Top 14 : Résumé du match Aviron Bayonnais - CA Brive

Difficile de passer de la lumière à l'ombre. Après avoir vaincu Clermont et Toulon, Bayonne et Brive croisent le fer au Pays Basque pour s'éclaircir la route menant du maintien en Top 14. L'Aviron espère revenir sur son adversaire du jour tandis que l'adversaire veut créer un écart à la fois comptable et psychologique. Qui va réussir son pari ? La réponse dans ce résumé.

 

Pour cette rencontre, les deux équipes sont en confiance suite aux résultats obtenus lors de la dernière journée. Bayonne aligne son équipe type tandis que Brive fait quelque peu tourner son effectif (Ribes, Barnard, Koyamaibole, Laranjeira au repos, Swanepoel et Radikedike sur le banc). Le Vino griego peut résonner a capella dans un Jean-Dauger bien rempli, le combat peut commencer.

Première période : loin d'être brillant, le CAB est dans le match

Si contre Toulon, Brive avait attaqué son match tambour battant, c'est loin d'être le cas actuellement. L'enjeu crispe le jeu et les équipes s'observent, se jaugent et lancent quelques banderilles par-ci par-là. Bayonne fait parler la puissance de son pack très dense tandis que les 3/4 brivistes essayent de dynamiter la défense basque (à l'image de Mafi). Mais globalement, les défenses prennent le pas sur les attaques et cadenassent la partie. Le premier tournant du match va intervenir à la 10e minute de jeu : alors qu'il a du mal à contrôler le ballon, Joe Rokocoko saute et Andrew Ma'ilei, venu mettre une pression défensive, prend le genou droit du All Black en plein visage. Groggy, il doit céder sa place à Riaan Swanepoel. Le CAB a du mal à mettre en place son jeu offensif à cause d'une conquête en grande difficulté (surtout en touche). L'Aviron récupère donc des munitions importantes et occupe le camp briviste. En une action, Rokocoko fait parler sa technique en mettant le feu dans la défense briviste : deux coups de pied à suivre et Péjoine doit concéder une mêlée à 5 mètres. Mais le pack corrézien va réagir en deux fois : la première en récupérant la pénalité, la seconde en s'expliquant avec Roumieu qui est en train de nous faire le même spectacle qu'au match aller. Le tableau d'affichage est gelé mais va enfin fonctionner. Sur une attaque quelque peu désorganisée, la défense briviste se met à la faute. Bustos Moyano tente la pénalité et la réussit malgré un léger vent contre (3-0, 18'). Brive tente de réagir, d'amener le danger dans les 22 bayonnais mais entre les difficultés en touche et l'agressivité bayonnaise dans les rucks, il est difficile de le faire. Si en touche, ça ne va pas très bien, la mêlée a du mal à se stabiliser. Après plusieurs avertissements, Romain Poite envoie Tialata et Asieshvili se reposer 10 minutes (35'). Suite à cela, le pack briviste cède et concède une pénalité que Bustos Moyano ne convertit pas (37'). Et contre le cours du jeu, soyons franc, c'est Brive qui a l'occasion d'égaliser : après une action un peu confuse, Bayonne se met hors-jeu et des 40 mètres (à gauche des perches), Gaëtan Germain convertit sa première tentative et égalise pour son équipe à la sirène (3-3, 40'). Score à la pause : 3-3, Bayonne a dominé mais n'a pas concrétisé dans une période où Brive perd de nombreuses munitions en touche.

Seconde période : le petit plus qui manque pour réaliser le coup gagnant

S'il y avait eu un round d'observation en première période, ce n'est pas le cas en deuxième. Après avoir compris que Rokocoko avait des jambes et était le perforateur de l'équipe, la défense briviste s'est adaptée et sur une attaque, l'isole et récupère une pénalité. Touche intéressante à jouer non loin des 22 bayonnais mais un en-avant interrompt une attaque prometteuse. Qu'importe, le CAB campe dans la "surface de réparation" basque mais par deux fois, la défense bleue et blanche va découper les attaquants brivistes et provoquer des en-avants (Lovobalavu sur Sola et Chisholm sur Swanepoel). L'AB repart en avant mais veut d'abord occuper au pied, tout comme Brive. Lovobalavu en a marre de ce ping-pong rugby, prend la balle, transperce la ligne défensive cabiste et ramène le jeu sur la ligne des 22. Le jeu rebondit et Roumieu est plaqué haut. Bustos Moyano réussit la pénalité (6-3, 53'). Le CAB ne veut lâcher Bayonne et repart à l'attaque, tourne autour de la ligne des 22 jusqu'à un plaquage haut sur Germain qui des 30 mètres en face se fait justice lui-même et égalise (6-6, 57'). Mais à partir de l'heure de jeu et l'arrivée de son banc, Bayonne décide d'appuyer sur l'accélérateur et de faire plier une bonne fois pour toute ces brivistes accrocheurs. L'équipe de Pottoka monopolise la balle, fait parler la puissance son pack (renforcé par les arrivées de Boutaty et Fonua) mais d'une part Bustos Moyano ne convertit pas cette supériorité (2e échec à la 60') et la défense briviste, même arc-bouté dans ses 22, récupère des ballons par-ci par-là dans les rucks qui permettent de souffler un peu. Mais à force, cela devient trop dur. A la suite d'un maul écroulé, Stephen Brett (qui a remplacé Martin Bustos Moyano) redonne l'avantage à son équipe des 40 mètres (9-6, 69'). Brive tente bien de recoller au score mais la fin de la rencontre est clairement à l'avantage des bayonnais. Le CAB joue aussi à se faire peur en tentant de relancer depuis son propre en-but. Il va s'ensuivre une succession de mêlées à 5 mètres en faveur des basques qui ne vont pas arriver à enfoncer les brivistes et ainsi les sortir du bonus défensif. La partie va se terminer sur un en-avant à la suite d'une tentative de drop avortée par la montée défensive du CAB. Score final : 9-6 pour Bayonne qui remporte ce match au forceps mais laisse le bonus défensif à Brive qui aurait pu ramener un meilleur résultat sans toutes ces imprécisions.

En bref

Sans ballons (ou très peu vu la faillite de la conquête), manquant de puissance devant, Brive prend malgré tout un point à l'extérieur et garde le goal-average particulier sur un adversaire direct au maintien. En fin de championnat, cela pourrait être très utile (à l'heure actuelle, Brive a l'avantage sur Bordeaux et Bayonne et est bien placé par rapport à Perpignan) en cas d'égalité au classement. Mais le CAB était venu pour chercher autre chose mais tous les ingrédients n'étaient pas réunis dans la marmite pour réaliser la recette de la victoire à l'extérieur. Et dieu sait qu'elle ferait du bien dans cette course au maintien qui devient de plus en plus irrespirable. Le CAB se voit donc dans l'obligation quasi-absolue de l'emporter samedi prochain contre l'ex-leader du Top 14, le Stade Français (renforcé ou non par ses internationaux), sous peine dans une situation très compliquée avant de se rendre à Perpignan, un autre concurrent pour le maintien.

 

Article rédigé par Rémi Brazon