Top 14 : Résumé du match CA Brive - Castres Olympique

Après un match nul ramené de Grenoble dans le combat le plus total, le CA Brive se voit affronter ni plus ni moins que le champion de France en titre, le Castres Olympique, avant la "trêve européenne". Dans des plans de marche bien différents, les deux équipes veulent la victoire au stade Amédée Domenech. Qui est sorti de ce duel qui s'annonce âpre ? Réponse dans ce résumé.

 

Temps ensoleillé et pelouse un peu grasse (au vue des dernières pluies qui se sont abattues sur la région ces dernières heures), voilà les conditions de jeu pour ce match. Castres se présente avec un effectif chamboulé entre rotations en vue de la HCup et blessures. Des cadres comme Kockott (sur le banc), Capo Ortega, Dulin, Talès (blessés) ne débutent pas le match au contraire d'Antonie Claassen qui fait son retour devant un public qui l'a tant aimé (la réciproque est également vraie). Brive continue son roulement au gré des blessures, suspensions, mises au repos et on ne peut pas dire que ça lui porte tort jusqu'à présent.

Première période : l'ouragan briviste balaye le CO

Avant de commencer la rencontre, un moment fort : minute d'applaudissements pour un ex-joueur de Brive (Alexandre Barozzi) et un actuel (Olivier Caisso), les 11 000 spectateurs sont debout et unis derrière leurs joueurs dans ce combat médical. Tout le monde espère que l'issue sera positive pour tous les deux et qu'ils refouleront un jour un terrain de rugby.

Place désormais au match et là, le public présent au Stadium se retrouve à regarder un OVNI : qui est le champion de France ? Perpignan avait résisté une vingtaine de minutes avant de s'écrouler sous les coups de butoir de Koyamaibole et Swanepoel. Mais là, Castres est emporté par la fougue briviste dès les premières minutes. Pris sur toutes les phases, reculant à l'impact, pris de vitesse, les castrais ne peuvent rien faire tant en attaque qu'en défense. Brive prend son adversaire à la gorge et ne le relâchera jamais. Dès la 8e minute, Brive se situe sur la ligne des 5 mètres du CO et engage une épreuve de force, un maul. Ça avance et qui part au ras pour terminer le boulot ? Mr Bulldozer : Sisa Koyamaibole. En coin, Gaëtan Germain transforme et Brive mène déjà 7-0.

Caché derrière l'amas de joueurs, Sisaro Koyamaibole marque le premier essai du CAB

Le buteur briviste aura l'occasion d'accentuer l'écart au tableau d'affichage mais un 1/3 (12' 30m en coin à gauche, 14' 30m en coin à droite, 18' 35m en face) dans ses tentatives ne donne finalement qu'un peu d'air (10-0, 14'). Qu'importe, ce n'est que partie remise. Koyamaibole percute, Germain perce, Koyamaibole se fait retourner dans l'en-but, mêlée à suivre à 5 mètres. Les avants concentrent leurs homologues sous les poteaux ce qui permet à Péjoine d'écarter vers Radikedike qui dépose Bornman pour aplatir en coin le deuxième essai briviste (17-0, 22'). Le public briviste n'y croit pas ses yeux et n'a encore rien vu. Mignardi, tel un diable, est intenable même en position d'ailier et Radikedike est arrêté à quelques centimètres de la ligne, le jeu rebondit au centre du terrain et le monstre Sisa renverse tout. 2 énormes raffuts sur Desroche et Claassen l'amènent tout près de la ligne et en tombant, il sert Andrew Ma'ilei qui plonge en terre promise.

Andrew Ma'ilei profite du travail de destruction de son coéquipier Koyamaibole pour inscrire le 3e essai

Le stade est debout sous la musique des sardines de Patrick Sébastien (hé oui c'est la nouvelle musique accompagnant les points brivistes !!!) et n'ose pas croire ce qu'il est en train de voir : son CAB est en train de broyer Castres, champion de France en titre. Détenteur pour l'heure du bonus offensif, Brive réalise un début de match parfait et parvient à amener ce résultat jusqu'à la mi-temps malgré une réaction castraise timide. Score à la pause et ce n'est pas une blague : Brive 24 Castres 0

Seconde période : la réaction d'orgueil du champion inefficace

Au vue de l'ampleur du score et même avec la tête en partie en HCup, Castres est obligé de réagir, d'avoir de l'orgueil. Mais c'est Brive qui continue à appuyer sur l'accélérateur. Ballon récupéré par Sisa "Superman" Koyamaibole, Péjoine a vu le trou dans le camp castrais et tape par dessus mais Ma'ilei est à deux doigts de récupérer la balle pour s'offrir un doublé. Sur la mêlée, Claassen part petit côté mais est stoppé par Hirèche qui réussit une action de grande classe : plaquage - grattage - essai. C'est un essai plein de détermination et de hargne que marque le 3e ligne corrézien. Germain transforme avec l'aide du poteau et le score enfle : 31-0 (44').

