Rencontre avec Sébastien Vidal auteur du livre "Un ballon sur le coeur. Une saison à Brive"

Bonjour Sébastien, pouvez vous nous parler de vous pour les supporters corréziens qui ne vous connaîtraient pas ?

Je suis né il y a 44 ans à Tulle. J'ai grandi en Xaintrie à Saint Privat et j'ai vécu brièvement sur le plateau, à Egletons, Meymac et Bugeat. Ensuite mon travail m'a fait voyager à Cahors, Lyon puis Nantua à côté d'Oyonnax, puis ce fut Besse en Chandesse sur le massif du Sancy, Lussac les Chateaux dans la Vienne. Aujourd'hui toute la famille vit en Corrèze à Saint Jal. Je suis marié et j'ai deux enfants, une fille et un garçon. Un ballon sur le cœur est mon troisième roman et je viens de terminer d'écrire un polar.

D'où vous vient la passion pour le rugby ?

Quand j'étais enfant, je regardais les matchs du tournoi des 5 nations avec mon grand père Clément et mon oncle Alain. C'est dans ces moments de complicité que j'ai pris goût à ce sport, avec les commentaires de Monsieur Roger Coudert. Ensuite j'ai vibré longtemps et en même temps pour le basket avec le CSP et pour le rugby avec le CAB. Mon boulot m'empêchait de pratiquer ces sports mais je compensais en suivant mes clubs de cœur. Enfin en 2008, j'ai pu tâter du ballon ovale pour la première fois en jouant deux saisons à 7. Ensuite j'ai pris une licence au club de Chauvigny quand j'étais dans la Vienne, mais avec mon boulot c'était compliqué pour jouer le dimanche alors je ne faisais que les entraînements. Mais le plaisir était là quand même.

Votre nouveau livre s'installe à Brive, pouvez vous nous raconter brièvement l'histoire (sans dévoiler complètement l'intrigue) ?

Ce roman est un roman de littérature blanche mais placé dans le milieu du rugby professionnel. Il place l'amitié au centre du récit et vante les petits plaisirs de la vie. Il comporte plusieurs histoires mais la principale est le récit d'une très grande amitié entre deux joueurs du CAB, l'un est une immense star célèbre dans le monde entier, il se nomme Nicolas Boulepiquante, il est talonneur et capitaine de l'équipe, l'autre s'appelle Alain Durandal et est un jeune ouvreur formé au centre de formation du CAB. Le titulaire à l'ouverture est blessé et son remplaçant n'assure pas vraiment, le coach décide alors de lancer Durandal dans le grand bain du championnat. En vieux briscard, Boulepiquante va le prendre sous son aile et lui servir de mentor. Une immense amitié va naître de cette relation, c'est aussi un récit initiatique. Autour ce cette histoire principale nous découvrons d'autres personnages qui vont tous jouer un rôle important voir décisif dans le dénouement final. On découvre que le club connaît un coup de Trafalgar (coucou à nos amis Anglais) au niveau du budget, il va falloir trouver des sponsors pour ne pas être relégué, une histoire d'amour va naître et va concerner un joueur de l'équipe. Ce roman n'est pas qu'un roman d'hommes, les femmes y jouent un rôle de premier plan, je voulais montrer que souvent, derrière un champion il y a une femme de valeur. Il y a du mystère, un gros suspense et beaucoup d'émotions. L'humour est présent et on se marre aussi, il se passe beaucoup de choses dans ce roman consistant. Je voulais écrire un roman qui fasse du bien, qui véhicule des choses positives. Bien sûr vous trouverez de sales personnes dans ce livre, tout n'est pas rose et je ne suis pas naïf sur la nature humaine mais cette histoire nous dit une chose importante, nous avons tous le pouvoir d'écrire nos vies.

Pourquoi avoir choisi Brive par rapport à peut être d'autres villes plus rugby ?

