
Brive avait des choses à se prouver à l'extérieur. Tout le monde restait sur le match raté à Biarritz et espérait une autre production à Agen, une équipe en forme et en confiance. Au final, le contenu est identique et le résultat presque identique. Les brivistes n'ont finalement pas appris de leurs erreurs.
Comptablement, Brive avait bien lancé sa saison durant le premier bloc. Mais dans le contenu, il y a une marge d'amélioration. Ce match à Agen était d'une certaine façon un test pour voir comment Brive s'était amélioré après le premier bloc. Malheureusement, il y a toujours autant de questions et peu de réponses.
Manque d'intensité. Avec quatre réceptions lors du premier bloc, Brive n'a pas vraiment eu le temps de s'étalonner à l'extérieur. Mais il y a quand même eu le déplacement à Biarritz qui a fait grincer quelques temps notamment au niveau de l'engagement et de l'intensité. Ayant gagné à deux reprises par la suite à domicile, Brive avait repris de la confiance avant ce déplacement à Agen, un déplacement à valeur de test pour voir si Biarritz n'était qu'un accident de parcours. La conclusion est sans appel : ce n'était pas un simple accident de parcours. Le CAB a, de nouveau, fait preuve d'un manque d'engagement et d'intensité. La bataille des rucks et du jeu au sol a été gagnée par Agen. La défense agenaise s'est appliquée à renverser les attaquants brivistes. A Biarritz, il y avait eu cette réaction à l'heure de jeu pour revenir dans le match. A Agen, il n'y a rien eu. Si les brivistes ne trouvent pas de solutions pour monter le curseur à l'extérieur, la saison va être longue et sûrement loin des objectifs fixés en début de saison.
Une attaque qui doute. Toujours pas de signes de vie du jeu pétillant promis par le CAB. Face à une équipe équilibrée et joueuse comme Agen, il y a moyen d'exploiter des espaces. Mais entre le manque d'intensité et la pauvreté technique des brivistes, il n'y a point de salut pour l'attaque briviste. Brive n'y arrive pas en attaque. Les joueurs n'arrivent pas à retrouver de l'avancée dès qu'on arrive à 5 ou 6 temps de jeu. Les passes sont parfois forcées ou mal réalisées. On compte souvent sur un exploit personnel pour débloquer la situation. Quand vous assemblez tout cela, vous avez des joueurs qui n'ont aucune confiance, aucun point de repaire et qui, au final, doutent. A l'image d'un Ramoka ou d'un Serieyssol, Agen a avancé sur ses plaquages en défense, obligeant les brivistes à rendre le ballon au pied. Alors que les agenais parviennent à jouer debout et dans les intervalles, les brivistes font plutôt chercher le défi physique et hésitent au moment de jouer un "mismatch" entre 3/4 et avants.

Le bon discours ? A la suite du match, à la fois Alexandre Ricard comme David Darricarrère, du côté de Brive, on pointe un problème de préparation pour les matchs et notamment les matchs à l'extérieur. Mais globalement, Brive ne réalise pas un bon début de saison, en étant dominé sur plusieurs rencontres, en manquant les premières périodes ... Si on parle que la venue d'un préparateur mental pourrait faire du bien, peut être que c'est tout simplement le discours du staff qui ne passe pas. Depuis le début de la saison, les brivistes sont persuadés de faire des (très) bonnes semaines d'entrainement et ne comprennent pas pourquoi ça ne clique pas en match. Peut être que finalement les semaines d'entrainement ne sont pas si bonnes que cela ? Peut être plus miser sur la qualité que sur la quantité à l'entrainement (les enchainements doivent être parfaits sinon on les refait jusqu'à la perfection) ? Que l'équipe connaisse des temps faibles dans un match, c'est normal mais il faut avoir des leaders qui vont arriver à sonner le rappel. Sauf que depuis le début de la saison, les leaders sont dans le dur et comme à Agen, ils se montrent aussi pas mal nerveux à l'image de Marcel Van der Merwe et Courtney Lawes. La solution vient peut être de l'émergence d'autres leaders (Anthony Coletta, Sasha Gué) qui pourraient prendre le relais et réveiller l'équipe quand elle en a besoin.
En conclusion
Après la déconvenue à Biarritz, Brive se devait de réagir et de montrer un autre visage à l'extérieur. En réalité, il a montré le même avec 41 points et 4 essais encaissés. Le CAB n'a rien montré pendant 80 minutes et a été pris dans tous les compartiments du jeu y compris l'engagement et l'intensité. En interne, on parle beaucoup de changer la façon d'aborder ces matchs à l'extérieur mais peut être qu'il faudrait commencer par miser plus sur la qualité que la quantité à l'entrainement. Si vos enchainements ne sont pas parfaits pendant la semaine, ils ne le seront jamais en match. Ce n'est que le début de la saison mais Brive montre de nombreuses lacunes qu'il va falloir corriger très rapidement. Dès Soyaux-Angoulême vendredi mais surtout à Provence une semaine plus tard.
Images : Canal+Sport
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