Cela ne fait jamais plaisir de se manquer totalement lors d'un match. Le plus important est de savoir le pourquoi du comment pour éviter que cela se reproduise. Brive a pris une belle claque à Biarritz et doit corriger certaines faiblesses habituelles.
Depuis quelques saisons, Brive était en réussite à Aguiléra et pouvait espérer continuer la série. Biarritz avait besoin de points et savait que cela allait être compliqué de renverser le leader de la Pro D2. Cela ne fait pas tout mais quand le niveau de volonté est au plus haut, cela peut aider pour décrocher une belle victoire.
Le point positif
La réaction en 2e période. Après une première période pas du tout bonne (pour rester poli), Brive devait montrer un changement d'attitude après la pause. L'écart a légèrement augmenté, passant à 20-3. C'est alors que les brivistes relancent l'intérêt de la rencontre en moins de dix minutes. Tout part pourtant d'une touche perdue par Brive dans les 22 mètres de Biarritz. Derrière, la mêlée renverse son homologue et Stuart Olding réussit un exploit personnel pour inscrire son essai. Le score aurait pu passer ensuite à 27-10 mais reste finalement à 20-10 (20-13 exactement avec la pénalité de Bosch). Brive se rapproche à nouveau de la ligne et marque en force par Hendré Stassen. Brive égalise à 20 partout à l'heure de jeu et en moins de 10 minutes, inflige un 17-0 à Biarritz. A ce moment là, tout redevient possible alors que Brive vient de passer 50 minutes à la cave. Un miracle peut se passer durant les 20 dernières minutes. Sauf que voilà, ces 10 minutes d'espoirs ne vont guère durer plus et Brive va reprendre doucement le chemin de la cave pour s'incliner lourdement à Biarritz.
Les points négatifs
Mauvaise attitude. Le résultat et l'attitude font tâche. Perdre est une chose classique mais perdre en jouant en "trottinant" comme l'a dit David Darricarrère, cela n'est pas possible. Malgré l'écart au classement, cela reste un match qu'il faut jouer et tu peux tomber face à une équipe qui te pose problème, qui en veut un peu plus, qui a ce brin de réussite à certains moments clés. Mais là, Brive n'en a pas voulu, n'a jamais dicté son rythme et a été pris par l'intensité bien supérieure mise par les biarrots. Et le plus inquiétant est que cela arrive avec une grande partie de l'équipe type. Ce n'était pas une équipe alternative qui a été envoyée à Biarritz. C'était en très grande partie l'équipe type qui a été envoyée et qui n'avait pas joué contre Valence-Romans. A ce moment là, on peut s'interroger sur les choix et les discours du staff pour préparer la rencontre. Au vu du résultat, cela a été mauvais et on va voir ce qui se passe contre Grenoble car pour le moment, après 4 journées, la copie rendue par Brive est à peine à la moyenne.
Toujours pas de jeu pétillant. Dans beaucoup d'interviews de l'intersaison, on nous avait annoncé le changement de philosophie offensive de l'équipe avec un jeu plus aéré, avec plus de volume de jeu ... Mais à l'image de ce début de saison, ce jeu est totalement absent. Pire encore, Brive reprend son jeu traditionnel de jeu axial depuis deux matchs. Mais face à Biarritz, Brive s'est enfermé dans ce jeu dès les premières minutes et cela lui a coûté cher. Pendant plus de cinq minutes, les brivistes veulent absolument marquer en force et insistent sur les pénaltouches et les mauls. Ils vont provoquer un carton jaune pour Biarritz mais même en supériorité numérique, ils ne parviendront pas à aplatir. Franchir la ligne si mais aplatir non. Forcément, cela aurait changé la physionomie de la rencontre de marquer très tôt mais cela a, au contraire, donné plus de coeur à Biarritz qui a plié sans rompre. Sans avoir les idées claires pour savoir comment jouer, Brive doit au contraire se rassurer et prendre les points quand ils se présentent. Pour le moment, le changement de jeu est toujours au point mort et sans vraiment l'apparition d'un début de quelque chose.
Toujours les mêmes faiblesses. Ce premier bloc ne rassure guère. Match après match, c'est un peu toujours la même copie rendue par le CAB. Si comptablement, c'est bien avec 11 points (2 victoires, 1 nul, 1 défaite), au niveau de l'impression visuelle, ce n'est pas la même chose. En fait, Brive est un peu à l'image du Real Madrid : ça gagne mais ce n'est pas toujours beau à voir. Surtout, le CAB est friable sur de nombreux secteurs et ne parvient pas à corriger ses points faibles. Mis à part le match contre Valence-Romans, la touche est en difficulté depuis le début de la saison. Cela a encore été très difficile à Biarritz avec de nombreux ballons perdus, soit contrés soit trop longs soit perdus à la retombée. Sans ce lancement de jeu, Brive est en difficulté en attaque. Et le contre ne parvient pas à compenser loin de là. En attaque, justement, Brive se fait dicter le jeu et le rythme par l'équipe adverse. C'est elle qui gagne le plus de mètres, fait le plus de passes et de courses ... On sent également un manque de connexions entre les joueurs au moment des lancements de jeu avec de nombreux en-avants. Cela manque de précision dans les passes et les courses. Le chantier est immense pour le staff briviste qui a conservé les mêmes hommes mais qui veulent changer de plan de jeu. Il ne faudrait pas que cela crée des interférences entre le staff lui-même et le staff et les joueurs.
En conclusion
Brive, leader, se déplaçait à Biarritz avec le retour de ses titulaires habituels. Il y avait donc des certitudes et une certaine volonté de ramener un résultat à l'extérieur. Sauf que voilà, l'attitude a été mauvaise et Brive n'a pas montré grand chose dans ce match. Biarritz en a plus voulu, s'est montré plus agressif en défense et plus efficace en attaque. Brive a reproduit les mêmes défauts que depuis le début de la saison en subissant le jeu adverse, en étant maladroit en attaque et dans le jeu aérien et en conservant une touche en difficulté. Il y a bien eu 10 minutes d'espoir en deuxième période mais c'est bien trop peu pour l'emporter à l'extérieur face à une équipe revancharde et désireuse de prendre des points. Vendredi, face à Grenoble, Brive doit se faire pardonner et enfin montrer qu'elle veut monter en Top 14 en pratiquant un jeu plus ambitieux.
Images : Canal+Sport