La réception de Mont de Marsan marque la fin du premier tiers du championnat. Pour Brive, ce premier tiers n'a pas apporté ce qu'il devait et même, la crise s'est installée. Elle se calme un peu avec cette large victoire mais beaucoup de questions restent en suspens pour les prochaines semaines.
Gagner c'est bien, gagner largement c'est bien aussi mais avoir de l'opposition c'est encore mieux. Brive se devait de gagner face à Mont de Marsan pour se maintenir dans la course et éviter que la crise ne continue à grossir. Mais la victoire n'efface pas tous les doutes.
Les points positifs
Le retour de la victoire. Quand vous êtes sur une mauvaise série, toute victoire est bonne à prendre, peu importe l'adversaire et le scénario de la rencontre. Après 3 défaites, Brive avait besoin d'une victoire et cette victoire est arrivée face à Mont de Marsan. Cela stoppe la série et le Stadium ne connait pas une deuxième défaite de rang. Cela permet aussi au classement de ne pas prendre trop de retard sur le top 6 et de garder le rythme d'équipes comme Nevers, Provence et Valence-Romans. Ce n'est que le premier tiers du championnat donc il reste encore beaucoup de matchs pour inverser la tendance. Cette victoire apporte un peu de calme dans un environnement qui s'est tendu depuis quelques semaines (à juste titre). Après seulement 2 essais en 3 matchs, il y en a eu 10 soit autant que lors des cinq derniers matchs réunis. Tout est encore loin d'être réglé et pour cela, on verra à Béziers mais en tout cas, avec Mont de Marsan, Brive s'est remis dans le bon sens et dans la bonne colonne.
Le retour du jeu d'avants. Cette semaine a été actée la mise au placard de la réforme du jeu. Exit le jeu de mouvement et le jeu pétillant, retour aux bases et aux fondamentaux. C'est chiant et moche à voir mais ça fonctionne. Face à Mont de Marsan, Brive est revenu sur ce qu'il maitrise et sait faire : le jeu d'avants, le jeu axial, la conquête et les mauls. Mais attention, ce n'est pas quelque chose que l'équipe ne faisait plus depuis le début de la saison mais c'était quelque chose qui ne fonctionnait plus. Face à une équipe "sympa" de Mont de Marsan, les avants se sont fait plaisir en marquant 7 des 10 essais du CAB pendant le match. Dans un style "avants, on ajoute l'essai de Maxime Sidobre et cela 8 essais. Parmi ces 10 essais, on en retrouve la moitié qui sont le résultat d'un maul. Brive a construit sa saison passée sur cette domination des avants et des mauls. Les brivistes ont appliqués les consignes du staff (et du président) pour revenir à quelque chose de plus simple et de plus connu. Cela fait partie également de la reprise de confiance. Peut être que si ça va mieux dans quelques semaines, on retentera l'option "jeu pétillant".
Les points négatifs
Manque d'opposition. Après ce très mauvais début de bloc, la crise naissante et la prise de parole présidentielle, Brive était attendu au tournant face à Mont de Marsan. Après la défaite à Biarritz, le match face à Grenoble avait apporté des réponses aux questions de Biarritz. Malheureusement, cette victoire face à Mont de Marsan ne répond pas aux questions issues des défaites de ce bloc. Mont de Marsan est arrivé très diminué pour ce match (blessures, sélections, mises au repos) et a plus servi de sparring-partner que de vrai adversaire. La motivation et l'envie étaient déjà tournées vers la réception de Soyaux-Angoulême avant même de monter dans le bus et de faire le voyage jusqu'en Corrèze. Le score est trop large, la démonstration trop facile pour en tirer quelque chose de réellement positif. Les interrogations sont toujours là et on verra ce qui se passe à Béziers. Ce qui est sûr, l'ASBH va proposer un autre niveau d'intensité que ne l'a montré Mont de Marsan vendredi. On verra à ce moment là si Brive est en phase de guérison ou toujours malade.
Pas de deuxième option de jeu. Dans sa volonté de jouer presque exclusivement devant pour se rassurer, Brive en a sûrement abusé. C'est la question que beaucoup se sont posés vendredi soir. Avec le score largement en ta faveur et avec cette domination écrasante devant, pourquoi ne pas jouer au large, se faire des passes ? Avec presque 40 points d'avance à la pause, les brivistes n'avaient rien à craindre et pouvaient se faire plaisir et jouer un rugby pétillant. Avant le rétropédalage présidentiel, l'objectif de la saison était de proposer un jeu plus ambitieux, plus offensif pour plaire au public. Mais voilà, depuis le début de la saison, on voit une équipe qui galère à mettre ce jeu en place et perd en confiance. Le scénario du match et la faiblesse de l'opposition pouvaient être utilisés pour prendre confiance dans ce jeu offensif. C'est comme si Brive n'a toujours qu'un plan de jeu dans son manuel : soit on fait du jeu d'avants soit on fait du jeu au large. Mais jamais les deux en même temps et jamais aucun basculement de l'un vers l'autre en fonction de l'équipe adverse. Elles seront rares les occasions comme celle de vendredi dernier pour travailler son jeu en conditions réelles et sans risque pour le résultat final.
En conclusion
Brive était dans le doute mais avait sûrement le meilleur adversaire pour se relancer : Mont de Marsan. Les landais sont en grandes difficultés à l'extérieur depuis le début de saison et n'avait pas coché ce match dans leur calendrier. Résultat : les brivistes ont déroulé leur jeu d'avants pour plier le match avant même la pause. Au menu, il y avait beaucoup de mauls. Est ce que l'équipe s'est rassurée ? Un peu. Est ce que l'équipe a convaincu ? Pas vraiment. Pour convaincre et commencer à rassurer, il faut avoir une véritable opposition et voir comment l'équipe réagit quand elle est bousculée. Le déplacement à Béziers pour finir le bloc apportera sûrement des biens meilleurs enseignements que ce match "d'entrainement" face à Mont de Marsan.
Images : Canal+Live