Saïd Hirèche inscrit le 4e essai du CAB qui est en train de balayer le champion de France en titre

4 essais à 0, qui pouvait le croire quelques heures plus tôt ? Sincèrement personne. Brive va désormais se contenter de gérer son avantage tout en jouant les coups à fond et en repoussant les assauts orgueilleux de Castres. Les changements s'opèrent également et une très belle ovation est réservée à l'ancien capitaine du CAB Antonie Claassen qui ne s'attendait pas à ce genre de résultat. Mais que dire de la standing ovation pour son nouveau chouchou Sisa Koyamaibole. Il se dit que quand il se sent aimé, il redonne au centuple. Mes chers amis, ça c'est de l'Amour (avec un grand A) à quand le mariage sur le long terme ? Castres a la balle mais se casse les dents sur un mur infranchissable, Brive ne lâche rien en défense même quand le score est largement en sa faveur. Il y aura bien cette amabilité entre Diarra et Hirèche pour faire un peu monter la température mais ce qui va se passer à partir de la 70e minute est du jamais vu au Stadium (ou alors si quelqu'un se souvient de pareil phénomène faites nous signe) : entre le désormais traditionnel "Ici, Ici c'est la Corrèze" et le "Qui ne saute n'est pas corrézien" qui rappelle la finale bordelaise, ça OK mais une ola de plusieurs minutes qui embrase le Stadium tout entier, le club et son équipe sont rentrés dans une nouvelle ère depuis la finale du mois de mai et ça fait vraiment plaisir à voir et à entendre dans ce stade et cette ville qui ont une âme et qui aiment leur équipe de rugby. Si Germain ne réussit pas la pénalité qui porte le score à 34-0 (74'), quand se serait arrêtée la ola ? Dans un dernier sursaut, Castres essaie bien de sauver l'honneur (puisqu'il ne reste plus que ça maintenant) mais rien n'y fait car devant la ligne d'en-but briviste, il y a un panneau : défense d'entrée. Et les vigiles ne sont pas d'humeur à laisser passer n'importe qui. Score final : 34-0 pour le CA Brive contre Castres et bonus offensif pour les brivistes qui ont amplement mérité leur tour d'honneur et les applaudissements nourris de leurs fidèles supporters.

En bref

Un match dur et âpre était attendu et on a assisté à une boucherie. Jamais Castres n'a mis les bons ingrédients pour réussir quoi que ce soit de positif. Ils auraient pu essayer pendant des heures que jamais le rideau de fer défensif corrézien n'aurait cédé. Pas vraiment une bonne préparation avant la HCup et la suite du championnat dans trois semaines. Alexandre Barozzi et Olivier Caisso peuvent être fiers de leurs copains qui se sont battus comme des lions pour leur faire honneur. Poussé par un Stadium en ébullition (avec une ola et de plusieurs minutes !!! du jamais vu !!!), le CA Brive a récité un rugby de rêve, réussissant tout ce qu'il entreprenait (ou presque) et empoche une nouvelle victoire bonifiée (la 2e d'affilée à domicile) et pointe à une 8e place ex-æquo au classement avec 22 points au compteur. Pour le maintien, la moitié du chemin est faite, reste à faire l'autre. Tous les joueurs ont réalisé une performance XXL : une 1ere ligne monstrueuse; Le Dévédec au four et au moulin; Hirèche actif aux quatre coins du terrain récompensé par un superbe essai individuel; Murphy, en attaque ou en défense, il sait tout faire; Koyamaibole fait du Koyamaibole tout simplement; une charnière inspirée et tranchante à souhait; des centres qui découpent tout ce qui passe (en attaque et en défense); un trident arrière qui avait du feu dans les jambes (par contre Mafi, met les bons crampons la prochaine fois, ça évitera de glisser sur un terrain gras !!!). Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, les entraineurs corréziens ont décidé de continuer l'aventure. Nicolas Godignon a prolongé de 2 ans et les deux acolytes champions d'Europe, à savoir Didier Casadéï et Philippe Carbonneau, devraient faire de même très prochainement.

Pour Alexandre Barozzi et Olivier Caisso, nous relayons l'appel lancé par les groupes de supporters du CAB et si vous souhaitez laisser un message pour les deux joueurs, faites le en utilisant le hashtag #soutienalex et #soutiencaisso sur Facebook et Twitter. Un cadeau sera réalisé et sera transmis aux joueurs et à leurs familles.

Pour ceux qui n'étaient pas au match (tant pis pour vous !!!) et/ou qui n'ont pas vu le résumé du match dans Jour de Rugby, le voici :

 

 

Retrouvez les photos du match entre le CA Brive et le Castres Olympique dans notre galerie photos

 

Article rédigé par Rémi Brazon