Après 25 journées acharnées, tout va se jouer sur une dernière fatidique. Après des mois intenses, toute une saison et tout un futur vont se décider dans les 80 prochaines minutes. Poussé par tout un peuple, Brive ne peut passer à côté et devra sortir un très gros match contre une équipe du Stade Français qui aimerait bien se qualifier directement pour les demi-finales du Top 14. Les enjeux sont posés. Place à l'action.
Qui dit match capital dit pression maximale. Mais les supporters brivistes ont répondu à l'appel et vont pousser leurs joueurs jusqu'à la fin. Pour cette rencontre, le CAB envoie sa meilleure équipe possible compte tenu des absents (Buys, Hauman, Bezy). Le Stade Français fait tourner son effectif par rapport à la réception de Montpellier mais veut tenter un coup en Corrèze.
La rencontre : du stress mais une délivrance méritée
Brive sait ce qu'il doit faire pour se maintenir et lance les premières hostilités. Les premiers affrontements entre les deux packs ne permettent pas de lancer le jeu mais la première attaque est briviste. La défense parisienne résiste et parvient à provoquer une mauvaise transmission entre Swanepoel et Masilevu. Ce n'est que partie remise car à la suite d'une pénaltouche, les avants combinent au près et obtiennent une pénalité. Germain ouvre la marque et met le CAB sur les bons rails (3-0, 14'). Mais Brive ne veut pas s'arrêter là et pousse pendant ce temps fort. La mêlée corrézienne prend le dessus sur son adversaire. Germain fait à nouveau le choix de la pénaltouche. Un choix payant car le maul progresse dans le bon sens et Sisa Koyamaibole fait exploser Amédée-Domenech (8-0, 20'). La tension est palpable sur le terrain avec déjà plusieurs accrochages entre joueurs. Au niveau du jeu, le CAB fait le job et tente d'inscrire un deuxième essai avant la mi-temps. Koyamaibole réussit une action de grande classe, transperçant la défense parisienne. Le Stade Français se met à la faute pour stopper la furia briviste. Le choix de la pénaltouche est privilégié mais les brivistes ne concluent pas cette action. Discret jusqu'alors, le Stade Français est tout près de jeter un froid sur Brive. Dans les 22 mètres locaux, Digby Ioane est tout près de trouver la bonne faille pour aller marquer l'essai mais Arnaud Méla le récupère du bout des doigts et Guillaume Namy complète le sauvetage par une interception (29'). Après cette grosse frayeur, Brive repart de l'avant et réinvestit les 22 parisiens avec les pénaltouches. Sur l'une d'elles, Pascal Papé commet la faute de trop au sol. Carton jaune pour le 2e ligne international (36'). Le CAB tente de profiter de cette supériorité numérique pour faire le break mais des mauvais choix stoppent l'avancée briviste. La domination territoriale est là mais le CAB va devoir être plus efficace pour aller chercher son maintien au moment où les 30 acteurs rentrent aux vestiaires.
Sisa Koyamaibole met le CAB sur la route du bonus offensif
Les résultats de Grenoble et surtout de Bayonne ne tournent pas en faveur des brivistes qui doivent profiter de la fin de la supériorité numérique pour se rapprocher du bonus offensif. Sur la première attaque, Swanepoel contre et sert Mignardi qui déchire la défense. il sert sur l'aile Namy qui fixe les défenseurs avant de remettre intérieur sur Da Ros qui envoie Mignardi en terre promise. Le stade est debout et en feu (13-0, 42'). Brive tente de profiter de la situation et appuie sur l'accélérateur mais le Stade Français se montre efficace en défense et son pack commence à poser problème au CAB. Les fautes s'enchainent et Paris s'installe dans le camp corrézien mais c'est bien de l'autre côté que cela va exploser. Sur une action au milieu du terrain pour le moment anodine, Germain est servi lancé et déchire le rideau défensif. Telle une anguille, il efface plusieurs défenseurs avant de servir Malakaï Radikedike qui prend de vitesse les derniers défenseurs et s'en va aplatir l'essai du bonus, l'essai du maintien (20-0, 56'). Non sans s'être fait très peur !
il a vu ses coéquipiers se preparer a le taper pic.twitter.com/tvTNK5mk0k
— philippe (@philousports) 23 Mai 2015
Le stade est bouillant et sent le maintien approché mais il reste encore du temps et tout peut encore basculer dans l'autre sens. Surtout que l’indiscipline chronique fait son apparition à Brive. Le carton jaune est tout proche mais alors que les parisiens tentent de profiter de ce temps faible local, voici le coup de poignard fatal. Sur une attaque sur la ligne médiane, Morné Steyn assure mal une passe qui tombe dans les bras de Riaan Swanepoel. Pour son dernier match à Amédée-Domenech, l'ouvreur sud-africain ne peut rêver s'offrir de plus beaux cadeaux avec ce 4e essai qui sécurise encore un peu plus le maintien (27-0, 64'). Les supporters brivistes sont en fusion et voient s'envoler un poids énorme de leurs épaules. Sisa Koyamaibole et Riaan Swanepoel sortent sous des ovations de leur public. Plus que 15 minutes à jouer pour que le maintien soit officiel. Par contre, les problèmes en mêlée se poursuivent et Mr Raynal sévit : carton jaune à Damien Jourdain (68'). Avec le score en sa faveur, le CAB laisse venir les parisiens et s'appuie sur une défense de fer pour maintenir le score en état. Les minutes s’égrainent mais le Stade Français ne parvient pas à sauver l'honneur. A 5 minutes du terme, Saïd Hirèche, guerrier dans l'âme et un des meilleurs sur le terrain, cède sa place sous une ovation amplement méritée. La sirène retentit, plus rien ne peut arriver désormais à Brive. Le Stade Français lance une dernière attaque qui se termine par un en-avant qui libère officiellement tout un stade, une ville, une région, un club. Après 26 journées et 80 dernières minutes où toutes les émotions ont existé, Brive reste en Top 14 !!!!
C'est fait : Brive reste en Top 14 !!!
En bref
De l'arrivée des joueurs au coup de sifflet final, chacun a vu passer toutes les émotions que l'on peut connaitre : l'excitation, le stress, la joie, le délire et enfin le soulagement. Le soulagement de gouter une année supplémentaire à ce Top 14 qui se densifie d'année en année et qui nous offre des fins à suspense. Malgré le manque d'enjeu du côté parisien, les brivistes ont dû s'employer pour aller chercher le bonus offensif. Dominateur en première période, le CAB a manqué de précision mais il a corrigé le tir après la pause. 3 essais qui ont fait chavirer le stade et l'équipe dans son ensemble. Le travail a été accompli, il est temps de se reposer pour repartir de plus belle dans quelques mois. Et encore une fois, MERCI AUX JOUEURS DE NOUS FAIRE VIBRER DE LA SORTE
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Article rédigé par Rémi Brazon