Pour clôturer cette 19e journée, le CA Brive reçoit le dauphin de l'ASM Clermont, à savoir le Stade Français. Fort déjà de 3 victoires à l'extérieur, Paris veut profiter de la défaite en Isère des clermontois pour reprendre la tête du Top 14. Mais les brivistes ne veulent pas céder à domicile et ainsi se mettre en difficulté dans la course au maintien. Qui est ressorti vainqueur de cette rencontre ? La réponse dans ce résumé.
Pour cette rencontre, les compositions sont loin d'être optimales tout du moins du côté du Stade Français. Amputés de nombreux titulaires (internationaux au repos, blessures), l'équipe francilienne est affaiblie mais elle a belle allure (Flanquart, Steyn, Ioane, Bonneval ...). Du côté de Brive, on fait appel à l'équipe type moins Ribes et Swanepoel, absents. Le public a répondu présent, le match peut commencer.
Première période : les deux équipes se neutralisent
Comme à son habitude, Brive attaque fort mais ne parvient pas à débloquer le tableau d'affichage à cause d'une équipe parisienne prévenue des épisodes précédents. Si vous prenez la marée d'entrée de jeu au Stadium, vous ne reverrez jamais le CAB. Après ce court orage, le Stade Français montre qu'il n'est pas second pour rien et ce avec de nombreux absents sur ce match. Petit à petit, Paris fait parler son expérience, son sens du jeu et s'installe dans le camp briviste. Une première pénalité contre Radikedike puis une seconde sur un maul écroulé apporte une première tentative à Morné Steyn. Le springbok ne tremble des 22 mètres et ouvre le score (0-3, 10'). Cette première partie de la première mi-temps est clairement à l'avantage qui vont en profiter en doublant la mise. Les brivistes sont bloqués dans leur camp et commettent trop de fautes. Morné Steyn réussit sa deuxième tentative (0-6, 23'). Mais c'est un moindre mal pour le CAB car quelques minutes auparavant, le Stade Français a, comme on dit, "bouffé la feuille de match". Dans ses 22 mètres, Brive perd un ballon important, la balle ressort vite sur les extérieurs, Steyn doit négocier un 4 contre 1, tente d'alerter Ioane mais il lui envoie une "brique" que l'ailier australien ne contrôle pas. Les brivistes s'en sortent bien sur ce coup-là et le Stadium peut souffler. Le temps fort briviste arrive juste avant la mi-temps. Après un premier échec au pied (enfin sur le poteau, 26'), Gaëtan Germain ne se trompe pas une deuxième fois et ramène son équipe à portée de fusil des parisiens (3-6, 31'). Le CAB va camper dans les 22 mètres adverses pour terminer la période. Pénaltouche, maul, pick and go, tout y passe mais la défense tient bon face aux charges répétées des avants corréziens qui finalement obtiennent une pénalité pour égaliser à la sirène. Sans trembler, Germain permet à son équipe de recoller à la pause. Score à la mi-temps : 6-6, chaque équipe a eu sa période sans concrétiser au prix fort.
Sans s'affoler, Gaëtan Germain et le CA Brive tiennent tête au Stade Français à la mi-temps
Seconde période : la cerise sur le gâteau
La période commence bien pour les brivistes qui tentent de faire l'écart. Le Stade Français continue malgré tout à faire la course en tête avec une troisième pénalité de Steyn (6-9, 45'). Gaëtan Germain répond immédiatement à l'ouvreur sud-africain (9-9, 48') alors que va intervenir le tournant du match : Brive attaque, multiplie les temps de jeu et les passes, avance et avale les mètres. Sanchou est repris dans les 5 mètres et sur le ruck, Vuidravuwalu se met volontairement à la faute avec un en-avant. Première peine : carton jaune (50').
C'est le tournant du match : Vuidravuwalu écope d'un jaune et l'infériorité numérique va s'avérer fatale pour Paris
Deuxième peine : les brivistes se sentent forts et choisissent l'épreuve de force. L'attaque va balayer toute la largeur, va pilonner l'axe parisien et repartir là où tout avait commencé. Thomas Sanchou sent le coup, le surnombre, Péjoine le sert et lui envoie François Da Ros dans l'en-but. Le stade explose quand Germain réussit la transformation (16-9, 52'). Le Stade Français ne s'avoue pas vaincu et montre qu'il a de la ressource en recollant. Steyn transforme sa 4e tentative et Paris revient à moins d'un essai (16-12, 58'). Le temps s'écoule et les deux équipes ont deux objectifs : pour Brive, c'est de se mettre à l'abri le plus vite possible; pour le Stade, c'est de rester au contact pour porter l'estocade en fin de match. Mais c'est Brive qui va le faire. L'occupation est en faveur des brivistes. Il reste dix minutes et le CAB va envoyer un terrible crochet au menton du champion parisien. Touche à suivre dans les 22 parisiens, Brive gagne mètre par mètre, on essaye de trouver la faille au près, au large, avec les avants, avec les 3/4. Le public pousse lui aussi et c'est dans un trou de souris que cela va se jouer. Le ballon sort petit côté, Méla joue sur le pas sur Namy qui enclenche une pirouette pour effacer son défenseur et aplatir au pied du poteau de touche. La vidéo confirme l'essai et Germain continue son festival (23-12, 71'). La fin de match est plus sereine avec cet essai côté briviste et le public peut commencer à fêter ses héros. Mais le volcan va exploser une dernière fois alors que plus personne ne s'y attendait. Le Stade Français attaque pour essayer d'accrocher un bonus défensif mais va commettre l'irréparable : en bout de ligne, la transmission est mal assurée et tombe dans le bras de Thomas Sanchou. On ne reverra plus le numéro 12 du CAB. 60 mètres plus loin, au bout de l'effort, le CAB va chercher un bonus offensif inattendu mais ô combien précieux.
Quel coup de poignard ! Interception de 70 mètres et bonus offensif pour Thomas Sanchou et le CA Brive
Score final : 28 à 13 pour Brive qui fait le plein de points avant de se rendre à Perpignan la semaine prochaine, un Perpignan qui a coulé à Montpellier (50-19) et se retrouve proche du précipice.
En bref
Encore une fois, une grosse équipe tombe dans le cimetière des éléphants à Brive. A croire que les avertissements précédents ne servent à rien ou tout simplement, Brive est plus fort et arrive à se sublimer devant son public, encore une fois très nombreux (près de 11 000 spectateurs). Auteur d'une excellente seconde période, le CAB a su profiter de sa supériorité numérique pour faire le break avant de le confirmer et l'accentuer en fin de match pour s'offrir un bonus offensif vital dans sa course au maintien. 7 points d'avance sur Bayonne et Perpignan et 11 sur Oyonnax (qui a deux matchs en plus à disputer) : ça commence à sentir bon pour le maintien mais rien n'est fait.
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Article rédigé par Rémi Brazon 
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