Résumé de Brive - La Rochelle

Ça sentait le gros match : le troisième contre le second avec en vue une demie à domicile, un stade plein (10 890 spectateurs, plus grosse affluence de la saison - en attendant peut être la demie -), un public rochelais venu en nombre en Corrèze et une météo fraiche mais sans pluie. Après le test réussi il y a deux semaines contre le leader Oyonnax, voilà le second contre La Rochelle et nous n'allons pas être déçus.

Mais pour cela, il ne fallait pas arriver en retard au Stadium. Alors qu'il y a deux semaines Brive avait manqué son entame de match, ce ne fût absolument pas le cas samedi soir. Bien au contraire. Le CAB attaque le match tambour battant. Les avants prennent les commandes de la partie et sur un premier maul, ils récupèrent une pénalité. Péjoine décide d'enflammer la partie, joue rapidement la pénalité et trouve son ouvreur Romain Sola dans l'intervalle qui ouvre le score au bout d'à peine deux minutes. Caminati transforme (7-0, 2'). Entame de match parfaite pour les brivistes qui ne vont pas s'arrêter là. Les avants continuent leur travail de destruction massive du pack rochelais (mêlée, touche, maul) et les font craquer. Carton jaune pour Goujon sanctionné par une pénalité de Caminati (10-0, 7'). Et là, attention chef d'oeuvre en approche : mêlée pour La Rochelle sur les 30 mètres brivistes, mêlée emportée par le pack briviste qui en plus se tourne du bon côté et Putasi Luafutu lâche les chevaux. 70 mètres plus loin, il sera repris par une défense rochelaise aux abois mais Mignardi termine le boulot et fait chavirer tout le Stadium qui a du mal à croire ce qu'il voit. On joue depuis 10 minutes et Brive mène 17-0 !!!.

La Rochelle stoppe l’hémorragie avec une pénalité de Fournil (17-3, 13'). Mais Brive tient sa proie à la gorge et ne la lâchera plus jusqu'à la mi-temps. Sur chaque attaque, le CAB peut inscrire un essai comme sur ce superbe petit jeu par dessus la défense des maritimes de Julien Caminati à qui il manque quelques mètres pour ajouter un troisième essai. Brive va cependant confirmer sa domination écrasante par deux nouvelles pénalités (26', 38') et rentrer aux vestiaires sur un score surréaliste, avant le match mais tellement vrai au vu de la rencontre, de 23 à 3 !!!.

Quelle première mi-temps des brivistes qui réalisent là leur meilleure première période depuis bien longtemps (Top 14 et Pro D2 confondus). Tranchants, vifs, physiquement au-dessus, des avants impressionnants, des 3/4 inspirés et intelligents dans leur jeu au pied d'occupation (long et par-dessus). Bref, rien à redire. Reste à confirmer durant le second acte.

Et c'est un tout autre scénario qui va se réaliser. Les joueurs rochelais, qui ont dû prendre une belle soufflante dans les vestiaires par leurs coachs, vont se rebiffer. Ils monopolisent le ballon et profitent d'une partie devenue très hachée par les coups de sifflet incessants et répétitifs de Mr Pomarède pour camper dans le camp briviste. Les mêlées sont très instables et les cartons tombent (Shvelidze et Clément, 46'). Mais le moment d'émotion est arrivée : l'entrée en jeu de Simon Azoulai, salué (comme pour son départ à l'échauffement) par tout le Stadium comme il se doit.

Lors de l'une des rares incursions dans le camp de La Rochelle, Julien Caminati va rajouter trois points de plus au tableau d'affichage (26-3, 50'). Mais c'est bien La Rochelle qui est dominateur maintenant en profitant à fond de l'indiscipline briviste. Justifiées ou non, les pénalités pleuvent (ceux qui provoque de plus en plus le courroux du public briviste envers le trio arbitral) et les pénaltouches aussi. Mais la défense briviste est héroïque et résiste pendant plus de dix minutes aux assauts des maritimes. Mais cette succession de fautes va accoucher d'un nouveau carton jaune, cette fois-ci pour Luafutu (68'). Et enfin, La Rochelle va trouver la faille et sauver son honneur. Murimurivalu transperce la défense du CAB et Fauqué transforme (26-10, 72'). Entre temps, durant le siège rochelais, Retief Uys a également fait son entrée sous les applaudissements du Stadium (68').

Avec cet essai, le bonus offensif prend du plomb dans l'aile mais Brive ne veut pas lâcher le morceau. Sur un départ petit côté sur les 35 mètres rochelais, Julien Caminati transperce l'arrière garde des maritimes et s'en va marquer un essai plein de rage (accumulée sans doute durant cette seconde période pénalisée outre mesure par l'arbitre de la rencontre) fêté devant les supporters amassés derrière l'en-but (31-10, 75').

Brive tentera bien d'aller chercher le bonus offensif durant ces dernières minutes sans réellement sans approcher. Le public pouvait chanter sa joie ( "On est en demie, on est en demie" "Et ils sont où les rochelais ? et ils sont où les rochelais ?" - répondu par le public rochelais dans un esprit très bon enfant malgré le score "On est là, on est là") et scander Ici ici c'est la Corrèze !!!. Score final 31-10. Brive empoche la seconde place et se positionne parfaitement pour une demie à domicile dans deux semaines seulement.

Le CAB a été supérieur dans tous les secteurs et méritent amplement leur victoire. Même si les 3/4 ont été très bons (pour n'en citer que quelques uns - car on pourrait tous les mettre - Caminati, Sola, Laranjeira), le huit de devant a juste été monstrueux à l'image d'un Luafutu sûrement le meilleur joueur de la saison, d'un Petrus de très grand millésime (à l'image de son raffut énormissime en première période), sans oublier un cinq de devant qui a su se faire respecter dans le combat au près (même si la mêlée a été difficile à arbitrer). Ce qui est sûr c'est que l'arbitrage ne restera pas dans les mémoires brivistes (à tort ou à raison ou un peu des deux c'est selon). Mais ce n'est pas grave, la victoire est dans la poche et il ne reste plus qu'un match (à Aix) pour valider cette seconde place. Place désormais à la séquence émotion : Noon et Azoulai, sur les épaules de Mignardi et Hirèche, ainsi qu'Uys effectuent un tour d'honneur amplement mérité pour l'ensemble de leur carrière et amplement salué par un Stadium debout pour remercier une dernière fois leurs fidèles guerriers qui ont amplement mérité leur retraite.

 

Merci Simon, Retief et Jamie !!!!