme seule surprise : l'Australie première dans sa poule devant l'Argentine. Ce qui nous offre un succulent France - Argentine en quart de finale. La revanche de la finale de Madrid !

 

Pour ce quart de finale, l'équipe de départ voit le retour de Zeghdar, Rebbadj et Joseph à la place de Pasquet, Forner (blessé) et Sepho. L'ambiance promet d'être explosive, le Stade de France ayant pris en grippe les argentins dès le début de la compétition. Mais c'est bien le moteur des vainqueurs de la saison régulière qui est grippé en ce début de match. Les français sont survoltés en première période avec 3 essais et un Aaron Grandidier-Nkanang en lévitation (littéralement !). Mais voilà, l'orgueil des champions existe et l'Argentine vient jeter un froid sur le Stade de France. Cela a bien failli être un froid polaire avec un 21-14 avec encore 2 minutes 30 à jouer. Mais les français vont tenir bon et décrochent leur place dans le dernier carré. Encore une victoire et c'est la médaille assurée !

 

Pas de cérémonie d'ouverture pour les Bleus, en tout cas pas sur le bateau mais très sûrement devant la TV au village olympique. On se retrouve donc samedi après-midi pour la demi-finale face à l'Afrique du Sud. Le chemin a été tortueux (tournoi de repêchage à Monaco, qualifié comme 2e meilleur 3e) mais les Blitzboks sont là et viennent de sortir la Nouvelle-Zélande, candidate au podium. La première période est fermée et vierge de points. L'Afrique du Sud ouvre le score mais le banc français va faire la différence avec Varian Pasquet et Jordan Sepho. La France a la médaille en poche !

 

Peut-on rêver plus belle finale ? Si on regarde le déroulé de la saison, ce n'était pas vraiment la finale prévue (plus à choisir entre Argentine, Irlande et Nouvelle-Zélande) mais sur ce tournoi, c'est cette finale qui se détache entre le pays hôte, la France, et les doubles champions olympiques en titre, les Fidji. Pour le moment, le bilan est monstrueux : 17 matchs - 17 victoires. Une 18e victoire et c'est un 3e titre olympique. Mais les français entendent bien casser la série.

 

Les Fidji démarrent bien avec un essai pour Joseva Talacolo. La puissance de Selesitino Ravutaumada fait des dégâts mais les fidjiens ne font pas le break. Au contraire, la France va égaliser avant la pause, Jefferson-Lee Joseph concluant le gros travail d'Andy Timo.

 

Dès le coup d'envoi de la seconde période, on entre dans la troisième dimension ! Aaron Grandidier-Nkanang capte tant bien que mal le ballon qui arrive à Antoine Dupont, entré à la pause. Et puis ... la fusée est partie ! Au départ de l'action, Grandidier-Nkanang sera à la conclusion de l'action dans un stade en fusion.

 

Les Fidji ont pris un gros coup derrière la tête et ne reviendront plus au score. Ils bafouillent leur rugby, sont sous pression et doivent rendre les armes. Antoine Dupont s'offre un doublé pour terminer en beauté cette rencontre et envoyer toute une équipe, tout un stade au 7e ciel ! La France est championne olympique ! Jérôme Daret peut partir la tête bien haute. Il a réussi son pari avec ce groupe et part par la très grande porte. Chapeau monsieur et messieurs ! La Marseillaise peut résonner bien fortement au Stade de France désormais et les hommages de tout le monde peuvent affluer !

 

Dans cette équipe de France championne olympique, comment ne pas saluer Aaron Grandidier-Nkanang ? Il a commencé la saison septiste, comme briviste et la termine comme palois. Depuis deux saisons, il s'est consacré pleinement à ce projet olympique, mettant entre parenthèses sa carrière de club. Le résultat est là : il est champion olympique ! Auteur d'un très solide tournoi et d'une phase finale de très haut niveau aussi bien en attaque qu'en défense (ce sauvetage devant Marcos Moneta qui prive l'Argentine d'un essai !), il est récompensé et peut pleinement avoir les larmes aux yeux. Merci pour tout Aaron, profites du moment présent, de ce moment qui restera gravé à jamais et quand tu auras le temps, il faudra répondre aux messages !

 

 

Images : Eurosport

 

Rémi Brazon, Rédacteur
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