Pro D2 Colomiers - Brive : analyse du match

Le calendrier est dense pour terminer 2023 du côté de Brive mais cela permet aussi de bien se jauger et de voir où on en est. A Colomiers, Brive aurait pu ramener un résultat positif mais il a manqué certains ingrédients indispensables pour réussir la recette. Le plat a manqué de saveur.

Après sa victoire à domicile face à Mont de Marsan, Brive passait un test à Colomiers où il n'est jamais évident d'y jouer. Surtout que Brive restait sur des déplacements compliqués à Aurillac et à Nevers. C'était l'histoire de redresser la barre et de montrer un meilleur visage. Mission à moitié réussie.

Les points positifs

L'état d'esprit. Brive n'est pas en pleine confiance depuis le début de saison et se cherche. Sur ce match, l'équipe n'a pas été épargnée par les coups du sort avec trois blessures très rapidement. Quand, en plus, vous rajoutez une météo qui ne va pas faciliter le jeu, vous devez avoir un gros état d'esprit pour vous en sortir. Cela n'a pas été facile, il a fallu batailler mais l'état d'esprit a été là. Brive aurait pu lâcher l'affaire à un moment donné de la rencontre et "offrir" une victoire plus large à Colomiers mais les brivistes ne se sont jamais laissés faire distancer au tableau d'affichage, restant constamment à moins d'un essai transformé de leur adversaire. Ce qui a donné cette fin de match à suspense où Brive a d'abord opté pour aller chercher la victoire puis ensuite pour assurer le bonus défensif. Malheureusement, aucune des deux options n'aura fonctionné. Comme tout nouvel entraineur arrivant dans un club en cours de saison, Pierre-Henry Broncan veut s'appuyer sur un gros état d'esprit. A Brive, cela semble être le cas et cela montre que le groupe est réceptif. Mais, à un moment donné, il faudra aussi des résultats car l'état d'esprit n'est pas immortel.

La défense et le combat. Un adversaire solide à domicile et qui veut se refaire la cerise après deux déplacements compliqués pour lui, du vent, de la pluie, un terrain gras : tous les ingrédients sont là pour un match d'hiver et un match où il faudra être solide sur les bases. Brive a rangé ses ailes et a sorti la tenue de combat pour être prêt au défi en défense et dans le jeu au sol. S'il y a eu quelques fissures dans la carapace, Brive a tenu le coup en défense et s'est montré propre dans les rucks pour limiter la casse et se donner les chances de faire un résultat à l'extérieur. Saïd Hirèche s'est rappelé aux souvenirs de tous qu'il est encore capable de gratter des ballons chauds et plusieurs joueurs ne se sont pas ménagés en défense. Brive a aussi concédé peu de pénalités (8), ce qui dans un match fermé et âpre comme celui là, est une bonne chose. A défaut de briller avec le ballon en main, le CAB a au moins brillé sans le ballon en main. Sans prendre d'essai, les brivistes se sont laissés une chance jusqu'au bout de croire à un bon résultat à l'extérieur.

Les points négatifs

La production offensive. Les conditions étaient loin d'être idéales pour voir du jeu et des actions de tous les côtés pendant 80 minutes. Colomiers a tenté de jouer mais n'a pas été récompensé malgré plusieurs situations chaudes. Brive s'est créé une grosse occasion dès les premières minutes et puis ... plus grand chose à se mettre sous la dent. Les brivistes n'ont jamais réussi à trouver le bon tempo en attaque, à se libérer en attaque. Alors, oui, ils auraient pu gagner le match avec plus de réussite au pied mais cela aurait ressemblé à un hold-up. Pour le moment, les entraineurs se suivent et chacun bute sur le problème, incapable de donner une identité offensive à cette équipe qui piétine offensivement. Cette saison, cela partait bien sur les trois premiers matchs et depuis, mis à part le match contre Grenoble, c'est compliqué en attaque pour le CAB. Quand on y regarde de plus près, Brive marque beaucoup d'essais mais cela ne suffit pas pour avoir une attaque complète et performante. A Colomiers, difficile d'exister offensivement avec seulement 50 passes effectuées durant la partie (moins du double de Colomiers).

Le jeu au pied. Si Brive marque pas mal d'essais (33 soit la 5e attaque), il manque le jeu au pied et ça, ça commence à être un réel problème. Brive est l'équipe avec le plus mauvais taux de réussite face aux perches. Et ces points manquent au final. Alors que la première période face au vent avait été réussie avec un 2/2 pour Stuart Olding, la seconde période a été un cauchemar. Après une pénalité réussie, le buteur briviste va manquer ses trois dernières tentatives dont la dernière qui aurait pu offrir un bonus défensif à l'équipe. Olding termine donc à 3/6 alors que Thomas Girard termine à 4/4. Brive n'a pas su concrétiser l'indiscipline columérine (17 pénalités, 1 carton jaune). Mais c'est aussi dans le jeu au pied d'occupation que Brive est en difficulté, aussi bien offensivement que défensivement. Et ça, malheureusement, ce n'est pas une nouveauté. Si Pierre-Henry Broncan a été étonné de voir que personne ne s'occupait de la défense dans le staff, le nouveau manager du CAB va devoir aussi trouver des solutions pour le jeu au pied. Le jeu au pied est essentiel au bon fonctionnement d'une équipe. Si Brive veut remonter, il lui faudra avoir un jeu au pied digne de ce nom. Et pas seulement face aux perches.

En conclusion

Le scénario d'Aurillac s'est reproduit pour Brive à Colomiers. Dominés dans le jeu au pied, les brivistes n'ont pu qu'opposer leur défense et leur état d'esprit. Ils ont eu du mal avec le ballon et par moments, paraissaient ne pas trop savoir quoi faire avec lui. Malgré les tentatives columérines, Brive a tenu le choc en défense et n'a pas encaissé d'essai, lui permettant de croire à un final heureux. Mais le jeu au pied a fait pencher la balance d'un côté et malheureusement pas celui du CAB. Pour terminer l'année, il faudra monter d'un cran au moment de recevoir Vannes. Le leader plonge un peu mais Brive aussi (12e au classement). Brive a besoin d'une victoire pour ne pas craquer et prendre un coup derrière la tête juste avant les fêtes de fin d'année.

Images : Canal+Sport