Je suis corrézien de racines et de cœur, le CAB était donc une évidence. Ce club m'a procuré des sensations et des émotions colossales, il me fait vibrer depuis si longtemps, je tenais à lui rendre un peu de tout cela avec mon roman. Mais celui-ci aurait pu se dérouler dans n'importe quel club de France ou de Navarre, il aurait même pu se passer dans un autre sport comme le basket ou le hand­ball, ou même dans un corps de métier comme les pompiers par exemple, il fallait juste qu'il y ait une notion de travail d'équipe. Mais je trouve que le rugby avec son esprit s'y prêtait particulièrement et c'était une belle occasion de faire des clins d’œils en forme d'hommage à certains joueurs qui se reconnaîtront peut-­être dans des personnages.

Quel(s) club(s) a (ont) le meilleur profil pour figurer dans un roman ?

Il n'y a pas de profil spécial, je dirais que c'est surtout le cœur qui a parlé. Certains clubs sont mis en avant parce que je les apprécie, comme Oyonnax, La Rochelle ou encore Toulouse. Mais l'ASM et Castres tiennent aussi un rôle. Mais ce n'est pas un roman sur le rugby, c'est un roman qui se déroule dans le rugby, la nuance est importante.

Suivez vous le Top 14 ? Et plus particulièrement le CAB ?

Je suis avec assiduité le Top 14, je supporte le CAB avec ferveur et passion, je suis abonné depuis 3 ans. Avant cela j'étais trop loin de la Corrèze pour être abonné, alors je venais au coup par coup au Stadium, 5 ou 6 fois par saison.

Quel regard portez vous sur le CAB ? Cette ville et son public de passionnés qui ne vit que pour son équipe de gaillards ?

Je pense que le CAB fait partie des clubs historiques en France. Ce club a joué plusieurs finales de championnat, c'est un pensionnaire habituel de l'élite, et puis il y a l'épopée européenne, une victoire somptueuse en 97 en battant toutes les grosses cylindrées de l'époque et les anglais à Cardiff sur un score sans appel et en pratiquant un jeu de rêve. Cette période a beaucoup fait pour la renommée du club, de la ville et de la Corrèze. Tous les britanniques savent où se trouve Brive et la Corrèze. Aujourd'hui le club s'est construit une image de club courage, accrocheur et pénible à jouer. Un club structuré qui utilise au mieux le moindre euro investi. J'ai aussi noté un grand changement dans le public. Il s'est réveillé et participe beaucoup plus qu'avant. Il y a eu une énorme prise de conscience lors de la descente en ProD2. Les gens se sont rendus compte de la chance d'avoir un club de rugby dans l'élite. Le jour où tout a changé est le jour de la réception du Stade Aurillacois en février 2013, ce jour là, il s'est passé quelque chose en tribunes, quelque chose d'inexplicable mais qui grandit encore aujourd'hui. Pour la France et le monde, Brive c'est ça, le CAB, la foire du livre et ses auteurs locaux qui possèdent une aura nationale (Claude Michelet, Malaval, Christian Signol, Peyramaure et beaucoup d'autres), Patrick Sébastien et ses multiples talents, mais aussi les champignons et son passé de Résistance avec de grands hommes et de grandes femmes.

Connaissez vous des groupes de supporters ?

J'aime bien être indépendant mais j'ai été membre du Kop Cabiste et des 100% Coujous, je connais aussi des Gaillards. Leur rôle est tout simplement majeur, sans eux il n'y aurait pas cette ambiance, sans eux le CAB se déplacerait sans aucun soutien. Ils ont beaucoup de motivation et méritent tout notre respect. J'espère qu'ils n'oublieront jamais qu'ils ne sont pas en concurrence, ils sont complémentaires. De mon côté je suis en tribune Sud, c'est un endroit que j'apprécie, il y a une très bonne ambiance, nous sommes un groupe assez homogène et uni. Et puis j'aime bien voir le jeu se développer dans la largeur, et nous sommes souvent aux premières loges pour voir les essais.

Et notre super héros Gaillard Man ?

