Dans une saison, c'est toujours bien de bien terminer un bloc et de bien commencer le suivant. Ayant oublié la première partie, Brive se devait de faire la deuxième partie. C'est ce qui a été fait face à Biarritz avec une prestation qui a remis les points sur les i. A confirmer désormais dans la suite du bloc.
Il y a deux semaines, l'impression laissée sur le terrain n'avait pas été bonne de la part du CAB. Si le club veut confirmer ses ambitions, il devait réagir lors de la venue de Biarritz, leader de la Pro D2. A l'issue de la rencontre, les deux clubs se sont échangés le fauteuil de leader.
Les points positifs
Réaction attendue et obtenue. Après la claque reçue à Mont de Marsan, Brive était attendu au tournant. La saison dernière, après la claque prise à Valence-Romans, Brive avait certes gagné contre Dax mais avec un contenu à faire plus peur que le plus terrifiant film d'horreur jamais produit. Cette année, l'adversaire était déjà tout autre, avec un Biarritz leader et qui même en ayant fait des rotations, possédait des arguments solides. Brive a parfaitement répondu au challenge et a très bien joué pendant une bonne cinquantaine de minutes, le temps de plier l'affaire. Sur ce match, Brive a montré que Mont de Marsan n'était qu'une sortie de route et que durant la semaine off, on avait remis la voiture sur la bonne route. Le CAB a montré tout son potentiel à domicile où il va être difficile de venir le chercher. Reste désormais à confirmer cela et à l'exporter à l'extérieur car au final, c'est bien là que le CAB est attendu : sur sa capacité à frapper fort hors du Stadium. Elément de réponse jeudi à Provence.
La conquête. Dans la faillite montoise, on avait eu droit à un non match de la conquête et dans tous les secteurs. Face à Biarritz, les premières minutes ont quelque peu inquiété avec une mêlée perdue sur introduction et une touche perdue. Mais derrière, tout s'est réglé et la conquête a pris le dessus, comme on le voit très régulièrement cette saison et la saison dernière. La mêlée a dominé et a récupéré plusieurs pénalités qui ont permis de venir jouer dans le camp biarrot et se rapprocher de l'en-but. La touche a assuré ses prises de balle dont une se termine par l'inévitable essai de Lucas Da Silva. Le contre a déréglé totalement les lancers biarrots. Peu de ballons ont été contrés mais plusieurs ont été perdus, soit pour des lancers pas droits soit pour des lancers qui lobent tout l'alignement. L'essai casquette inscrit par Tevita Ratuva vient d'un lancer trop long de Yohan Beheregaray. Dans un match avec seulement de vrais sauteurs (Retief Marais et Courtney Lawes), la touche a bien fonctionné. La conquête ne pouvait pas reproduire le non match de Mont de Marsan.
Curwin Bosch. Face aux perches, il laisse deux transformations pourtant dans ses cordes. Mais Curwin Bosch a éclairé le jeu briviste de toute sa classe. C'est ce joueur que le public veut voir. C'est ce joueur que le CAB a recruté. Dans une entame compliquée, sans munitions et jouant dans son camp, Brive s'en est remis à son ouvreur pour débloquer la rencontre. Alors que la défense est bien en place, il se sert des appels de ses coéquipiers pour accélérer dans l'intervalle. Il prend immédiatement l'information de la présence de Léo Carbonneau à sa gauche. La dernière passe est faite au moment où il le faut et Brive prend la tête pour ne plus la lâcher. En seconde période, il est à la conclusion d'une très belle combinaison, avec une passe dans le dos de Georges Shvelidze. S'il est un peu gourmand sur le coup en oubliant le surnombre sur l'extérieur, on ne lui en veut pas vu qu'il marque son essai, en résistant tout même à plusieurs plaquages pour marquer. Dans le jeu au pied d'occupation, Bosch a fait aussi admirer sa lecture en trouvant des 50-22 et des touches dangereuses pour l'alignement biarrot comme celle qui amène l'essai de Ratuva. Du très bon Curwin Bosch qui doit se répéter dans le temps.
Le point négatif
Privé de munitions. Difficile de trouver des gros points négatifs dans cette rencontre. On pourrait parler de la fin de match, un peu poussive mais avec le score largement en sa faveur, l'équipe a préféré lever le pied et attendre le coup de sifflet final. On pourrait parler d'une défense qui laisse de nombreux plaquages manqués (33), comme le montre l'essai biarrot avec 3 plaquages manqués sur la course de Dakuwaqa. Mais on va plutôt parler de cette non maitrise de l'équipe pendant la première période. Car même si Brive inscrit 3 essais, Brive le fait sans avoir la possession et l'occupation. Biarritz confisque le ballon et joue dans le camp briviste. Le BO ne se crée certes pas d'occasions franches mais bloque son adversaire dans son camp. Que vous subissez le jeu adversaire quand vous êtes à l'extérieur, c'est une chose mais quand vous êtes à domicile, il est préférable d'avoir un peu plus le ballon et de moins subir le jeu. Heureusement, la défense a été solide et les biarrots ont été peu inspirés en attaque. Mais on se rappelle de matchs la saison dernière au Stadium où quand la maitrise était de l'autre côté, cela avait fait des matchs quelque peu compliqués.
En conclusion
Pour les plus anciens, Biarritz n'évoque pas toujours que des bons souvenirs. Vendredi soir, cela pouvait être un match piège. Le début de rencontre allait dans ce sens avec un Brive dans son camp et privé de ballons. Mais le CAB a su se montrer efficace en attaque pour tordre le BO et se donner un match plus facile. Les brivistes ont mis en place leur palette offensive, entre un ouvreur offensif, un pack dominateur et des ailiers plein de vitesse. En 50 minutes, le match était plié et il n'y avait plus qu'à gérer la fin de match pour prendre 5 points mérités. Désormais, place à un autre juge de paix et le déplacement à Provence. Les brivistes doivent désormais se rassurer à l'extérieur et chercher leur match référence.
Images : Canal+Sport