Pro D2 Brive - Biarritz : analyse du match

Quand on évoque Biarritz, les souvenirs ne sont généralement pas bons du côté de Brive. Oubliant un passé peu glorieux, les brivistes ont montré énormément de coeur et de talent aussi pour vaincre cette bête noire. Si des plumes ont été laissées, la prestation est de qualité mais devra être reproduite.

 

Les points positifs

Un match déclic ? Avec la réception de Biarritz, Brive n'avait pas vraiment le droit à l'erreur. Auteur d'un 4e bloc décevant, la victoire était impérative sous peine d'être décroché par les premières équipes de ce championnat. Le CAB réalise 40 premières minutes très bonnes, avec deux essais inscrits et un gros réalisme pour construire un matelas confortable. Cela fût plus compliqué après l'heure de jeu mais les brivistes sont parvenus à sécuriser les 4 points. Il y a 6 ans, après un mois de janvier compliqué, la victoire contre Aurillac avait lancé le CAB jusqu'à la remontée en Top 14. Peut être que ce succès face à Biarritz va permettre au CAB d'exploiter pleinement son potentiel, une chose que nous n'avons pas vu durant la première partie de saison.

La solidarité. L'entame a été parfaite jusqu'à ce carton rouge adressé à Otar Giorgadze. Après, il a fallu jouer avec un manque de puissance en 3e ligne pendant le reste de la rencontre (jusqu'à l'entrée de So'otala Fa'aso'o). Si cette infériorité numérique a eu du mal à se faire sentir jusqu'à la pause, cela a commencé à tirer après surtout au niveau de l'heure de jeu. Mais Brive a su faire front, compassant ce joueur en moins tant en attaque qu'en défense, s'adaptant à cette nouvelle configuration. On peut également souligner le gros match de Simon-Pierre Chauvac qui a fait son match durant 76 minutes, à la suite de son remplacement de Vivien Devisme. Comme contre Angoulême, Brive s'est montré solidaire et a même pris le jeu à son compte, sans attendre la faute de l'adversaire. Pour aller loin dans un championnat, il faut affronter des tempêtes et être capable de serrer les coudes pour en sortir vainqueur. Brive a montré une nouvelle fois que l'état d'esprit est là. Reste désormais à trouver la constance.

Stuart Olding. Il a été le catalyseur, le monsieur plus du CAB sur les premières rencontres mais le match contre Angoulême a marqué un tournant dans sa première partie de saison. Suspendu et touché également à l'épaule, l'irlandais a été beaucoup moins décisif à son retour au jeu, presque quelconque. Sans son maître à jouer à 100%, Brive a souffert et ne parvenait plus à faire de différences dans le jeu. Sans ses leaders, le CAB était en manque de résultats. Sauf que la trêve de Noël a fait du bien et Olding est de retour aux affaires. Pour la 3e fois de suite, le trio Lobhanidze - Hervé - Olding est aligné et le numéro 12 a retrouvé ses jambes de feu et sa vision. Il a pris des trous laissés par la défense biarrote (comme en première période) ou il a permis à ses coéquipiers de les prendre (comme Arnaud Mignardi en seconde période). De plus, il a repris le costume de buteur laissé sur blessure par Thomas Laranjeira. Pour valider sa place en phase finale, Brive aura besoin de son magicien de Belfast.

Que ça fait plaisir de revoir Olding faire des misères aux défenses adverses

Les points négatifs

Des absences. Depuis la reprise de l'entrainement, l'infirmerie s'est vidée avec les retours de Victor Lebas (en Espoirs), Franck Romanet (bientôt), James Johnston et Benjamin Pètre. Karlen Asieshvili devra patienter jusqu'en février. Mais le match de Biarritz a rempli cette infirmerie. A l'échauffement, Retief Marais s'est blessé. Au bout de quelques minutes, c'est l'inamovible pilier gauche Vivien Devisme qui doit céder sa place. A la 50e minute, c'est le buteur Thomas Laranjeira qui rejoint le banc. Les 3 joueurs sont touchés au mollet. Une absence prolongée de Devisme et Laranjeira pourrait faire mal au CAB tant l'importance de ces deux joueurs dans le dispositif briviste. La future suspension pour plusieurs semaines d'Otar Giorgadze fera mal tant le jeune géorgien commence à prendre ses marques au sein de cette équipe et même à s'installer au poste de n°8. Son mauvais geste (qui est désormais interdit dans le rugby actuel) servira de leçon à Giorgadze qui devra faire évoluer son jeu et ne plus percuter le coude en avant.

Retief Marais (2e en partant de la gauche), Vivien Devisme (au premier rang) et Otar Giorgadze (2e en partant de la droite) ont rejoint le banc plus rapidement que prévu

En conclusion

Brive n'a pas de beaux souvenirs face à Biarritz et le CAB restait sur un dernier bloc loin des objectifs fixés. Il fallait donc réagir contre le BO. Après un gros début de rencontre et ce malgré des faits de jeu contraires (blessure de Devisme, rouge pour Giorgadze), les brivistes ont dominé cette première rencontre. Malgré toute la solidarité corrézienne, les basques ont fait trembler le CAB et ses supporters qui ont eu des mauvais flashs de Brive - Biarritz passés. Mais finalement, le CAB n'a pas paniqué, a marqué les points qu'il fallait pour calmer les véillités du BO. Compte tenu des circonstances, Brive réalise un gros match, avec le retour aux affaires de ses hommes forts. Reste désormais à confirmer dès dimanche à Angoulême car pour le CAB, c'est là où le bât blesse : les matchs à l'extérieur.