Ah Gaillard Man c'est une sacrée histoire. Je le considère comme une chance pour le club. Il a su s'installer sans marcher sur les pieds des groupes de supporters, sans concurrencer la mascotte Zouzou. Il se démène vraiment pour faire bouger les choses et il est dans un esprit totalement rugby, une mentalité d'entraide, d'amitié et de solidarité. Il est désintéressé, c'est pour cela que le personnage de Gaillard Man existe, l'homme qui se cache derrière le masque s'efface derrière le super héros, dans cette démarche il n'y a pas d'égo, juste des bonnes idées et belles valeurs. Je pense que le club pourrait s'appuyer davantage sur lui, il n'attend que ça et les supporters aussi. Il y a beaucoup d'énergie vitale en tribune qui ne demande qu'à être libérée.

Quel(s) joueur(s) présent ou ancien retenez vous ? Et pourquoi ?

Question difficile, il y a tellement de joueurs qui ont laissé leur empreinte. Je n'ai pas connu les années 50 à 70, mais ces années là furent riches en légendes, les Roques, Domenech, Puget, Prin Clary, Rossignol, Fites et tant d'autres. Mes premiers souvenirs me portent vers Joinel, Eric Alabarbe, Villepreux, Rodolphe Modin, Fitszimons, Depecker ou Coco Alegret, Philippe Laval énorme pilier, Pierre Chadebech. évidemment la génération 90 pour moi occupe une place particulière vu mon âge. Alain Penaud est à part, un joueur extraordinaire doté d'un œil et d'un jeu à la main somptueux. Un gros caractère qui a joué un rôle majeur. Il ne faut pas oublier qu'il a été remercié comme un malpropre par le club et qu'il est revenu quand celui-­ci s'est retrouvé relégué en ProD2. En deux saisons le CAB était de nouveau dans l'élite et se qualifiait même pour les phases finales, une première pour un promu. Comment ne pas parler de Sébastien Viars, Loic Van Der Linden, Titou Lamaison, Lolo Travers et Vincent Moscato ou Labrousse. J'ai beaucoup d'admiration pour des joueurs comme Péyo Capdevielle, Farid Sid, Jawad Djoudi, Jérôme Bonvoisin, Simon Azoulai, Jamie Noon. Aujourd'hui je crois beaucoup en Thomas Laranjeira, Damien Lavergne et Louis Acosta. C'est un vrai bonheur de voir jouer Pétrus Hauman et Said Hireche. Guillaume Namy après des années noires casse la baraque. Il y a les tauliers, Guillaume Ribes et Arnaud Mignardi. Enfin, impossible de ne pas citer notre emblématique capitaine, ce joueur exemplaire et très doué balle en main qu'est Arnaud Méla. Celui là, le jour ou il arrête nous n'aurons pas d'autre choix que de lui ériger une statue à l'entrée du Stadium, ou place de la Guierle. Dans mon roman j'ai tenu à ce que certains personnages portent des noms de joueurs qui ont marqué l'histoire de Brive, j'ai juste changé les prénoms, pour d'autres les patronymes sont très proches, c'est un clin d’œil tendre et respectueux à tous ces gaillards.

Connaissiez vous allezbriverugby avant que l'on vous contacte ?

Oui, j'ai découvert votre site par Facebook il y a un an. Je passe régulièrement lire les articles et les nouvelles. Bravo pour la qualité de votre travail.

Pour un informaticien et un ancien scientifique, que pouvez vous nous dire ou nous conseiller sur nos articles ?

En tant que grand spécialiste informatique (la première fois que j'ai allumé un ordinateur j'avais 20 ans et j'ai découvert avec stupéfaction qu'une souris pouvait faire clic, n'avait pas de poils et possédait une queue bien plus longue que je ne l'imaginais) je trouve vos articles complets et plutôt impartiaux. Les jeunes et les espoirs ne sont pas oubliés et ça c'est très bien. Le club ne serait sans doute plus dans l'élite sans la formation. Il a essaimé des grands joueurs dans tout le championnat. Votre site est complet et accueillant.

Comment peut­-on vous contacter ?

Par Facebook sur ma page Sébastien Vidal auteur ou en passant sur mon blog "Le souffle des mots" à l'adresse sebastienvidal.centerblog.net. Je réponds toujours à tous les messages. Mais ceux qui voudront me rencontrer en chair en os et en bonne humeur pourront le faire le dimanche 18 octobre à la fête de la châtaigne de Beynat et le samedi 7 novembre à la foire du livre de Brive. Je vous attends avec impatience !